07 décembre 2006

Congres du PSE a Porto.

un post rapide depuis le 7eme congres du PSE a Porto (et d'avance pardon pour les fautes defrappes, tout est en qwerty).
Le MJS est dignememt represente, au sein de la delegation du parti par Tome Andrade, notre president et votre humble serviteur.
La matinee a ete consacree de notre cote a la reunion du "leadership" d'Ecosy. Royalement 13 orgas representees, pas autant de president ou de secretaire general. Organisation un peu etrange, puisqu'il a ete beaucoup auestion d'invites et pas enormement d'une reunion de travail comme l'a justement fait remarquer pedro nunio, le president des camarades des JS portugais. Lors des discours presidentiels, plusieurs interventions assez dures mais constructives pour ameliorer encore l'efficacite des jeunes socialistes europeens.
N'empeche, encore une fois, le fait est significatif: la majorite des orgas presentent sont celles qui s'investissent le plus dans la structure mais aui restent minoritaires au niveau du presidium - et dans le Bureau.
En ce qui concerne le congres du parti, plusieurs bons discours dont celui de Segolene Royal qui revendique notamment le retour d'un controle politique sur les instances economiques de l'union, notamment la Banque Centrale. C'est notre ligne depuis longtemps, on est heureux de l'entendre dire.
Lancement d'une campqgne du PSE sur le "childcare" (creches, prise en charge de la petite enfance, etc).
Puis debat sur la politique energetique de l'Union, intervention passionnee de John Prescott du Labour Party - qui en a perdu son dentier (Prescott, pas le Labour) - et intervention decidee et efficace de notre camarade Didier Donfut.
ET pour le moment fringe meetings sur differents themes que je m'empresserai de rejoindre sitt ce post termine.
A plus tard pour la suite des evenements...

05 décembre 2006

Ah! Ouh! Pinochet au trou!


On nous annonce pour la troisième fois en quelques années que Pinochet est à l'article de la mort. Je ne vais certainement pas verser une larme sur l'état de santé de ce salaud intégral mais, pour autant, je n'arrive pas à m'en réjouir non plus.
On en discutait hier avec quelques camarades de la FBJS. Pinochet a-t-il perdu, finalement, face à l'Histoire? Malheureusement, il me semble qu'il suffit de voir l'exemple de Franco pour se rendre compte que ce n'est pas si évident. Si on ne doute pas du fait que l'Espagne est un état démocratique, ça n'empêche qu'une grande part de sa classe politique a fait ses premières armes sous la dictature et les nostalgiques, honteux ou pas, sont toujours bien implantés. La parole n'est d'ailleurs pas encore tout à fait libérée sur cette période.
Si Pinochet disparait sans jugement et sans entraîner à sa suite son entourage, on ne sera jamais vraiment à l'abri d'une "normalisation" de son régime, fut-ce retrospectivement...

04 décembre 2006

Ouh! Ah! Chavez no se va!



Hugo Chavez est un type ambigu, personne ne songe à le contester. Et il lui est arrivé de tenir des propos parfaitement inacceptables. Mais depuis son arrivée au pouvoir, une politique économique résolument socialiste a permis de financer des politiques sociales fortes, visant à réduire le gouffre qui sépare les conditions de vie du peuple du Vénézuela de celles des classes moyennes et des élites.

Pour des milliers de personnes, il incarne aujourd'hui non seulement la résistance mais une réelle alternative au néo-libéralisme ambiant. Alors que la droite et le(s) patronat(s) incarnent la peur et la régression sociale, Chavez et une certaine gauche sud-américaine représentent l'espoir et la volonté de changement.
C'est pourquoi je me réjouis de sa réélection triomphale (68%).

Faudra-t-il attendre une polarisation de la société européenne aussi forte que celle de la société latino-américaine, faudra-t-il attendre la perte de tous les acquis sociaux gagnés par la gauche au cours de plus d'un siècle et demi de lutte et qui ont justement permis l'élévation sociale des travailleurs pour que nous nous décidions enfin à remettre sur les rails un projet politique radical de transformation des rapports de production?


03 décembre 2006

Français, inscrivez vous sur les listes avant le 31 décembre

Moins d'un mois pour vous inscrire sur les listes électorales en France.


Un coup de mou?

Bon, d'accord, il n'y a pas de quoi faire la fête, mais on ne va pas non plus se laisser sombrer dans la sinistrose. Dans des cas pareils, il y a des trucs imparables pour se doper un peu le moral: en voici deux, trois.

The revolution is just a t-shirt away...

there is Power in a Union

Who's Calling? (spécial Xavier CLaus et Eric Sundstrom)

Enjoy!

Le capitalisme se fout de votre gueule

Bon, j'avoue que la motivation n'est plus vraiment là pour le moment, comme le montre le délai de plus en plus long entre deux posts.
Faut reconnaitre que l'actualité n'est pas vraiment de nature à encourager l'optimisme le plus débridé. Ségolène sera la candidate du PS français aux prochaines présidentielles, ce zigomar de prince Laurent est mouillé jusqu'au cou dans une affaire de fausses factures impliquant la défense nationale (sans commentaire) et Elio ne trouve rien de mieux à faire lors de la manif d'hier que citer Yoyo: "le Politique ne peut pas tout".
On se demanderait presque qu'est-ce que les 25.000 types - dont de nombreux militants du MJS, merci à eux! - qui défilaient dans Bruxelles hier matin foutaient là. Voila, c'est dit: Un groupe dont le chiffre d'affaire flirte avec les 50 milliards et le bénéfice consolidé avec les 20 milliards (source transnational.org, citée par Yves Kengen sur son blog) peut sans problème saquer 4.000 emplois dans l'usine la plus productive de son outil de production, 20.000 en Allemagne et demain qui sait combien à Pampelune - l'actionnaire a toujours raison. Et qu'importe que vous ayez déjà accepté d'augmenter votre flexibilité, de travailller plus pour le même salaire, etc, etc.
Enfin, s'il fallait espérer quelque chose pour militer, on serait tous engagés à droite. Donc positivons, par exemple en pensant à l'enthousiasme qui se dégageait du week end de formation organisé par la fédé JS de Charleroi à Ostende le week end passé. Ou l'intéret éveillé par la journée de rencontre MJS/groupe parlementaire PS au Parlement Européen de jeudi passé.
Pour la position de la FBJS, adoptée par le MJS, sur la situation à Volkswagen Forest, c'est ici.

13 novembre 2006

C'est le facteur!


Ouf! Une fois encore, les socialistes belges se réveillent juste avant la fin de la mi-temps pour contrer la libéralisation d'un service public par voie de directive européenne.

On se souvient que, après que M. "Positif et concret" Busquin ait laissé passé le projet Bolkestein à la Commission, nous nous étions retrouvés en première ligne pour sauver les meubles lors de la première lecture au Parlement Européen. Petite parenthèse, le projet revient en deuxième lecture et, pas de bol, le "compromis allemand" restera d'actualité. Le Parlement sera content, le MJS pas.

Ce coup-ci, c'est contre le coup de grâce aux postes publiques (dont un camarade connu et amateur de noeud papillon avait organisé la mise en concurrence pour une série de marché annexes) que réagit le député européen et ex-ministre bruxellois Alain Hutchinson. Allez donc vous informer dans le détail sur le projet de directive et manifester votre opposition au projet sur ce site.

Empressez-vous ensuite de le faire suivre autour de vous, il existe dans toutes les langues de l'Union.

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Dear comrades, for the second time on this blog, a couple of words in English.

Public mail services are at risk of being completely privatised!

Learn more by reading the directive project here, and then petition the European Parliament here!

09 novembre 2006

Arts du spectacle...

On me faisait hier le reproche de ne finalement parler que très peu de cinéma, de littérature, de musique et de vieux françois sur ce blog - qui se veut tout de même un peu politique, finalement.

Dans un effort surhumain pour essayer de mettre tout le monde d'accord, et au risque de me faire occire par certains malfaisants, une petite vidéo qui fait la synthèse... quoique, est-ce qu'on peut parler de musique? non, non... mais de littérature?... Bon, d'accord, tout au plus, c'est un grand cirque!




Sego clip
envoyé par sebeto

Et le vieux François? ;-)

07 novembre 2006

De retour de Finlande

Pour ceux qui s'en inquiétaient, mes mains sont intactes, je peux donc prendre quelques minutes pour une rapide évaluation du Bureau d'Ecosy qui s'est achevé samedi soir (ce qui est remarquable: d'habitude les votes se font le dimanche matin, compte tenu d'agenda très chargés).
Plusieurs intervenants interessants dans le cadre du rapport sur le Modèle Social Européen, notamment en ce qui concerne les différentes cultures et situations syndicales dans les 25 états membres. Camarades, réjouissez-vous: la Belgique a été prise comme exemple de Paradis syndical. Faudra que j'en touche un mot à ma délégation...
Pour le reste, je suis disons... un peu partagé. Tout d'abord, je regretterai que Philippe Cordery ait du se décommander: pour une organisation de jeunesse, fut-elle internationale, la rencontre avec le secrétaire général du parti est toujours un moment interessant, ne serait-ce que pour "prendre la température" sur certain sujets. En l'occurrence, j'aurais aimé pouvoir débattre de la question de l'adhésion directe au PSE - Ecosy devrait aller plus loin que la parti dans cette matière, c'est bien le moins pour une orga qui se veut fédéraliste - et profiter de son éclairage sur la question du SMER slovaque.
Ce dossier justement laisse un goût un peu amer. Bien sur, je me réjouis qu'après bientôt 6 mois, nous ayons pu entendre une condamnation de la mise en place de la coalition SMER-SNS-HZSD. En ce qui concerne les positions, par contre, nous n'avons assuré que le service minimum - et cela reste inquiétant. Heureusement, Ecosy s'est clairement engagé à se réveiller dans la lutte anti-fa: au cours du prochain mandat (il est juste derrière la porte), ce sera un des axes de travail de l'organisation.
Par ailleurs, l'attitude sur certains points dans le chef du Présidium ne manquent pas de m'étonner. Ainsi du refus d'adopter des résolutions de soutien à des organisations membres sur certains sujets. Bien entendu, les Bureaux deviendraient vite ingérables si on devait commencer à voter 12.000 résos sur "la qualité des vins de bordeaux dans les réunions ministérielles du Gouvernement wallon" ou "la normaisation des températures des saunas dans le district de Stockholm".
Mais dans le cas de résos portant sur des revendications communes et dans le cadre de la formation de gouvernements nationaux, j'avoue ne pas comprendre. Ici, c'est une demande de soutien des étudiants socialistes autrichiens du VSSTÖ dans leur combat contre l'instauration du minerval à l'entrée de l'enseignement supérieur qui est passé d'une portée très pragmatique à une résolution excessivement générale.
On peut bien sur considérer que le rôle d'Ecosy se borne à celui d'un groupe de pression au niveau international. Peut-être le MJS belge a-t-il trop d'ambitions, mais pour nous il ne peut se résumer à cela. Plus qu'une coordination, Ecosy est l'héritier d'une tradition de solidarité internationale socialiste, pour laquelle les frontières étatiques ne conditionnent pas le champ d'action politique des militants. Il est naturel de souligner avec force que les camarades défendant une position, que ce soit face à leur gouvernement ou face à leur "parti-mère", ne sont pas seuls dans le rapport de force et que leur voix dépasse de loin celle de leurs seuls membres. Quand bien même on ne voudrait adopter qu'un point de vue purement stratégique, il est tout aussi évident que, au vu du fonctionnement actuel de l'Union Européenne, les revendications déposées au niveau européen ont d'autant plus de chances d'aboutir qu'un nombre important d'états membres les voit comme autant de points signifiants de leur agenda national.
Plus surprenant encore, la façon dont certains limitent volontairement leur point de vue en adoptant l'acception la plus étroite de certains termes. Un exemple? L'avortement ne doit pas être appelé "droit de l'homme" dans une motion, puisqu'il n'est pas repris dans la liste dressée par les Nations Unies. Le point de vue le plus légaliste prévaut - que les droits de l'homme soient un concept philosophique, politique et juridique issu des lumières, tout cela semble tout à coup bien secondaire. Au mieux, est-on prêt à accepter que "l'avortement devrait être retenu comme un droit de l'homme". Merci beaucoup, messieurs-dames!
Ecosy est une idée extraordinaire et les membres fondateurs étaient des visionnaires. Le projet reste fantastique mais demande un boulot monstre et un entousiasme à toute épreuve pour en faire plus que la simple juxtaposition de ses organisations membres. On y croit!

02 novembre 2006

Bureau Meeting in Helsinki

Et voila, encore deux semaines sans donner de nouvelles, mais bon, le boulot, tout ça... Les excuses à deux balles ne manquent pas, trouvez en une qui vous convienne...

Donc, un rapide post pour signaler que ce week end se tient la réunion du bureau d'Ecosy à Helsinki (en Finlande, mais ne prenez pas ce rappel pour une inure à vos connaissances géographiques).
Au menu de cette réunion, entre autres, la préparation de la réforme statutaire de l'organisation lors du prochain Congrès, la désignation de l'endroit où ce Congrès aura lieu - vraisemblablement la Pologne -, et aussi pour ne pas dire surtout, de mon point de vue, la question de la slovaquie.

Nous aurons également droit à la visite de Philippe Cordery, le Secrétaire Général du PSE, qui nous parlera d'une part des activistes de ce parti (je vous mettrai le lien utile plus tard) et également de la façon dont les Socialistes européens ont réagi vis-à-vis de la participation du SMER, les soc-dem slovaques, dans une coalition incluant des partis d'extreme-droite.

Si je ne perds pas mes doigts d'ici là - on se les gèle grave sur les bords de la baltique - je vous tiendrai au courant des résultats...

17 octobre 2006

Le 9è rêve


Une minute de culture!
Je vous recommande chaleureusement la visite de l'expo que le centre Belge de la Bande Dessinnée consacre aux 30 ans du groupe d'auteurs de BD "le 9è rêve"... et à ses successeurs.
Sokal, Schuiten, Berthet, ce sont un paquet de "nouveaux classiques" qui ont usés leurs fonds de culotte sur les bancs de l'ESA Saint-Luc ou de l'ERG et qui ont lancé ce qui était au départ un recueil d'histoires complètes. Mais surtout un outil de recherche de nouvelles expressions graphiques, en rupture avec la BD belge classique des Hergé et consorts.
Par la suite, ce sont d'autres collectifs (ou individus) qui se sont inscrits dans la démarche, pas toujours en arrivant à éviter l'écueil d'un certain maniérisme, parait-il. Aujourd'hui, le même esprit continue d'animer les jeunes auteurs en devenir comme le montre la troisième et dernière partie d'une exposition dans laquelle on pénètre à travers le lit du Little Nemo.
Pour ceux qui souhaiteraient aller se régaler les yeux, plus d'infos ici. Profitez-en pour dévorer aussi les collections permanentes du CBBD, elles méritent le détour.

13 octobre 2006

Concerts de soutien à "A voix Autre"


Demain soir (samedi 14 octobre 2006), à la Péniche, sur le quai du même nom: concerts de soutien à "A voix autre", le périodique du groupe anarchiste bruxellois "Ici et Maintenant" et dont je vous ai déjà parlé ici.

Au programme: Ska, Ska et encore un peu de bon ska pour ceux qui aiment. Tout le programme est ici.

J'y passerai: venez nombreux pour faire vivre cette belle expérience militante!

Les résultats II: le global.


Avec un peu de retard dû à des réunions diverses et variées - toutes mes excuses - mon point de vue sur les résultats globaux des élections de dimanche passé.

Tout d'abord un petit rappel: couplées en Flandre et en Wallonie, les communales étaient couplées avec les provinciales. Pas en Région de Bruxelles-Capitale puisque, s'il y existe encore un, et même en l'ocurrence une Gouverneur(e), l'institution provinciale y a été supprimée lors de la scission du Brabant.
Pour la clarté du propos, je propose de passer les résultats en revue par région.
1. En Flandre.
L'enjeu principal en Flandre était bien entendu de savoir ce qu'allait réaliser le Vlaams B. et, subsidiairement, si les Démocrates-chrétiens droitistes du CD&V allaient faire ou non sauter le cordon sanitaire.
L'inquiétude était d'autant plus grande que le parti fasciste présentait pour la première fois des listes dans une série de lieux où il n'était jamais parvenu à le faire jusqu'à présent.
Et bien, finalement, on ne s'en est pas trop mal tiré.
Globalement le CD&V confirme, renforce même, son emprise sur la Flandre rurale et, à ce stade-ci, le cordon a tenu partout. A Anvers ville, le bourgmestre Patrick Janssens double le score du SP.A qui redevient le premier parti de la métropole, avec 22 sièges (+10) et plus de 70.000 voix de préférence pour son chef de file - contre 20 au VB qui stagne.
Oh! Pas encore de quoi crier victoire, loin de là, ni même de quoi baisser la garde. Mais tout de même. Si on considère d'une part que la chute spectaculaire du VLD est sans doute due au moins en partie au transfert de Hugo Coveliers - qui s'était profilé comme candidat bougmestre - vers le Vlaams Belang et, d'autre part, que ce dernier ne progresse pas, les voix excédentaires ont bien du partir quelque part: au SP. A partir du momentoù on constate que les cantons les plus touchés par le vote fasciste se trouvent dans la banlieue chic et bourgeoise d'Anvers, on peut penser qu'il y a comme un fremissement de regain d'intérêt des classees populaires pour le SP.a. Même si d'aucuns me diront, et avec raison, que le discours de notre parti frère est loin de jouer sur la lutte des classes et la révolution prolétarienne.
Constatons tout de même d'une part que, globalement, le SP progresse dans les centres urbains (voir le score de Vande Lanotte à Ostende) et, d'autre part, que le VLD se reprofile vers le centre. Son président, Bart Somers, a viré l'autre jour l'ultra-droitier populiste Dedecker, l'ex-coach fédéral de l'équipe de judo qui avait pris l'habitude de braconner sur les terres fascisantes.
2. Région de Bruxelles-Capitale.
Excellent score du PS à Bruxelles-Ville qui enregistre son record historique. A Saint-Josse, Demannez et Kir décroche une majorité absolue mais ouvre le conseil communal au CDH, leur abandonnant un échevin. A Molenbeek, le président de la fédération, Philippe Moureaux remporte son duel avec la MR Scheepmans. L'extrême droite y recule, alors qu'elle passe à 9% dans la commune voisine d'Anderlecht. Et puis... le cas schaerbeekois.
Ca mérite bien un petit paragraphe: Laurette Onkelinckx, Vice-première et Ministre de la Justice réussi relativement bien son parachutage (mieux en tout cas que Milquet à Bruxelles-Ville). Les socialistes y passent de 11 à plus de 25% des voix et 13 conseillers, ce qui n'est pas rien! Pas assez malheureusement pour éviter que les Ecolos d'Isabelle Durant décide de partir dans une coalition avec le MR - ou au moins avec le Bourgmestre Clerfayt.
On pourra toujours discuter longtemps sur l'opportunité d'une majorité assez courte. Je me suis déjà étendu sur ce que je pensais de la chose. Ce qui est certain et ce qu'il faut en tirer comme enseignement, c'est que le côté "Ecolo lave plus blanc sans phosphates", c'est du passé! Aujourd'hui, le parti de "la politique autrement" a appris à jouer le jeu avec aussi peu de scrupules que les autres. Tant mieux, tant pis, je n'en sais rien. Aussi longtemps que leur composante progressiste restera influente en son sein sur les question socio-économiques, je continuerai de les voir comme des alliés objectifs.
Le prétexte invoqué par Durant me fait tout de même rire jaune. Apparemment la locale Ecolo de Schaerbeek ne peut envisager de gouverner avec une liste qui a accueilli en son sein un militant des "Loups gris"... mais faire comme s'il n'y avait aucun héritier direct du nolsisme au MR, vaut mieux entendre ça que d'être sourd.
Ca doit tout de même ouvrir un solide débat sur la composition des listes (et le CDH gagnerait à faire le même examen de conscience, soit dit en passant). Et sur la formation idéologique des militants. La FBJS s'y colle dans un avenir très proche, je vous tiendrai au courant.
3. En Wallonie.
On nous avait promis un désastre électoral suite aux affaires à Charleroi. La montagne a finalement accouché d'une souris. Dans la province de Liège, plusieurs majorité absolue se sont trouvé confortées. A Charleroi, le recul est assez limité et je félicite les "rénovateurs" pour leurs résultats, obtenus dans un contexte difficile. A Namur, après presqe une semaine d'imbroglio, le MR a fait sauter l'accord avec le PS: ce sera l'opposition pour Anselme et une alliance entre le CDH, le MR et Ecolo. Dans le Brabant Wallon, MR et CDH (et les verts aussi, quand même) ont su s'entendre comme larrons en foire et, sans grande surprise, le PS "a dur". A la place de certains, je penserais tout de même à tirer les conséquences des résultats...
A noter que le FN n'avait même pas été fichu de suivre les procédures légales pour le dépot de ses listes en communauté française. Il a donc été privé de son sigle dans la plupart des cantons. Malgré cela, il parvient à revenir avec un ou deux conseillers dans certaines communes.
Plus surprenant, et j'espère que c'est une tendance qui pourra se confirmer, l'extrême gauche fait sa réapparition! Plus d'une quinzaine de conseillers, probablement un échevin: c'est peut-être un vote de protestation reporté des fachos aux maos... mais à choisir, je préfère ceux-là! ;)
En résumé, à quelques encablures des prochaines législatives :
Les chrétiens démocrates ont manifestement réussi à revenir dans la course et progressent un peu partout.
Il n'existe plus de tabou dans la formation des alliances: le turquoise devient aussi tendance que le violet, le rouge orangé, le rouge romain et peut-être demain, pourquoi pas le bleu marial.
En attendant, là où les majorités se sont ouvertes à un partenaire minoritaire, c'est la tendance PS-MR qui tient la corde. Surprenant alors que cette alliance là est manifestement à bout de projet au niveau fédéral.
Ok, j'ai fait dans la synthèse rapide plutôt que dans l'analyse de fond. Pour le fond, il parait qu'une petite image vaut mieux qu'un long discours, je vous convie donc à aller jeter un oeil ici.

10 octobre 2006

Les résultats I: le local.


Au risque de paraître faire dans l'esprit de clocher - ce serait bien le comble, moi qui bouffe un curé à chaque repas - c'est par la situation ixelloise que je commencerai mon petit compte rendu.

Tout d'abord la situation à la sortie des urnes. La liste du Bourgmestre passe de 7 à 9 sièges et son chef de file, le mayeur sortant Willy Decourty remporte son défi personnel en réalisant le meilleur score en voix de préférence sur la commune (2274 suffrages). Les démocrates chrétiens du cdH réalisent la meilleure progression, doublant tout simplement leur score pour ariver à 4 sièges (+2). Le MR se maintient à 18 sièges (-1), ce qui reflète tout simplement le tranfert de Françoise Jottard vers la Liste du Bourgmestre. Un transfert qui était virtuellement opéré dès l'installation du Conseil Communal précédent. Enfin, Ecolo enregistre le recul le plus significatif, concèdant 3 sièges mais limitant finalement les dégats par rapport aux régionales de 2004.
En terme de voix de préférence, j'ai déjà signalé la victoire aux points de Willy, reste à souligner que l'ennemi héréditaire, Yves de Jonghe d'Ardoye prend une veste fourée pour l'hiver (2.324 voix, moitié moins de ce qu'il faisait en 2000). Quant à Brouhon et sa liste XL Citoyen, ils totalisent un gros milier de votes, sans gagner de strapontin au Conseil Communal. Belle performance d'Anne Herscovici, chef de file Ecolo, qui réalise le quatrième score personnel (2145).
Quant aux possibilités d'alliance, les comptes étaient vite fait, puisque tout était possible: Olivier avec le même nombre de sièges que lors de la dernière législature, bleu-vert, bleu-rouge, bleu-orange...
Le vote en Assemblée Générale sur la participation à une majorité "violette" n'aura lieu que ce jeudi, je ne m'étendrai donc pas encore sur l'accord. Mais un des arguments présentés en sa faveur serait la stabilité d'une majorité de 27 sièges sur 41 contre une autre bien plus courte de 23. L'argument vaut ce qu'il vaut, pour ma part je me soucie bien plus du rapport de forces au sein de la majorité: vaut-il mieux être hyper-minoritaires dans une majorité confortable ou faire jeu égal avec les partenaires d'une majorité moins claire?
Et du point de vue programmatique, est-il plus cohérent de s'allier avec notre anti-thèse idéologique ou de s'efforcer, dans des situations humaines pas forcément faciles, de faire avancer les dossiers qui peuvent faire l'objet de convergences?
Reste que des enseignements peuvent d'ores et déjà être tirés de ces résultats.
Premièrement, la répartition des sièges ne bouge qu'au sein de la majorité sortante. Il y a là quelque chose de doublement remarquable. Remarquable d'une part parce que cela signifie que, globalement, les ixellois n'ont pas changé d'avis depuis 2000 quant à la place que le MR devait occuper au sein du Conseil - à savoir les bancs de l'opposition. Tout au plus faut-il remarquer un rééquilibrage au sein de l'équipe sortante, Ecolo payant peut-être l'image de troublion qu'il a donné lors de différents épisodes de la vie ixelloise récente. Remarquable aussi, malheureusement, parceque le manque de clareté et de cohésion dans les campagnes de la dite équipe n'a pas permis de faire reculer la droite plus encore.
Je finirai par croire que la division des forces de progrès est une constante historique.
Deuxième point à relever dès maintenant: les 5 premiers candidats de la liste MR dépassent tous, et très facilement, les 1000 voix. Sur notre liste, j'ai déjà dit que je me réjouissait du score de Willy. Mais je constate qu'il est le seul parmi nous à dépasser ce seuil de 1000 voix. Le deuxième pointe loin derrière (688 suffrages) et il s'agit pourtant de l'ancien boxeur et actuel député régional Bea Diallo - candidat d'ouverture. Sur nos 9 élus, deux sont des candidats d'ouverture puisque le troisième score de la liste est réalisé par Pascal Dufour, candidat SP-A. Et Ans Persoons, d'Animo, ne laisse son siège à Catherine Deregnoncourt qu'à une voix!
Vous je ne sais pas, mais moi, ça me pose question, ça m'angoisse, ça m'inquiète... mais ça ne m'empêchera pas de dormir!
A demain pour l'analyse de la situation dans l'ensemble du pays!
PS: bien que je pense que tout est dans tout, je développerai sans doute dans un avenir proche un blog "à part" pour suivre les évènements ixellois. J'encourage dès maintenant les lecteurs à ne pas choisir leur camp et à suivre les deux plate-formes. De toute façon, vu le rythme de publication, ça ne devrait pas vous épuiser... ;)

Merci à tous!

Et voila camarades, c'est terminé pour cette année. Et nous n'avons pas à rougir du résultat: 142 voix, pour une première candidature, et à la 26è place, c'est tout à fait présentable!

Merci à tous, donc, pour votre temps, votre engagement, votre patience parfois, votre confiance et, finalement, votre vote! Je ne suis pas élu et la déception est grande de voir que le PS Ixellois a pris la décision de ne pas reconduire une majorité Olivier (pour info, les jeunes socialistes se sont opposés à l'accord de majorité MR-PS en comité de la section), c'est vrai. Mais on ne peut que se réjouir du score de la liste PS. Et, pour tous les militants qui défendent un projet radical à gauche, le combat continue!

Je posterai un peu plus tard mon analyse de la situation àç Ixelles et des résultats globaux de ces élections communales. Restez à l'écoute ;)

01 octobre 2006

Farewell M. Schussel!!!

After the electoral setback of our Swedish comrades a couple of weeks ago, I was fairly sceptical regarding the chances of success of the left in Europe.
But life is full of surprises. We just heard that right wing Chancelor Schussel implicitely conceded vistory to the Austrian Social Democratic party a couple of hours ago!
It would not be the first time that night fell on an alledged victory of the socialist only to wake up with a right wing government so I will not shout victory too soon... But I don't want to spoil the party either so, congratulations to our comrades from SJO and VSSTO and three cheers to the kicking of the extreme right out of power in Austria!
Let us hope that the Belgian voters will follow the example of the Austrians and that we will be in the mood for celebration next week as well.

Lettre aux Ixellois

Ixelles, le 1er octobre 2006

Chers amis,

« Encore un courrier électoral ! Sac jaune ! »

Encore un courrier électoral, oui. Pourtant j’espère qu’il sera lu avant de rejoindre les autres au fond de la corbeille. Pourquoi ?
Sans doute parce que les élections communales du 8 octobre sont ma première expérience de campagne. Tout comme elles seront peut-être pour vous la première expérience de vote (ou de vote en Belgique). Et il paraît que les premières fois sont toujours quelque chose d’un peu particulier…

Donc, je me présente : Brian BOOTH, 28 ans, licencié en histoire (ULB) et ixellois d’adoption depuis bientôt 10 ans. Au cours de ma formation, de nombreux débats, de nombreuses rencontres m’ont permis tout à la fois de me forger un solide sens critique et une conscience politique bien ancrée à gauche, mise au service d’une volonté de faire bouger les choses. Après m’être engagé dans l’associatif ULBiste, j’ai donc décidé de poursuivre mes combats pour plus de justice sociale et plus de solidarité au sein du Mouvement des Jeunes Socialistes, dont je suis aujourd’hui en charge des Relations Internationales. C’est encore dans la même logique que j’ai choisi de travailler dans le service public : je travaille pour la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale, où je participe à la réalisation d’un plan de construction de 5000 nouveaux logements publics.

Les élections communales sont la suite logique de mon engagement : changer le cadre de vie, ça se fait ensemble ! C’est pourquoi je porte un projet socialiste à la 26ème place sur la Liste du Bourgmestre. Favorable à la reconduction d’une majorité « Olivier » PS-CDH-ECOLO, je propose de défendre notamment les propositions concrètes suivantes :

- Augmenter l’offre de logements sociaux ou à prix encadrés sur le territoire de la commune pour agir sur le niveau global des loyers.
- Défendre l’application des mesures permettant de remettre sur le marché les logements vides ou abandonnés, ainsi que la reconversion de bureaux en logements là où un déséquilibre existe entre ces deux fonctions.
- Créer un observatoire communal du logement pour améliorer la connaissance du parc communal et l’efficacité d’une future régie foncière.
- Associer plus étroitement au développement communal des acteurs importants comme les nombreux établissements d’enseignement supérieur ixellois ou les institutions européennes.
- Casser la ségrégation sociale qui existe entre les différentes écoles du réseau communal en mettant en place des projets pédagogiques communs à réaliser ensemble par les élèves des différents établissements.
- Augmenter l’offre de place en crèche pour les Ixellois et encourager les employeurs à se regrouper pour offrir des facilités d’accueil aux jeunes parents sur les lieux de travail.
- Mettre en place un Conseil Participatif des Jeunes Ixellois.

Par ailleurs, je me bats également pour les revendications portées par l’ensemble des jeunes socialistes bruxellois et que vous trouverez sur le site de la Fédération Bruxelloise des Jeunes Socialistes.

Enfin, je pense que l’action politique ne peut se concevoir que collectivement. Vous pouvez voter pour plusieurs personnes sur une même liste, c’est pourquoi je vous invite à faire également confiance aux autres candidats de la liste du Bourgmestre qui partagent mes combats : Fabrizio Bucella (24ème), Sebastien Schetgen (20ème), Nevruz Unal (39ème) et Ans Persoons (13ème).

Si vous souhaitez discuter de ces projets, si vous voulez faire de votre commune le lieu du vivre ensemble et des solidarités, n’hésitez pas à me contacter (booth_brian@yahoo.fr ou par téléphone au 0498/452.690) ou à réagir sur mon blog : http://nicarquanniseuf.blogspot.com.

Bon vote !

Brian Booth
26ème sur la Liste du Bourgmestre.




19 septembre 2006

Restons dans le vague


Il y a des semaines comme ça, on est presque content d'avoir perdu ses lunettes. Une actualité maussade est moins désagréable quand le monde entier paraît flou, flou, flou. Evidemment, quand la vue revient, le moment de faire le point n'est pas plus agréable.

Pourtant la semaine n'avait pas mal commencé: très bon bilan de l'activité de campagne (allez voir les photos sur le blog de Sigrid) et surtout Everton qui écrase Liverpool 3-0 dans un derby sur les rives du Mersey - que demander de plus?

Et puis, patatra! On apprend l'arrestation d'une douzaine de fascistes, dont un grand nombre de militaires, qui se voyaient mener une bonne vieille campagne de déstabilisation du pays à coup d'actions musclées. Vu leur arsenal (armes de guerres,...), on peut se dire que leurs actions n'auraient rien eu de folklorique.
J'étais un peu jeune dans les années quatre-vingts pour me souvenir exactement de ce que pouvaient être les années de plomb, par contre je me souviens relativement bien de l'ambiance. Et franchement, le fait de savoir qu'il existe encore des groupements d'extrême droite (sur le modèle Gladio et compagnie) susceptible de jouer les Bob Denaer dans notre petit royaume pépère n'a rien de rassurant. Dans ce genre de cas, on a beau se dire "plutôt Vienne que Berlin", on se sent un peu seul...
A noter en passant, les médias francophones se sont tous focalisés sur le fait que les "12 salopards" (je fais dans la référence cinématographique de haut vol) sont flamands. Je m'en voudrais de peiner les amis de Ségolène, mais je trouve qu'on aurait pu plutôt se poser des questions sur le fait que 10 sur 12 sont des militaires. Et que ce n'est pas la première fois qu'on démasque dans ce pays des maniaques galonnés qui se prennent, qui pour le général Alcazar, qui pour le général Tapioca. Je ne nie pas qu'il existe des militaires de gauche - la guerre civile espagnole, pour ne citer qu'un exemple romantique, l'a assez montré - mais on permettra tout de même de se demander dans quelle proportion...

Enfin rassurez-vous, citoyens, en fait l'armée, ce n'est pas du tout une institution pour cas un peu limites de types traumatisés par Chuck Norris dans leur prime jeunesse. En fait, c'est plutôt une sorte de grand rassemblement de nostalgiques du scoutisme. La preuve, la Belgique va servir de terrain de jeux à un espèce de Jamboree International: les grandes manoeuvres. 5000 traîneurs de sabre belges, français, allemands, autrichiens et autres vont transformer le pays en plateau de kriegspiel, depuis le débarquement à Knokke le Zoute jusqu'à la bataille de boule de neige sur le signal de Botrange, avec saut en parachute et couverture aérienne. Du grand spectacle. La construction européenne est en marche. Avis aux familles: on considère qu'un pourcent de perte est quelque chose d'acceptable dans ce genre d'évènements. Saluez le pourcent de ma part.

Dans un autre registre, on apprend un poil plus tard que notre ministre des finances, le très sérieux président du MR (vous vous souvenez, la droite néo-libérale?), s'est aperçu qu'il y avait eu comme une petite erreur de manipulation dans l'encodage des rentrées fiscales. Enfin, quand je dis qu'il s'en est aperçu, ce sont surtout quelques petits contribuables surpris de se voir réclamer plusieurs millions d'euros de contributions qui le lui ont mis sous le nez. Conclusion, il manque quelques 900 millions pour le maintien à l'équilibre du budget 2007. A neuf mois des législatives, ça n'est pas très présentable. Les uns râlent déjà sur l'administration - mais l'administration a bon dos. Pour ma part, je me demande quelles sont les mesures qui passeront à la trappe faute de financement pour garantir la sacro-sainte orthodoxie budgétaire. On peut déjà prendre les paris: je ne pense pas que les allègements fiscaux pour les classes aisées risquent trop gros.
Mais peut-être suis-je trop méfiant, finalement: il doit bien rester quelques bâtiments dans le coffret à bijoux de famille gouvernemental. On pourra toujours les vendre au tiers de leur valeur et les re-louer sitôt rénovés pour un montant de nature à garantir à l'heureux acheteur l'amortissement de son investissement en quatre ans.

Ca mériterait bien une petite réflexion sur l'impact des politiques menées -sans contrôle politique justement - par la Banque Centrale Européenne comme garante du pacte de stabilité sur les politiques budgétaires nationales. Ou au minimum sur la nécessité d'instaurer un contrôle de la direction de cet organe par les citoyens. Mais ne nous aventurons pas: on risquerait fort de se rendre compte que, contrairement à ce que disent certains, "le politique peut tout"...

Aujoud'hui, on apprend que les sociaux-démocrates scandinaves doivent concéder la victoire électorale aux conservateurs. Au moment où le Parlement Européen est sur le point de voter une résolution consacrée au modèle social européen, ça n'augure de rien de bon!

Et pour boucler la boucle, Everton a laissé filer deux points samedi en concédant le nul (2-2) à Wigan... Quand je vous dis qu'il y a des semaines sans...

07 septembre 2006

You never walk alone...



Les communales sont des élections importantissimes en Belgique. Notamment parce que les communes disposent d'une autonomie très importante par rapport à ce qui est le cas dans les pays voisins. Surtout parce que c'est le niveau de pouvoir le plus proche du citoyen et, partant le plus participatif. Celles du mois d'octobre revêtent une importance plus grande encore parce qu'elles auront valeur de test en vue des élections législatives qui devront se tenir au mois de juin prochain.
Dans deux pays européens, la campagne pour les législatives est déjà en route: en Autriche, nos camarades de la SJOE ont lancé leur campagne le 1er septembre autour du slogan "Ich wähl mein Leben zurück" (j'ai toujours été nul pour traduire les nuances avec les verbes à particule séparable, si ça vous tente...). Les principaux thèmes sur lesquels ils attaquent le gouvernement Schüssel: l'âge d'accès au droit de vote, les droits des étudiants, la réduction des pensions, la pauvreté des femmes et le chômage des jeunes. Vous pouvez suivre leurs actions et le développement de la campagne sur leur site (surprise, surprise: c'est en allemand). Le vote se tiendra le 1er octobre, tout juste une semaine avant nos élections à nous.
En Suède, la campagne vient de prendre un tour étonnant. Après un début, sinon difficile, à tout le moins un peu lent pour le parti social-démocrate, un véritable watergate à l'aquavit est en train de se faire jour. Les jeunes libéraux suedois ont été pincés pour avoir "cracké" le site des sociaux-démocrates et fait main basse sur des documents confidentiels internes. Ambiance et cotillons. Les infos en anglais ne sont pas légion, ce qui rend la lecture du Blog d'Eric Sundström d'autant plus intéressante. Et puisque je parle de ce blog, samedi prochain, c'est la première manche du derby Everton/Liverpool. Attendez-vous à ce que le rythme de publication d'Eric diminue après la pillule que les Toffees vont mettre aux Reds!

05 septembre 2006

Open your mind!


Etre socialiste, c'est évidemment être internationaliste. Je vous renvoie souvent à différents posts de nos camarades européens. Alors que l'ambiance est un peu tendue sur le front communautaire, j'ai plaisir à rappeler que les jeunes socialistes en Wallonie et à Bruxelles se sentirons toujours plus proche d'un autre jeune socialiste, quelle que soit sa langue, que d'un droitiste "bien de chez nous".
Depuis peu, Bram Boriau, le président d'Animo, a aussi son blog. A consommer sans modération!

Tsunami sur le Tagawa?


Depuis un peu plus de dix ans, l'hotel Tagawa, sur l'avenue Louise, est devenu un véritable symbole. Laissé à l'abandon par son propriétaire, l'ancien hotel a d'abord été squatté avant que les occupants ne s'associent au sein de l'ASBL "321 logements". Depuis trois ans et demi, l'ASBL vivait en bonne intelligence avec le propriétaire, chacun y trouvant son compte: le bâtiment était entretenu et son occupation le garantissait contre les dégradations, tandis que 55 personnes trouvaient à se loger dans un Bruxelles en crise du logement. Ajoutons que le propriétaire se soustrayait de la sorte aux taxes sur les immeubles inoccupés. Taxes que les autorités ont généralement les pires difficultés à percevoir, soit dit en passant.
Un "projet social d'occupation", un véritable exemple, une bonne pratique comme on aimerait en voir plus souvent. Sauf que...
Sauf que ce mardi, d'après Le Soir, la société propriétaire du bâtiment convoque l'ASBL en justice en vue d'obtenir son expulsion. Des projets pour l'immeuble? No se!
Sans préjuger de l'issue de l'action juridique, le fait montre toute la faiblesse des locataires dans le rapport de force qui les oppose aux propriétaires. Et le droit civil n'est pas vraiment de nature à limiter outre mesure le libre usage de la propriété privée. Encore une illustration de la difficulté d'implémenter le droit au logement garanti par la constitution.
On se prend à rêver d'une action publique permettant de suppléer au propriétaire cynique ou défaillant... Oh mais, je suis distrait tout de même: ça existe! On appelle ça le droit de gestion publique, qui donne le pouvoir aux autorités locales - entre autres - de prendre en charge les logements ne répondant pas aux normes du Code du Logement en vue de rénovation, ou encore les logements inoccupés, et ce pour une durée maximale de 9 ans.
Evidemment, des immeubles comme le Tagawa ne sont pas considérés comme des logements au sens du Code. Il me semble qu'il faudrait tout de même envisager de renforcer l'outil en l'élargissant à ce type de situation.
On pourrait aussi envisager, plutôt que de prendre à sa propre charge des rénovations coûteuses, que la puissance publique conclue des conventions du types "bail à rénovation" avec des ASBL comme "321 logements". Si l'action est entreprise assez rapidement, l'ASBL n'aurait pas nécessairement de travaux lourds à accomplir mais uniquement à garantir le maintien en l'état par une occupation "en bon père de famille". La situation pourrait être pérennisée par une pression de l'acteur public vers le propriétaire en vue de la réaffectation de l'immeuble pris en gestion et une clause de maintien dans les lieux pour une durée X de l'ASBL partenaire.
Fuite au prochain Lavabo (comme disait Jean-Luc Fonck). Ah oui: l'illustration vient du site du collectif Farm Prod.

04 septembre 2006

Sondage.


En période de campagne, des tas d'évenements improbables peuvent se produire sans crier gare. Par exemple, aujourd'hui - croyez-le si vous voulez - j'ai lu un article dans la Dernière Heure. Et pour pousser le vice jusqu'à son comble, je vais même vous donner un lien vers cet article. Non pas que ce journal ait fait des progrès fracassants mais il publie aujourd'hui un sondage IPSOS sur la situation politique à Ixelles. Sondage dont vous trouverez les résultats complets ici.
Les deux premiers éléments à garder à l'esprit à la lecture de ce sondage sont, d'une part, la marge d'erreur assez conséquente (5%), renforcée par un grand nombre d'indécis au premier abord (près de 20%) et, d'autre part, le fait que le sondage a été réalisé avant que la liste de l'ex-échevin écolo, ex-camarade de la section PS d'Ixelles, Brouhon ne soit publiée.
Cet avertissement fait, qu'est-ce que madame Soleil nous prédit pour le 8 octobre? En fait, une météo électorale relativement stable par rapport au scrutin de 2000:
MR toujours en tête mais en léger recul avec 35%
Ecolo pointe à 25%
Le PS clame 15%
et le cdH ferme la marche des partis démocratiques avec 8%, en progression de près de deux points.
Quels enseignements tirer de ces projections?
Tout d'abord, on doit constater que compte-tenu de la marge d'erreur, la majorité sortante, un olivier PS-Ecolo-cdH, reste en position d'être reconduite. Lors de la présentation de la liste et du programme à la presse, Willy Decourty a déclaré que la reconduction de cette majorité avait sa préférence. Il va sans dire que je suis dans le même état d'esprit: pas question pour moi que le PS accepte de retourner au pouvoir avec la droite! Le MJS se bat depuis assez longtemps en faveur d'un front des progressistes et je ne suis pas plus prêt de cautionner une alliance PS-MR au niveau communal qu'à n'importe quel autre niveau. On voit assez ce que ça donne au niveau fédéral. Et puis, franchement, 70 ans après le Front Populaire, bonjour le symbôle!
Quant à l'éventualité d'une coalition bleue-verte, les Libéraux l'ont exclue tandis qu'Ecolo a annoncé vouloir rempiler dans un Olivier.
Donc, au vu des chiffres, et en tenant compte de ce que le score d'Ecolo pourrait baisser sensiblement au profit de la liste indépendante "XL Citoyen", il me parait clair qu'il est temps de nous mesurer à nos véritables adversaires, les droitistes du MR. Le mois de campagne qui nous sépare du 8 octobre ne peut pas être perdu en vaines escarmouches contre nos partenaires de majorité! Cela est d'autant plus vrai qu'à la question "quel bourgmestre souhaitez vous voir à la tête de la commune pour la prochaine mandature?", Willy est au coude à coude avec Dominique Dufourny, la tête de file libérale. Tandis qu'une écrasante majorité d'ixellois (62%) n'a pas d'avis sur la question. A nous de les convaincre qu'ils auraient tort de s'en foutre éperduement.
Enfin, autres points inquiétants et peu commentés par les journalistes, les scores annoncés pour les "autres listes francophones" et les "listes Néerlandophones". Si ces dernières sont créditées d'un score statistiquement insignifiant - en dessous de la marge d'erreur, les premières reprennent du terrain perdu en 2000 et talonnent les démocrates-chrétiens. Or, qui sont les "autres listes francophones"? Allez, je vous donne indice: ils étaient au Conseil Communal jusqu'en 2000 et en avait été heureusement virés à l'issue des dernières élections. Plus facile: ils développent un discours de haine, raciste et xénophobe? Mais oui, ce sont bien les fachos du Front National. Quant aux "listes néerlandophones", il faut se souvenir que le SP-a fait liste commune avec le PS sur la "Liste du Bourgmestre". On peut donc se soucier de savoir ce qu'il reste dans l'échantillon de blokkers ixellois.
En montrant un front uni à gauche, ce n'est pas seulement à la droite classique qu'il s'agit de barrer la route. Il s'agit aussi de regagner la confiance des classes populaires que le PS et la gauche ont vocation à défendre. De montrer que le changement vient de l'union des forces de progrès et pas des réactionnaires démagos de la droite extrême, quelle que soit la langue dans laquelle ils parlent.

29 août 2006

...à l'autre.


Je m'empresse de poursuivre sur l'université d'été de La Rochelle, de peur de me faire lyncher par la frange la plus impatiente de mon lectorat lors de notre prochaine rencontre - qui ne saurait tarder, d'ailleurs!

Donc, de vendredi soir à samedi fin d'après-midi, défilé de mode à l'université d'été du MJS France, qui avait invité l'ensemble des candidats "présidentiables" à échanger avec les militants du mouvement. Fabius, DSK, Lang, Aubry, j'en passe, des meilleurs, des moins bons et des plus murs, ils étaient tous là pour venir esayer de convaincre la jeunesse militante française. Convaincre pour l'un, que "oui, oui, mon revirement à gauche est sincère". Pour l'autre que "bien entendu, je ne suis pas de droite". Bref, sans aller jusqu'à parler d'une "course au centre", à tout le moins un exercice dans laquelle peu se sont montrés vraiment convaincants.

Mon sentiment à l'issue de ces débats? C'est que le PS français a effectivement besoin de se ranger derrière non pas un candidat mais une candidate. Oh! pas celle à laquelle vous pensez. D'ailleurs Ségolène Royal n'était pas du nombre des orateurs. Madame - dans ce cas-ci, je ne pense pas que le terme camarade soit des plus appropriés - aurait accepté de venir parler mais pas de débattre avec les militants. Bravo. Difficile de prêter foi à l'analyse du Soir comme quoi ce serait partie d'une stratégie de conquête de la candidature hors du parti. A moins qu'elle n'ait vraiment aucune notion du travail fourni par le MJS en période de campagne - et de ce que la présence ou l'absence de ce travail peut faire comme différence dans les urnes - ce me parait vraiment faire preuve de peu de sens politique.

Non, la personne à laquelle je pense est... Martine AUBRY! Au cours de son intervention, elle a su défendre le bilan socialiste lors de leur dernier passage au pouvoir, parler d'un projet de société, d'un projet ancré à gauche (bon, ce n'est pas encore Besancenot non plus, d'accord...) et de la nécessité de rassembler. Au départ, je me demandais si j'étais séduit par la posture ou par le contenu: on sent qu'elle a fait une partie desa carrière dans le Nord. Une fédération dont la culture militante est très proche de celle des socialistes belges. Mais après avoir revu des passages, pas de doute: c'est vraiment la personnalité la plus forte et la plus convaincante a être passée sur le plateau. Les militants ne s'y sont pas trompés. Elle sera la seule à recevoir une standing ovation de plusieurs minutes à la fin de sa prestation.

Et Jospin? Yoyo remontait sur les planches pour la première fois ce week-end. Pour donner une conférence sur "la gauche et le pouvoir". S'il lui a fallu 5 ans pour pondre ça, c'est à tomber par terre. Je soupçonne ce type de n'avoir toujours rien compris. Et je crois qu'il serait tout à fait capable de nous ressortir sa littérature sur le thème "mon programme n'est pas socialiste", si on ne le surveille pas. J'avoue que je suis sorti prendre l'air, furieux et découragé, après 5 minutes de son monologue, avant de revenir l'écouter à la porte - on ne savait jamais...
En attendant, pas de sortie du bois de sa part. C'est génant. Pas que j'espérais quoi que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Mais il est évident que sa retenue sur le sujet empêche ses proches de se fédérer autour d'un(e) autre candidat(e). Ou de se déclarer eux-même. Sans tomber dans un "tout sauf Ségo" qui ne serait pas plus constructif...

Pour vous faire une idée, je vous invite à aller jeter un oeil sur les extraits de leur intervention sur le blog de Rémi

Reste finalement François Hollande. Très sceptique au départ quant à l'amélioration de ses capacités de chef rassembleur, je concède à mes camarades que son charisme a effectivement fait un bon qualitatif. On est passé du flan au caramel au marshmallow. On est encore loin du saint honoré ou de la coupe-neuf-boules-melon de chez Zizi, le glacier de l'avenue Vanderkindere.
Sur le fond... pas de quoi casser trois pattes à un canard. Quelques propositions intéressantes, un
appel au calme qui n'a pas dû convaincre grand monde. J'espérais mieux.

Ne courrez pas vous jeter dans le canal après la lecture de ce post! OK, j'ai du mal à considérer que le constat est enthousiasmant. Mais pour autant, le travail de fond, lui, est toujours là, et les Jeunes Socialistes ne sont pas les derniers à le porter. Un nombre important de leurs propositions ont été reprises dans le projet. Et, que ce soit sur l'Europe (merci encore de m'avoir fait un espace dans un pannel, soit dit en passant) ou sur la situation au Liban, c'est un excellent boulot qui a été fourni. Et en définitive, au dela du coté démago ou convenu de la formule, le candidat ne devra être rien d'autre que l'incarnation du projet socialiste, pas un autocrate d'ancien régime!!!

28 août 2006

D'une université ...

Chose promise, chose due: quelques réflexions sur l'Université d'été du PS belge qui se tenait à Dinant, jeudi passé, puis mes impressions sur celle de nos camarades du MJS France (et de leurs ainés), ce week end à La Rochelle.
Donc, le 24 août, direction Dinant. Première réflexion: félicitations à nos camarades de la fédération de Dinant-Philippeville pour l'organisation. Une belle réussite de leur part, si on considère la difficulté pour une ville avec un plan de circulation comme celui de Dinant d'absorber le flux de circulation que représente le nombre important de militants qui ont participé à l'évènement. Cependant, je me permets de mettre en doute le bien-fondé de la décision d'organiser ce rassemblement en semaine et, de surcroît, dans une fédération qui ne se trouve pas en situation de mobiliser massivement pour l'occasion. Après tout, il me semble que l'intérêt premier d'une université d'été est de créer un espace de formation et de rencontres pour les militants du parti. Pour les apparatchiks, les occasions de se croiser ne manquent pas et il ne me parait pas invraisemblable de demander de la souplesse à des gens dont on est certain que l'employeur sera compréhensif sur la récupération des heures (à savoir le parti). Quant à l'impact médiatique, il n'est pas moins grand le week-end, il me semble.
Bref. Le thème central de la dizaine d'ateliers mis en place était "ma commune au féminin" et se déclinait autour des titres: "l'égalité oui, mais comment?", "boulot et vie privée", "quartiers et sécurité", "éducation", "sécurité d'existence sans différence", "où sont nos business women?", "stop à la violence", "préjugés sexistes... à la gare!", "d'ici et d'ailleurs" et enfin "Maman Solo... et alors?".
Pour ma part c'est au séminaire portant sur l'égalité sur les lieux de travail que j'ai assisté le matin. Je vous renvoie à la synthèse rédigée par les collaborateurs de l'IEV pour la substantifique moelle des débats. Si la participation aux ateliers était importante et équilibrée du point de vue du genre, je regretterai que par moment la question féministe disparaisse totalement des discussions.
L'après-midi, participation au "11ème atelier", hors programme et convoqué par sms (!), intitulé "quand les jeunes s'engagent". La RTBF appréciera l'influence de ses émissions sur la capacité créative de certains. ;)
Un atelier qui m'a tout de même fait un drôle d'effet, en réalité. Et pas seulement par son aspect clandestin. A la tribune, Grégor Chapelle - dont la présidence de la FEF remonte à la fin des années 90, si je ne me trompe pas - Frédéric Delcors, président de l'IEV et Brice Many, du Conseil de la Jeunesse Catholique. Tout un programme. A l'issue des interventions, qui portaient essentiellement sur les modes d'ouvertures du PS aux jeunes militants dans des structures plus souples que le parti, les membres du MJS présent s'en sont donné à coeur joie: "Grégor, ton livre est vraiment bien fichu mais, finalement, on n'y trouve rien qu'on ne trouvait chez Habermas... ou Tony Blair." "S'ouvrir à la société civile? mais le MJS est présent dans les Fora Sociaux depuis longtemps: et le parti, où est-il lors des réunions du FSBelge?" "Créer une structure européenne de jeunes socialistes pour mener des combats socialistes communs au niveau international? L'idée est à creuser, on en reparlera au prochain Bureau d'ECOSY", "bien sur, les alliances objectives sont importantes mais, en attendant, c'est bien au MJS que j'ai reçu l'essentiel de ma formation, dans un parcours militant qui n'avait rien de rigide ou de sclérosé" etc. etc.
Ambiance!
A l'issue de cette réunion, retour à Bruxelles et, sitôt arrivé, en route pour La Rochelle avec Estelle (MJS France), Maurice (student coordinator IUSY) et Ania (SG d'Ecosy).
Ce qui fait que je n'ai pas pu suivre le discours d'Elio. Vous le trouverez ici.

23 août 2006

Au programme...

Au programme de demain et des jours qui viennent, pour ma part:

Jeudi: université d'été du PS à Dinant. Des accents féministes et communaux pour cette rencontre annuelle, à laquelle le MJS sera très présent.

Et de vendredi à dimanche: université d'été du MJS France (désolé pas de programme en ligne, ou alors je ne l'ai pas trouvé) à La Rochelle.

Mes commentaires sur ces deux évènements dès que possible, au plus tard lundi!
bon week end à tous.

21 août 2006

Musique!

Quand j'étais gose et que j'avais des cheveux, il y avait vraiment un truc qui me les faisait dresser sur la tête: c'était le Dr Teeth and his Electric Mayhem Band. Le band du muppet show. un groupe de hard rock qui aimait rappeler de temps qu'il savait jouer autre chose, ce qui amenait par exemple cette version à tomber par terre de Tenderly (extrait).
Et bien, hier soir, sur la place de la Monnaie, leurs dignes successeurs: PuppetMastaz. Du hip-hop par une bande de marionettes venus en droite ligne de Berlin. Ca vaut la peine d'être vu.
Un concert qui prenait place dans le cadre du festival eurythmix: une dizaine de jours pour se bourrer les yeux et les oreilles de concerts pour tous les goûts et tous les âges. Pour ma part, cette année, outre les déjà citées marionettes: Gabriel Yacoub, ci-devant chanteur du groupe Malicorne; les Crétonerre, ou la surprenante rencontre entre les chants de marins et la Gaume (!). Par contre, pas eu le temps d'aller revoir Mes souliers sont rouges - encore du folk, les rois de la turlutte en provenance de Normandie, cette fois.
Prochaine étape musicale: le parcours chantons français, fin septembre. A ne pas manquer!

18 août 2006

Changeons de cadre I: le Logement


A moins d'être l'heureux propriétaire d'un modeste appartement de 300m² dans ce qu'on appelle "le clos des millionaires", vous aurez sans doute remarqué que se loger dans la Région de Bruxelles-Capitale, ça coûte un os. Je vous rassure tout de suite (hum), ce n'est pas qu'une impression due à la chaleur moite de cette fin d'été ou aux émanations hallucinogènes de la mérule qui ronge votre charpente.

Amis des statistiques, bonjour !

En quelques chiffres, tirés des publications annuelles de l'observatoire de l'habitat, le loyer mensuel moyen allait en 2004 de 336 euros pour un studio à 1149 euros pour les logements de 5 chambres et plus. Quand on sait que le revenu net moyen s'élève lui à 1000 euros par mois, on comprend que le droit à un logement décent à un prix abordable, pourtant garanti par la constitution, c'est pas gagné d'avance. Si on considère abordable le logement qui ne pèse pas pour plus d'un quart dans votre budget mensuel, il faut atteindre le septième décile de revenu pour avoir accès à 50% du parc de logements bruxellois.

Traduction: soit vous gagnez au moins 21.000euros net par an, soit vous ramez pour trouver un logement qui ne plombe pas les autres postes de votre budget.

A Ixelles, la situation n'est pas plus brillante. 64% des ménages ixellois louent leur logement, bien plus que la moyenne régionale, qui se situe à 57% de locataires. Et parmi ces locataires, 60% sont considérés comme « à bas revenus », c’est à dire gagnant moins de 1000€ par mois. En comparaison, les communes voisines d’Etterbeek, Watermael et Uccle comptent respectivement 56, 30 et 34% de locataires dans cette catégorie de revenus.
Et du coté de l’offre, le loyer ixellois moyen est de 502 euros. Le loyer médian est quant à lui situé à 450 euros.

Dans la vraie vie et dans un français à peu près correct, cela revient à dire qu’une part importante de la population la plus fragilisée d’Ixelles n’a tout simplement pas accès à un logement décent à un prix abordable. Et encore, je laisse de coté ici l’état des quelques 30. 000 logements qui constituent le parc total. C’est la dèche.
Et malgré les gros efforts, notamment en matière de rénovation, le Foyer Ixellois reste parmi les lanternes rouges du logement social bruxellois avec seulement 4% du parc immobilier consacré à cette fonction.


Voilà pour le cadre. S’il ne change pas, on peut dire adieu à plus ou moins court terme à la mixité sociale dont Ixelles peut encore se targuer. Enfin, globalement, on pourra toujours dire que c’est une commune socialement mixte. Mais avec une polarisation très forte au sein de ses différents quartiers et un fossé toujours plus large entre « have » et « have not ».

Pour changer le cadre, quelles solutions ?

En gros deux options sont ouvertes : agir sur l’offre de logement ou sur la demande. Selon moi, agir uniquement par le biais d’une aide directe aux locataires, c’est refuser de résoudre les causes du problème. Prenons-le à bras le corps et agissons sur l’offre. Comment ? je propose quatre axes de travail :

Augmenter l’offre publique de logements à prix encadrés. En mobilisant les réserves foncières communales dans le cadre du Plan Régional pour le Logement. Mais également en créant une Agence Immobilière Sociale communale. Enfin, en utilisant les outils existants qui permettent de prendre aux pouvoirs publics de se substituer aux propriétaires défaillants. Je pense en particulier au droit de gestion publique, qui autorise les communes à rénover et à gérer pendant neuf ans des logements déclarés non-conformes par le Service d’Inspection Régionale.

Encourager la reconversion de bureaux en logements dans les quartiers où le déséquilibre entre ces deux fonctions est flagrant.

Mettre en place un Guichet Unique du Logement. Un lieu qui permette d’établir le dialogue avec le propriétaire de bonne foi mais confronté à des difficultés financières qui l’empêchent d’assumer ses responsabilité. Un lieu vers lequel chaque Ixellois pourra se tourner pour trouver de l’aide, que ce soit dans la recherche d’un logement ou dans ses relations avec l’administration pour l’obtention d’aides et/ou de primes, pour un conseil juridique dans la relation propriétaire/locataire… Un lieu qui devrait naturellement être ouvert à et travailler en étroite collaboration avec le tissu associatif actif sur ces terrains.

Créer un observatoire communal du logement. C’est un outil indispensable pour mener une politique du logement efficace : aujourd’hui, aucune commune bruxelloise – sauf peut-être Etterbeek – ne dispose d’une connaissance fine du logement sur son territoire. Difficile de réagir contre les logements vides ou à l’abandon si on ne sait pas où ils se trouvent ! C’est vrai également pour le suivi des permis d’urbanisme, la lutte contre les divisions sauvages des grands logements ou pour l’exercice d’achats d’opportunité par une régie foncière, à créer elle aussi, etc., etc.

11 août 2006

Le pouvoir d'achat recule.


Suite à la publication des chiffres sur l'érosion du pouvoir d'achat en Belgique, la Fédération Bruxelloise des Jeunes Socialistes a pris la position suivante. Bonne lecture.
Régression, piège à c… !

La Fédération Bruxelloise des Jeunes Socialistes (FBJS) a pris connaissance de l’article publié sur la baisse du pouvoir d’achat des belges ce mercredi dans le journal « De Morgen »
Erwin Van der Sande économiste de KBC, y confirme l’analyse réalisée[1][2] il y a quelques mois par le Crioc sur la détérioration du pouvoir d’achat des belges. Il faut noter que, d’après Van der Sande, les consommateurs de la plupart des pays voisins sont dans la même situation. À la notable exception des bénéficiaires de revenus financiers, les citoyens de notre pays sont pénalisés notamment par des années de modération salariale et d’inadéquation de l’indice des prix à la consommation.

En tant qu’organisation progressiste, la FBJS ne peut que s’indigner devant ce qui apparaît clairement comme une régression sociale pour les travailleurs, qu’ils tirent leur revenu d’un salaire ou d’allocations sociales. La sacro-sainte recherche de la compétitivité économique ne peut nullement justifier le maintien de la rigueur salariale actuelle qui s’avère être de plus accablante pour les salariés. Il est à espérer que dans quelques mois, lors des futures négociations interprofessionnelles, les organisations syndicales se donneront les moyens d’établir un rapport de force suffisant pour faire accepter aux employeurs la nécessité d’une hausse du pouvoir d’achat. La création d’une plate-forme de revendications commune à l’ensemble des représentants des travailleurs nous paraît être un premier pas dans la création de cette dynamique.

Par ailleurs, il convient d’être attentif au fait que la conclusion prochaine, entre partenaires, sociaux, d’un « pacte pour la compétitivité », appelé de ses vœux par le Premier ministre Guy Verhofstatd, ne soit pas le prétexte de l’instauration d’un nouveau « garrot » salarial. Ces dernières années, les travailleurs on déjà fait beaucoup (Contrôle renforcés des chômeurs, limitation du droit à la prépension,…) de concessions aux « realpolitikers », et sont en droit d’attendre des forces de gauche un renforcement de la défense de leurs intérêts légitimes. La FBJS encourage les ministres socialistes présents au gouvernement à être vigilants face à une nouvelle offensive de la droite contre les acquis sociaux, et ce tant au niveau belge que dans le cadre plus large de la création d’une réelle politique sociale européenne. Il est en effet impensable que des gouvernements à participations socialistes continue d’encourager la logique de compétition entre les travailleurs au sein de l’Union, favorisant de la sorte l’érosion des droits sociaux acquis au terme d’années de luttes ouvrières.

De manière plus large, la FBJS se prononce résolument pour une réappropriation du débat sur les matières économiques par les socialistes. Cet espace a trop souvent été monopolisé par les néo-libéraux assumés comme tels ou non. Ainsi, certaines options politiques comme la réduction du temps de travail doivent être remises au goût du jour et leur éventuelle implémentation dans le contexte belge doit être étudiée sérieusement. Le passage à la semaine de 35 heures sans réduction de salaire est une étape qui peut être franchie, comme l’a montré l’expérience française. Les différentes formes de travail à temps partiel, génératrices d’emploi, ne peuvent continuer d’être porteuses de discriminations pour les travailleurs qui souhaitent en bénéficier.
A quelques mois d’élections fédérales qui seront pour les citoyens l’occasion de marquer leur préférence pour tel ou tel projet politique, les socialistes ont la responsabilité de se donner les moyens pour que leur action gouvernementale soit davantage porteuse de transformation sociale. La FBJS entend être partie prenante des débats sur la construction d’alternatives de gauche aux politiques économiques actuelles.Pour conclure, la FBJS considère qu’il est urgent d’ouvrir un réel débat sur la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs et sur les mesures à prendre à court et moyen terme pour régler cette question primordiale. Il en va tant de la relance de la consommation et donc de la croissance que de la qualité de vie des salariés.

Pendant les opérations, les délires verbaux continuent!


On est passé hier à côté d'un nouveau désastre. On ne peut que se féliciter de l'intervention policière qui a permis d'éviter un 11 septembre bis sur les liaisons entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Par contre, ce à quoi on n'a pas échappé, c'est à un nouveau délire du président Bush. Il faut croire que la seule figure du terroriste ne suffit plus à asseoir la légitimité de son action. Désormais, le contribuable est prié de s'endormir en regardant sous son lit s'il n'y trouve pas un fasciste islamiste.
Je ne suis pas le dernier à traiter certains de mes adversaires de fachos. Mais franchement, là, si je m'écoutais, je dirais bien que c'est l'hopital qui se fout de la charité. En attendant, ce me parait encore être un splendide exemple de la dérive orwellienne dans l'usage du langage. J'ai déjà abordé le sujet ici. Pour remettre un peu les pendules à l'heure, je vous suggère d'aller lire la définition du fascisme donnée par wikipédia.
Et vous pourrez toujours me dire ce que vous pensez de ces deux passages en particulier:
"Le modèle italien s'étant exporté dans toute l'Europe, le terme s'est ensuite étendu à tout mouvement politique s'appuyant sur un pouvoir fort, prônant un État policier extrêmement sécuritaire, les métiers organisés en corporations, la défiance envers les étrangers, l'exaltation du sentiment nationaliste et une politique réactionnaire."
"Il s'agit pour cela de mobiliser des valeurs comme le patriotisme, les idéaux de « rénovation » nationale et de pureté. Croire, obéir, combattre deviennent des valeurs, analyser et critiquer de l'insubordination. Il est donc nécessaire de faire naître un sentiment d'urgence, de désigner un ennemi commun cherchant à détruire le collectif et contre lequel le groupe tout entier doit se mobiliser."
Le choix de la référence à la lutte anti-fasciste n'est évidemment pas innocent dans le chef de W. Ca vous pose tout de suite en défenseur du monde libre et comme façon de couper l'herbe sous le pied des démocrates, rien à dire: ça le fait. A coté de ça - ça tombe bien - déjà pendant la seconde guerre mondiale, les USA et la Grande-Bretagne formaient une alliance en béton armé contre le reste du monde. Oui, c'est vrai, le front de l'est c'était pas mal non plus mais c'est un détail pour l'oncle Sam. On aurait tort de se priver de grandes images mobilisatrices, quand même, non?
Ca n'en reste pas moins inquiétant. Pour mémoire, le 18 juillet dernier, le quotidien de droite espagnol "El Mundo" publiait un sondage considérant que le coup d'état nationaliste du général Franco était "justifié" vu les circonstances. Quasiment à la même date, les sociaux démocrates slovaques mettaient en place un gouvernement rouge-brun. Les dernières élections locales en Grande-Bretagne ont été l'occasion d'une percée du British National Party. En France, Le Pen s'invite au second tour des présidentielles en 2002. On ne parle même plus du Vlaams Belang en Flandres. Et, au rythme où ça va, il faudra bientôt parler de Charleroi comme d'Anvers.
Le fascisme, le vrai, il est là, il nous pend au nez. Il serait peut-être temps de se rendre compte que ce n'est pas avec des mesures d'exception - n'est-ce pas M. Reid? - et des interventions militaires aux quatres coins du monde qu'on en viendra à bout.
Cette bataille là, c'est sur le terrain social et à domicile que tous les progressistes du monde se doivent de la mener. Et de la gagner.

10 août 2006

Coming out campagnard.


Le 8 octobre prochain, la Belgique (citoyens belges, ressortissants de l'Union Européenne et, pour la première fois, ressortissants "extra-communataires") se rend aux urnes pour élire ses conseillers communaux.

Le fait que dans un grand moment d'auto-promotion, j'illustre ce post avec ma vilaine trombine vend la mèche, mais je le précise tout de même: ce sera pour moi la première expérience en tant que candidat. En effet, je défendrai un projet socialiste pour Ixelles sur la Liste du Bourgmestre. A la 26ème place, pour être exact.

Je ne vais pas vous faire de grand laïus sur "je me présente parce que Ixelles c'est la plus belle commune du monde et c'est fou comme je l'aime et patati et patata...". Ce n'est le genre de la maison qu'au second degré. Non, si je suis candidat, c'est parce que je pense au contraire qu'il y a énormément à faire dans une commune comme Ixelles. 150 ans et des poussières de gestion par la droite, ça laisse forcément des traces. Et si la majorité sortante a initié le changement, je ne pense pas que ce soit le moment de changer d'attelage, pour laisser le MR venir défaire ce qui a été fait.

Donc, je mets les mains dans le cambouis! Dans les jours et les semaines qui viennent, j'essaierai d'alimenter ce blog avec les propositions que je compte défendre dans le cadre de cette campagne et de la prochaine législature, élu ou pas. Notamment en matière de logement, d'emploi, d'enseignement...

Dans le même temps, j'essaierai de garder une réflexion qui dépasse le cadre communal: lecteurs hors d'Ixelles, n'allez pas effacer cette adresse de vos favoris !!! Quoi, elle n'est pas dans vos favoris? c'est du propre!

09 août 2006

Un petit test en passant.

En visitant le blog d'Eric Sundström - ancien président des étudiants socialistes de Suède, ancien membre du bureau d'Ecosy et un excellent camarade - je suis tombé sur ce petit test "quel personnage de west wing êtes-vous?"
Je sais, c'est idiot et ça n'interesse personne mais ça m'amuse quand même. Donc, pour la plus grande édification des lecteurs de ce blog, voila mes résultats:





Ahh, the ever-cynical and sarcastic speechwriter. Gutsy and not afraid to speak up or clash with authority, his dry wit is amusing. But under it all he's just a big teddy bear... and the world's biggest Yankees fan.


:: Which West Wing character are you? ::

08 août 2006

Marcinelle, il y a 50 ans...



Ce 8 août, voila tout juste 50 ans que la catastrophe minière du bois du cazier à Marcinelle coutaît la vie à 262 mineurs. 262 travailleurs victimes de la priorité donnée à la rentabilité sur la sécurité dans le cadre de la bataille du charbon. 262 personnes parmi lesquels des belges bien sûr, une grande majorité d'italiens mais aussi des polonais, des français d'origine algérienne, des grecs, un anglais, bref, des ouvriers venus des quatres coins du monde.
Il aura fallu le décès de cette cohorte et le spectacle de la souffrance d'autant de familles pour que la Communauté Economique du Charbon et de l'Acier (CECA) prenne des mesures de protection des travailleurs... et les fasse appliquer. Il aura aussi fallu cette hécatombe pour que l'attitude de la population belge change à l'égard des travailleurs étrangers venus - pour ne pas dire "déportés" comme le ferait Anne Morelli - à l'appel du gouvernement belge pour redresser un outil industriel durement éprouvé par les années de guerre.
Au moment de se souvenir des victimes du 8 aout 1956, j'espère qu'il y aura du monde pour rappeler qu'aujourd'hui encore, en Belgique ou ailleurs, un nombre invraisemblable de gens n'ont pas droit à un travail décent. Et que, comme alors, un grand nombre d'entre eux sont des personnes dont la situation de précarité est encore agravée par leur statut d'immigré, légal ou clandestin.
Espérons (et agissons) qu'il ne faudra pas un nouveau "Bois du Cazier" pour que l'Europe, à son tour, prenne les mesures nécessaires pour assurer un travail décent et une vie décente à tous les travailleurs sur son territoire... et les fasse appliquer!

07 août 2006

Faucons Rouges: Global Village dans le Kent


Vous connaissez les Faucons Rouges? Pour caricaturer, c'est une forme de scoutisme socialiste. Un mouvement de jeunesse avec un fond politique qui ne se résume pas aux bons sentiments chrétiens des Scouts. Fondé en 1928, restent très présent en Communauté Française, où ils offrent un cadre ludique pour une éducation socialiste. Leur but est d'aider au développement de citoyens critiques et responsables, ouverts sur le monde et sur la diversité culturelle.
Au niveau international, les Faucons Rouges sont membres de l'International Falcon Movement - Socialist Education International. C'est dans ce cadre que les Faucons Rouges de Ath se sont rendus au Global Village, à Detling dans le Kent. Splendide "Jamboree" accueilli par les Woodcraft britanniques, réunissant pas loin de 5000 Faucons du monde entier. Le camp, qui continue encore une bonne semaine, est placé sous le signe de la solidarité internationale ("span the world with friendship" est la devise du mouvement), de la paix et du mouvement coopératif.
Si la situation au Liban alimente le gros des discussions, Ecosy et la IUSY étaient présents pour faire la promotion de la campagne "rights@work" lancée lors du Festival Mondial il y a 15 jours. J'y suis intervenu ce week end sur un des thèmes développés, à savoir le travail des enfants. L'occasion de rencontres sympathiques avec des jeunes et leurs parents dans un cadre détendu et informel.
En région bruxelloise, les Faucons Rouges sont présents à Anderlecht, Jette, Evere, Ganshoren et Molenbeek. Pour en savoir plus sur les Faucons Rouges, leurs actions et comment les contacter, c'est par ici. Et pourquoi pas une section à Ixelles demain?

04 août 2006

Communiqué du MJS sur la situation au Liban


Voici le dernier communiqué de presse du MJS sur les opérations israeliennes au Liban et sur la réaction du gouvernement belge.

La Paix Sans Conditions!

Le MJS tient à faire part de son indignation absolue face à l’actuelle offensive israélienne au Liban. Nous ne remettons pas en cause le droit d’Israël à se défendre et à défendre ses citoyens contre les incessantes agressions menées par le Hezbollah à la frontière libanaise. La violence aveugle de celles-ci a coûté la vie à des dizaines de civils innocents. Cependant nous estimons que le droit à se défendre repose sur le droit international et ne peut s’exercer que dans les limites fixées par celui-ci. Toute action armée doit être proportionnelle aux faits auxquels elle répond. Or rien ne peut justifier l’ampleur de l’opération militaire, ni surtout les crimes de guerre qui l’accompagnent et qui ont déjà causé plus de 900 morts.

Le MJS dénonce également la participation du parti travailliste israélien à un gouvernement qui a décidé de faire usage de la force vis-à-vis d’un état souverain et de ses populations civiles de manière aussi disproportionnée. Il est à espérer que les tensions actuelles au Liban ne rendent pas définitivement impossible la conclusion d’une paix juste et durable au proche-orient.

Le MJS demande au gouvernement belge et au Parti Socialiste de mettre la pression au niveau des instances internationales pour exiger un cessez-le feu immédiat et sans conditions sur la frontière entre Israël et le Liban.
Si tel n’est pas le cas, il est essentiel d’étudier les possibilités de sanctions notamment économiques contre les belligérants afin d’imposer la fin des hostilités.

Par ailleurs, le MJS considère que le déploiement d’une force d’interposition dans la zone démilitarisée à la frontière israelo-libanaise ne peut être envisagé sans mandat clair des Nations Unies. Ce mandat ne peut se limiter à une seule « opération de police ». Non seulement celui-ci devra permettre de garantir la sécurité de l’ensemble des populations civiles mais encore doit-il s’intégrer dans la recherche d’une solution globale pour le conflit au moyen-orient, prenant notamment en compte la question palestinienne. Un cessez-le-feu immédiat doit être la condition préalable à toute intervention, sous peine de devoir assister à un nouvel enlisement « à l’irakienne ». Il est évident qu’à ce stade, aucune de ces conditions ne sont réunies et il serait de bon ton de voir le ministre des affaires étrangères De Gucht faire preuve de plus de prudence avant de faire des « offres de service », suivi en cela par le ministre de la défense Flahaut. A tout le moins, il est regrettable qu’une fois de plus, les réactions nationales ont pris le pas sur une réaction coordonnée au niveau de l’Union Européenne

Enfin, le MJS réaffirme son soutien à l’action des progressistes qui tant en Israël qu’au Liban se battent pour l’avènement d’une paix juste et durable.

Pour conclure, le MJS appelle à la manifestation ce dimanche 6 août à 14 heures pour demander la cessation des hostilités et exprimer la solidarité envers les populations civiles cruellement éprouvées par ce conflit.
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La manif partira de la gare du Nord

02 août 2006

Le retour d'Adam G.


On nous l'a annoncé à grand renfort médiatique: Adam G. , l'assassin de Joe Van Holsbeek, est arrivé aujourd'hui en Belgique pour répondre de son acte devant un juge pour mineur. Cela grâce à l'intense activité de ma camarade ministre de la Justice et Vice-Première.

"Et alors?" m'interrogera le quidam, "voila une bonne nouvelle, non?".
Je ne dis pas le contraire. Mais tout de même deux choses.

1. Est-ce qu'il n'y a pas comme un petit problème de cohérence du côté du ministère de la Justice? Voila deux mois - et dans une discrétion à faire pâlir d'envie l'homme invisible - les mêmes annoncent qu'ils ont trouvé un truc infaillible pour vider nos prisons surpeuplées. En fait, c'est simple comme bonjour: il n'y a qu'à envoyer les condamnés étrangers (ou d'origine étrangère?) casser des cailloux dans leur pays d'origine. Bon sang mais c'est bien sûr!

Et qu'importe si ça a comme un arrière-goût de double peine! Comment? Le PS s'est battu il n'y a pas si longtemps pour abolir cette mesure inique revenant à punir un individu deux fois pour la même faute? Silence, mauvais plaisant! Vous voulez nous fâcher avec le syndicat des matons, qui trouve l'idée intéressante? Vous ne savez donc pas qu'au Royaume-Uni, des ministres doivent démissionner pour avoir omis de bannir du pays des prisonniers à l'issue de leur peine?

2. Toute cette activité diplomatique pour obtenir l'extradition d'un ressortissant polonais hors de pologne, c'est bien beau. Mais on peut peut-être rappeler en passant que la Belgique n'extrade pour ainsi dire jamais ses nationaux. Dans le contexte de la création d'un espace juridique européen, quel est le sens de cette extradition? Encore une humiliation à ajouter à la liste déjà longue des camouflets aux nouveaux pays membres de l'Union? "Vos prisons - et plus tard vos rues - sont bien assez bonnes pour nos délinquants mais je doute que vos magistrats soient compétents pour les juger"?

Plus simplement, il me semble que la démarche en dit long sur l'attitude générale à l'égard de la Justice (avec un grand J). Finalement, l'essentiel ici est que le procès ait lieu en Belgique. Ce qui est sauvegardé dans cette démarche, c'est l'aspect rituel , quasi anthropologique du processus judiciaire.
Je m'explique: la société toute entière a été touchée, à raison d'ailleurs, par la mort d'un jeune homme, en plein jour, en pleine gare centrale. Ce décès a créé un malaise d'autant plus grand que, en définitive, l'indifférence de la foule a tué Joe presque aussi sûrement que les coups de couteau. Pour combler ce malaise, pour revenir à une forme de normalité, les rites judiciaires doivent être posés, le coupable (en tout cas un coupable) doit être puni. C'est vieux comme toute forme de société humaine.

Mais ce qui fait l'honneur d'un système judiciaire développé, c'est la capacité à dépasser cet aspect rituel. C'est la volonté ferme de garantir la réinsertion dans le tissu social du condamné à l'issue de sa peine. En faisant extrader vers la Belgique Adam G., tout en laissant entendre qu'il aura à purger sa peine en dehors du pays, Laurette Onkelinx signale tout simplement que l'Etat est habilité à condamner mais qu'il refuse de prendre ses responsabilités au delà de ce qui est nécessaire à apaiser l'angoisse des citoyens.