11 août 2006

Le pouvoir d'achat recule.


Suite à la publication des chiffres sur l'érosion du pouvoir d'achat en Belgique, la Fédération Bruxelloise des Jeunes Socialistes a pris la position suivante. Bonne lecture.
Régression, piège à c… !

La Fédération Bruxelloise des Jeunes Socialistes (FBJS) a pris connaissance de l’article publié sur la baisse du pouvoir d’achat des belges ce mercredi dans le journal « De Morgen »
Erwin Van der Sande économiste de KBC, y confirme l’analyse réalisée[1][2] il y a quelques mois par le Crioc sur la détérioration du pouvoir d’achat des belges. Il faut noter que, d’après Van der Sande, les consommateurs de la plupart des pays voisins sont dans la même situation. À la notable exception des bénéficiaires de revenus financiers, les citoyens de notre pays sont pénalisés notamment par des années de modération salariale et d’inadéquation de l’indice des prix à la consommation.

En tant qu’organisation progressiste, la FBJS ne peut que s’indigner devant ce qui apparaît clairement comme une régression sociale pour les travailleurs, qu’ils tirent leur revenu d’un salaire ou d’allocations sociales. La sacro-sainte recherche de la compétitivité économique ne peut nullement justifier le maintien de la rigueur salariale actuelle qui s’avère être de plus accablante pour les salariés. Il est à espérer que dans quelques mois, lors des futures négociations interprofessionnelles, les organisations syndicales se donneront les moyens d’établir un rapport de force suffisant pour faire accepter aux employeurs la nécessité d’une hausse du pouvoir d’achat. La création d’une plate-forme de revendications commune à l’ensemble des représentants des travailleurs nous paraît être un premier pas dans la création de cette dynamique.

Par ailleurs, il convient d’être attentif au fait que la conclusion prochaine, entre partenaires, sociaux, d’un « pacte pour la compétitivité », appelé de ses vœux par le Premier ministre Guy Verhofstatd, ne soit pas le prétexte de l’instauration d’un nouveau « garrot » salarial. Ces dernières années, les travailleurs on déjà fait beaucoup (Contrôle renforcés des chômeurs, limitation du droit à la prépension,…) de concessions aux « realpolitikers », et sont en droit d’attendre des forces de gauche un renforcement de la défense de leurs intérêts légitimes. La FBJS encourage les ministres socialistes présents au gouvernement à être vigilants face à une nouvelle offensive de la droite contre les acquis sociaux, et ce tant au niveau belge que dans le cadre plus large de la création d’une réelle politique sociale européenne. Il est en effet impensable que des gouvernements à participations socialistes continue d’encourager la logique de compétition entre les travailleurs au sein de l’Union, favorisant de la sorte l’érosion des droits sociaux acquis au terme d’années de luttes ouvrières.

De manière plus large, la FBJS se prononce résolument pour une réappropriation du débat sur les matières économiques par les socialistes. Cet espace a trop souvent été monopolisé par les néo-libéraux assumés comme tels ou non. Ainsi, certaines options politiques comme la réduction du temps de travail doivent être remises au goût du jour et leur éventuelle implémentation dans le contexte belge doit être étudiée sérieusement. Le passage à la semaine de 35 heures sans réduction de salaire est une étape qui peut être franchie, comme l’a montré l’expérience française. Les différentes formes de travail à temps partiel, génératrices d’emploi, ne peuvent continuer d’être porteuses de discriminations pour les travailleurs qui souhaitent en bénéficier.
A quelques mois d’élections fédérales qui seront pour les citoyens l’occasion de marquer leur préférence pour tel ou tel projet politique, les socialistes ont la responsabilité de se donner les moyens pour que leur action gouvernementale soit davantage porteuse de transformation sociale. La FBJS entend être partie prenante des débats sur la construction d’alternatives de gauche aux politiques économiques actuelles.Pour conclure, la FBJS considère qu’il est urgent d’ouvrir un réel débat sur la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs et sur les mesures à prendre à court et moyen terme pour régler cette question primordiale. Il en va tant de la relance de la consommation et donc de la croissance que de la qualité de vie des salariés.

Aucun commentaire: