Ce 8 août, voila tout juste 50 ans que la catastrophe minière du bois du cazier à Marcinelle coutaît la vie à 262 mineurs. 262 travailleurs victimes de la priorité donnée à la rentabilité sur la sécurité dans le cadre de la bataille du charbon. 262 personnes parmi lesquels des belges bien sûr, une grande majorité d'italiens mais aussi des polonais, des français d'origine algérienne, des grecs, un anglais, bref, des ouvriers venus des quatres coins du monde.
Il aura fallu le décès de cette cohorte et le spectacle de la souffrance d'autant de familles pour que la Communauté Economique du Charbon et de l'Acier (CECA) prenne des mesures de protection des travailleurs... et les fasse appliquer. Il aura aussi fallu cette hécatombe pour que l'attitude de la population belge change à l'égard des travailleurs étrangers venus - pour ne pas dire "déportés" comme le ferait Anne Morelli - à l'appel du gouvernement belge pour redresser un outil industriel durement éprouvé par les années de guerre.
Au moment de se souvenir des victimes du 8 aout 1956, j'espère qu'il y aura du monde pour rappeler qu'aujourd'hui encore, en Belgique ou ailleurs, un nombre invraisemblable de gens n'ont pas droit à un travail décent. Et que, comme alors, un grand nombre d'entre eux sont des personnes dont la situation de précarité est encore agravée par leur statut d'immigré, légal ou clandestin.
Espérons (et agissons) qu'il ne faudra pas un nouveau "Bois du Cazier" pour que l'Europe, à son tour, prenne les mesures nécessaires pour assurer un travail décent et une vie décente à tous les travailleurs sur son territoire... et les fasse appliquer!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire