12 février 2007

Winter University - 2ème édition

Pour la deuxième année consécutive, le MJS accueillait, au Parlement Européen, l'Université d'Hiver d'Ecosy.
Au menu de cette deuxième édition, une évaluation à mi-mandat du travail du groupe parlementaire socialiste et le dépot d'une série de revendications en vue des prochaines élections européennes.
Un groupe d'une trentaine de JS, des militants pour la plupart aguerris, venus de -presque- tous les horizons de l'Union ont débattus avec des parlementaires, des syndicalistes et des ONG pendant toute la semaine. Et bien, si la cohérence idéologique de notre structure commune n'est toujours pas pour demain, je suis heureux de dire que chacun des participants, de gauche ou beaucoup moins, avait à coeur de défendre son point de vue, de participer constructivement et d'essayer de convaincre. Une attitude plutot raffraichissante si on prend le risque de la comparer à certains débats avec le Présidium d'Ecosy...
Martin Schultz, président du groupe PSE, a cloturé la session par une intervention sur son engagement anti-fasciste et sur l'importance cruciale de la lutte contre l'extrême-droite en Europe. Et de nous lister les pays où les fachos reviennent en force... tout en évitant soigneusement de mentionner la Slovaquie. Déception quand il en vient à dire que "l'urgence elle est là, plus que dans un traité social".
Parce que pour ma part, je vois mal comment lutter efficacement contre les fachos si on refuse de voir les causes du fascisme et la détresse sociale dont il est l'expression.
A coté de ça, aussi longtemps que les socio-démocrartes ne parviendront pas à assumer une identité de gauche, et même de gauche radicale, on est pas près de répondre sérieusement à cette urgence.
Un grand merci, en tout cas, aux permanents du MJS, à la FBJS et aux étudiants socialistes de l'ULB pour leur engagement et leur participation: rien de ce qui a été fait cette semaine ne l'aurait été sans votre militantisme!
La déclaration finale de l'Université d'Hiver se trouve ici et des photos .

Oui!


Ce week end, 44% de la population portugaise s'est rendue aux urnes pour décider du statut de l'avortement dans ce pays.

60% des votants se sont exprimés en faveur d'une légalisation: enfin!

Félicitations à nos camarades de la JS portugaise, qui ont pour ainsi dire initié ce nouveau référendum 9 ans après l'échec de la dernière consultation, et qui ont joué un rôle de premier plan dans la campagne et dans ce succès.

22 janvier 2007

en regardant le 12 minutes de la RTBF...


Dans un moment de désoeuvrement, je me suis livré hier soir à un exercice plutôt rare. Une petite séance de zapping. Il faut dire que je n'ai pas la télédistribution et ne capte que deux chaines, donc c'est quelque chose qui va assez vite.
Sur la Une, une émission hommage à Salvatore Adamo. Zap. Sur la Deux, un journaliste que je ne connais pas présente le "12 minutes". L'essentiel de l'info du jour en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. Fin du zapping, début de la réflexion.
Donc, premier enseignement: l'essentiel de l'info, c'est notamment le résultat du Standard (3-1 contre Lokeren et la 3ème place du championnat. Tout le monde s'en fout, sauf Tome). Mais ce n'est pas le résultat des ultra-nationalistes Serbes au cours des législatives tenues ce week-end. Pourtant, après les résultats en Pologne, en France, au Royaume-Uni, en Slovaquie et chez nous, on pourrait s'offrir le luxe d'un reportage sur cette nouvelle poussée fascisante. Soit.
Autre réflexion, un reportage sur le Darfour se terminait sur ce commentaire: "seulement il y a cette foutue (sic) rebellion qui veut sa part [des revenus pétroliers]". Ne comptez pas sur moi pour reprocher à la RTBF un quelconque manque d'objectivité. Au contraire, en tant qu'historien, l'objectivité, je n'y crois pas. La presse, quelle qu'elle soit, ne donnera jamais qu'un témoignage orienté. Tant qu'à faire, autant qu'il le soit clairement.
Mais par contre, je regrette que le reportage en question ne donne pas les éléments pour se faire une opinion propre sur l'avis du journaliste. Pour ou contre les rebelles, pour ou contre le Gouvernement, je ne me suis pas fait de religion sur la question. Enfin bon, fallait tout traiter en 12 minutes, et le Standard n'attend pas.

19 janvier 2007

Silence, on tue!


Je devais encore vous parler de l'extrrême droite au Parlement Européen, de la blogosphère belge de gauche en sortant de l'ascenseur et de l'incitation à la fraude fiscale lancée par la dernière ministre Ecolo du pays. Sans compter mes dernières acquisitions en matière de bande dessinée ou la date des prochaines législatives. Mais ce sera pour une autre fois: à chaque jour suffit son urgence!

Et l'urgence du jour est urgente depuis février 2003. Comme le rappelle, pour rapide introduction, deux articles du Monde Diplomatique, on en était déjà en juin 2006 à plus de 4 millions de personnes déplacées hors de cette région du Soudan, dans un conflit qui a longtemps menacé de s'internationaliser - avant de prendre toutes les allures du génocide pur et simple. Et, comme à l'accoutumée, la communauté internationale a réagi avec toute la détermination d'un banc de moules asthmatiques: tardive résolution de l'ONU, tergiversations sans fin autour du déploiement de casques bleus, etc.

Ce dimanche 21 janvier, veille d'une réunion des ministres européens des affaires étrangères, plusieurs personnalités politiques, dont les camarades Pierre Galand et Jean Cornil, appellent à manifester pour réclamer une intervention claire de l'Europe dans ce dossier.

Le MJS soutient la démarche et vous fixe rendez-vous dimanche 21, à 11h, au rond-point Schuman. Venez nombreux faire entendre votre voix!

18 janvier 2007

Fin de course pour le Tagawa...


Après un post destiné à l'édification de votre culture socialiste, revenons à quelque chose de bien ancré dans le réel.
Je vous ai déjà parlé du Tagawa, hotel bien connu des bruxellois pour avoir été occupé par des "mal-logés" (késako?? politiquement correct, pouah!), organisés dans l'ASBL 321 logements.
En dépit de la convention précaire qui les lient au propriétaire, les occupants avaient été priés de "déguerpir sans délais": voila qui a été confirmé par la justice, qui condamne en plus le collectif à verser quelques 18.600 euros au propriétaire - qu'on ne qualifierait pas spontanément de nécessiteux, mais c'est un autre problème.
Au niveau des portes de sortie, l'horizon n'est pas radieux. Le Foyer Ixellois s'est mis tout seul sur la touche en prenant pour ligne de n'accorder aucune dérogation au régime d'attribution de logements. Quant au CPAS de Bruxelles-Ville, il refuse d'envisager une soltion collective. Le salut ne viendra pour les plus chanceux que d'un examen de dossier individuel.
Une attitude qui est de plus en plus celle des pouvoirs publics face aux individus dans une situation précaire: ce n'est pas sans rappeler la ligne de Dewaele face aux sans papiers.
En attendant, 35 personnes vont se retrouver à la rue en plein milieu de l'hiver. Un immeuble jusque là maintenu en état grâce aux investissements réalisés par le collectif va de nouveau se retrouver à l'abandon et ira grossir la cohorte des logements vides de la Région, sans que les autorités ne s'en émeuvent suffisamment que pour prendre des mesures radicales.
Pour ceux qui se posaient encore la question, c'est maintenant officiel: le droit au logement, c'est du vent. Le seul droit qui compte, c'est celui à la propriété privée.
Vivement une révision de la Constitution en faveur du droit à UN logement!

11 janvier 2007

Einstein: Pourquoi le Socialisme



On va m'accuser de faiblesse et de recyclage à bon marché. Ou alors les esprits grincheux et un peu flemmards vont dire "non seulement il ne produit pas lui même, mais en plus il copie/colle des textes longs comme le bras pas du tout adaptés au format blog". Et je serais bien en peine de donner tord à qui que ce soit.

En attendant, c'est un texte fameux qu'il ne fait pas de mal de relire de temps à autre même si on ne le trouve pas partout non plus. Donc, paf, en avant, c'est parti. Bonne lecture et j'espère des commentaires (on peut rêver).

Albert Einstein, Pourquoi le socialisme ? , Conceptions scientifiques, morales et sociales, Bibliothèque de philosophie scientifique, Flammarion, Paris, 1952, pp. 125-132.


Pourquoi le socialisme ?


Est-il convenable qu’un homme qui n’est pas versé dans les questions économiques et sociales exprime des opinions au sujet du socialisme ? Pour de multiples raisons je crois que oui.


Considérons d’abord la question au point de vue de la connaissance scientifique. Il pourrait paraître qu’il n’y ait pas de différences méthodologiques essentielles entre l’astronomie, par exemple, et l’économie : les savants dans les deux domaines essaient de découvrir les lois généralement acceptables d’un groupe déterminé de phénomènes, afin de rendre intelligibles, d’une manière aussi claire que possible, les relations réciproques existant entre eux. Mais en réalité de telles différences existent. La découverte de lois générales en économie est rendue difficile par la circonstance que les phénomènes économiques observés sont souvent influencés par beaucoup de facteurs qu’il est très difficile d’évaluer séparément. En outre, l’expérience accumulée depuis le commencement de la période de l’histoire humaine soi-disant civilisée a été — comme on le sait bien — largement influencée et délimitée par des causes qui n’ont nullement un caractère exclusivement économique. Par exemple, la plupart des grands États dans l’histoire doivent leur existence aux conquêtes. Les peuples conquérants se sont établis, légalement et économiquement, comme classe privilégiée du pays conquis. Ils se sont attribués le monopole de la terre et ont créé un corps de prêtres choisis dans leur propre rang. Les prêtres, qui contrôlèrent l’éducation, érigèrent la division de la société en classes en une institution permanente et créèrent un système de valeurs par lequel le peuple fut dès lors, en grande partie inconsciemment, guidé dans son comportement social.


Mais la tradition historique date pour ainsi dire d’hier ; nulle part nous n’avons dépassé ce que Thorstein Veblen appelait " la phase de rapine " du développement humain. Les faits économiques qu’on peut observer appartiennent à cette phase et les lois que nous pouvons en déduire ne sont pas applicables à d’autres phases. Puisque le but réel du socialisme est de dépasser la phase de rapine du développement humain et d’aller en avant, la science économique dans son état actuel peut projeter peu de lumière sur la société socialiste de l’avenir.
En second lieu, le socialisme est orienté vers un but éthico-social. Mais la science ne peut pas créer des buts, encore moins peut-elle les faire pénétrer dans les êtres humains ; la science peut tout au plus fournir les moyens par lesquels certains buts peuvent être atteints. Mais les buts mêmes sont conçus par des personnalités animées d’un idéal moral élevé et — si ces buts ne sont pas mort-nés, mais vivants et vigoureux — sont adoptés et portés en avant par ces innombrables êtres humains qui, à demi inconscients, déterminent la lente évolution de la société.

Pour ces raisons nous devrions prendre garde de ne pas surestimer la science et les méthodes scientifiques quand il s’agit de problèmes humains ; et nous ne devrions pas admettre que les spécialistes soient les seuls qui aient le droit de s’exprimer sur des questions qui touchent à l’organisation de la société.

D’innombrables voix ont affirmé, il n’y a pas longtemps, que la société humaine traverse une crise, que sa stabilité a été gravement troublée. Il est caractéristique d’une telle situation que des individus manifestent de l’indifférence ou, même, prennent une attitude hostile à l’égard du groupe, petit ou grand, auquel ils appartiennent. Pour illustrer mon opinion je veux évoquer ici une expérience personnelle. J’ai récemment discuté avec un homme intelligent et d’un bon naturel sur la menace d’une autre guerre, qui, à mon avis, mettrait sérieusement en danger l’existence de l’humanité, et je faisais remarquer que seule une organisation supranationale offrirait une protection contre ce danger. Là-dessus mon visiteur me dit tranquillement et froidement : " Pourquoi êtes-vous si sérieusement opposé à la disparition de la race humaine ? "

Je suis sûr que, il y a un siècle, personne n’aurait si légèrement fait une affirmation de ce genre. C’est l’affirmation d’un homme qui a vainement fait des efforts pour établir un équilibre dans son intérieur et qui a plus ou moins perdu l’espoir de réussir. C’est l’expression d’une solitude et d’un isolement pénibles dont tant de gens souffrent de nos jours. Quelle en est la cause ? Y a-t-il un moyen d’en sortir ?

Il est facile de soulever des questions pareilles, mais il est difficile d’y répondre avec tant soit peu de certitude. Je vais néanmoins essayer de le faire dans la mesure de mes forces, bien que je me rende parfaitement compte que nos sentiments et nos tendances sont souvent contradictoires et obscurs et qu’ils ne peuvent pas être exprimés dans des formules aisées et simples.

L’homme est en même temps un être solitaire et un être social. Comme être solitaire il s’efforce de protéger sa propre existence et celle des êtres qui lui sont le plus proches, de satisfaire ses désirs personnels et de développer ses facultés innées. Comme être social il cherche à gagner l’approbation et l’affection de ses semblables, de partager leurs plaisirs, de les consoler dans leurs tristesses et d’améliorer leurs conditions de vie. C’est seulement l’existence de ces tendances variées, souvent contradictoires, qui explique le caractère particulier d’un homme, et leur combinaison spécifique détermine dans quelle mesure un individu peut établir son équilibre intérieur et contribuer au bien-être de la société. Il est fort possible que la force relative de ces deux tendances soit, dans son fond, fixée par l’hérédité. Mais la personnalité qui finalement apparaît est largement formée par le milieu où elle se trouve par hasard pendant son développement, par la structure de la société dans laquelle elle grandit, par la tradition de cette société et son appréciation de certains genres de comportement. Le concept abstrait de " société " signifie pour l’individu humain la somme totale de ses relations, directes et indirectes, avec ses contemporains et les générations passées. Il est capable de penser, de sentir, de lutter et de travailler par lui-même, mais il dépend tellement de la société — dans son existence physique, intellectuelle et émotionnelle — qu’il est impossible de penser à lui ou de le comprendre en dehors du cadre de la société. C’est la " société " qui fournit à l’homme la nourriture, les vêtements, l’habitation, les instruments de travail, le langage, les formes de la pensée et la plus grande partie du contenu de la pensée ; sa vie est rendue possible par le labeur et les talents de millions d’individus du passé et du présent, qui se cachent sous ce petit mot de " société ".

Il est, par conséquent, évident que la dépendance de l’individu de la société est un fait naturel qui ne peut pas être supprimé — exactement comme dans le cas des fourmis et des abeilles. Cependant, tandis que tout le processus de la vie des fourmis et des abeilles est fixé, jusque dans ses infimes détails, par des instincts héréditaires rigides, le modèle social et les relations réciproques entre les êtres humains sont très variables et susceptibles de changement. La mémoire, la capacité de faire de nouvelles combinaisons, le don de communication orale ont rendu possibles des développements parmi les êtres humains qui ne sont pas dictés par des nécessités biologiques. De tels développements se manifestent dans les traditions, dans les institutions, dans les organisations, dans la littérature, dans la science, dans les réalisations de l’ingénieur et dans les œuvres d’art. Ceci explique comment il arrive que l’homme peut, dans un certain sens, influencer sa vie par sa propre conduite et comment, dans ce processus, la pensée et le désir conscients peuvent jouer un rôle.

L’homme possède à sa naissance, par hérédité, une constitution biologique que nous devons considérer comme fixe et immuable, y compris les impulsions naturelles qui caractérisent l’espèce humaine. De plus, pendant sa vie il acquiert une constitution culturelle qu’il reçoit de la société par la communication et par beaucoup d’autres moyens d’influence. C’est cette constitution culturelle qui, dans le cours du temps, est sujette au changement et qui détermine, à un très haut degré, les rapports entre l’individu et la société. L’anthropologie moderne nous a appris, par l’investigation des soi-disant cultures primitives, que le comportement social des êtres humains peut présenter de grandes différences, étant donné qu’il dépend des modèles de culture dominants et des types d’organisation qui prédominent dans la société. C’est là-dessus que doivent fonder leurs espérances tous ceux qui s’efforcent d’améliorer le sort de l’homme : les êtres humains ne sont pas, par suite de leur constitution biologique, condamnés à se détruire mutuellement ou à être à la merci d’un sort cruel qu’ils s’infligent eux-mêmes.

Si nous nous demandons comment la structure de la société et l’attitude culturelle de l’homme devraient être changées pour rendre la vie humaine aussi satisfaisante que possible, nous devons constamment tenir compte du fait qu’il y a certaines conditions que nous ne sommes pas capables de modifier. Comme nous l’avons déjà mentionné plus haut, la nature biologique de l’homme n’est point, pour tous les buts pratiques, sujette au changement. De plus, les développements technologiques et démographiques de ces derniers siècles ont créé des conditions qui doivent continuer. Chez des populations relativement denses, qui possèdent les biens indispensables à leur existence, une extrême division du travail et une organisation de production très centralisée sont absolument nécessaires. Le temps, qui, vu de loin, paraît si idyllique, a pour toujours disparu où des individus ou des groupes relativement petits pouvaient se suffire complètement à eux-mêmes. On n’exagère pas beaucoup en disant que l’humanité constitue à présent une communauté planétaire de production et de consommation.

Je suis maintenant arrivé au point où je peux indiquer brièvement ce qui constitue pour moi l’essence de la crise de notre temps. Il s’agit du rapport entre l’individu et la société. L’individu est devenu plus conscient que jamais de sa dépendance de la société. Mais il n’éprouve pas cette dépendance comme un bien positif, comme une attache organique, comme une force protectrice, mais plutôt comme une menace pour ses droits naturels, ou même pour son existence économique. En outre, sa position sociale est telle que les tendances égoïstes de son être sont constamment mises en avant, tandis que ses tendances sociales qui, par nature, sont plus faibles, se dégradent progressivement. Tous les êtres humains, quelle que soit leur position sociale, souffrent de ce processus de dégradation. Prisonniers sans le savoir de leur propre égoïsme, ils se sentent en état d’insécurité, isolés et privés de la naïve, simple et pure joie de vivre. L’homme ne peut trouver de sens à la vie, qui est brève et périlleuse, qu’en se dévouant à la société.

L’anarchie économique de la société capitaliste, telle qu’elle existe aujourd’hui, est, à mon avis, la source réelle du mal. Nous voyons devant nous une immense société de producteurs dont les membres cherchent sans cesse à se priver mutuellement du fruit de leur travail collectif — non pas par la force, mais, en somme, conformément aux règles légalement établies. Sous ce rapport, il est important de se rendre compte que les moyens de la production — c’est-à-dire toute la capacité productive nécessaire pour produire les biens de consommation ainsi que, par surcroît, les biens en capital — pourraient légalement être, et sont même pour la plus grande part, la propriété privée de certains individus.

Pour des raisons de simplicité je veux, dans la discussion qui va suivre, appeler " ouvriers " tous ceux qui n’ont point part à la possession des moyens de production, bien que cela ne corresponde pas tout à fait à l’emploi ordinaire du terme. Le possesseur des moyens de production est en état d’acheter la capacité de travail de l’ouvrier. En se servant des moyens de production, l’ouvrier produit de nouveaux biens qui deviennent la propriété du capitaliste. Le point essentiel dans ce processus est le rapport entre ce que l’ouvrier produit et ce qu’il reçoit comme salaire, les deux choses étant évaluées en termes de valeur réelle. Dans la mesure où le contrat de travail est " libre ", ce que l’ouvrier reçoit est déterminé, non pas par la valeur réelle des biens qu’il produit, mais par le minimum de ses besoins et par le rapport entre le nombre d’ouvriers dont le capitaliste a besoin et le nombre d’ouvriers qui sont à la recherche d’un emploi. Il faut comprendre que même en théorie le salaire de l’ouvrier n’est pas déterminé par la valeur de son produit.

Le capital privé tend à se concentrer en peu de mains, en partie à cause de la compétition entre les capitalistes, en partie parce que le développement technologique et la division croissante du travail encouragent la formation de plus grandes unités de production aux dépens des plus petites. Le résultat de ces développements est une oligarchie de capitalistes dont la formidable puissance ne peut effectivement être refrénée, pas même par une société qui a une organisation politique démocratique. Ceci est vrai, puisque les membres du corps législatif sont choisis par des partis politiques largement financés ou autrement influencés par les capitalistes privés qui, pour tous les buts pratiques, séparent le corps électoral de la législature. La conséquence en est que, dans le fait, les représentants du peuple ne protègent pas suffisamment les intérêts des moins Privilégiés. De plus, dans les conditions actuelles, les capitalistes contrôlent inévitablement, d’une manière directe ou indirecte, les principales sources d’information (presse, radio, éducation). Il est ainsi extrêmement difficile pour le citoyen, et dans la plupart des cas tout à fait impossible, d’arriver à des conclusions objectives et de faire un usage intelligent de ses droits politiques.

La situation dominante dans une économie basée sur la propriété privée du capital est ainsi caractérisée par deux principes importants: premièrement, les moyens de production (le capital) sont en possession privée et les possesseurs en disposent comme ils le jugent convenable ; secondement, le contrat de travail est libre. Bien entendu, une société capitaliste pure dans ce sens n’existe pas. Il convient de noter en particulier que les ouvriers, après de longues et âpres luttes politiques, ont réussi à obtenir pour certaines catégories d’entre eux une meilleure forme de " contrat de travail libre ". Mais, prise dans son ensemble, l’économie d’aujourd’hui ne diffère pas beaucoup du capitalisme " pur ".

La production est faite en vue du profit et non pour l’utilité. Il n’y a pas moyen de prévoir que tous ceux qui sont capables et désireux de travailler pourront toujours trouver un emploi ; une " armée " de chômeurs existe déjà. L’ouvrier est constamment dans la crainte de perdre son emploi. Et puisque les chômeurs et les ouvriers mal payés sont de faibles consommateurs, la production des biens de consommation est restreinte et a pour conséquence de grands inconvénients. Le progrès technologique a souvent pour résultat un accroissement du nombre des chômeurs plutôt qu’un allégement du travail pénible pour tous. L’aiguillon du profit en conjonction avec la compétition entre les capitalistes est responsable de l’instabilité dans l’accumulation et l’utilisation du capital, qui amène des dépressions économiques de plus en plus graves. La compétition illimitée conduit à un gaspillage considérable de travail et à la mutilation de la conscience sociale des individus dont j’ai fait mention plus haut.

Je considère cette mutilation des individus comme le pire mal du capitalisme. Tout notre système d’éducation souffre de ce mal. Une attitude de compétition exagérée est inculquée à l’étudiant, qui est dressé à idolâtrer le succès de l’acquisition comme une préparation à sa carrière future.

Je suis convaincu qu’il n’y a qu’un seul moyen d’éliminer ces maux graves, à savoir, l’établissement d’une économie socialiste, accompagnée d’un système d’éducation orienté vers des buts sociaux. Dans une telle économie, les moyens de production appartiendraient à la société elle-même et seraient utilisés d’un façon planifiée. Une économie planifiée, qui adapte la production aux besoins de la société, distribuerait le travail à faire entre tous ceux qui sont capables de travailler et garantirait les moyens d’existence à chaque homme, à chaque femme, à chaque enfant. L’éducation de l’individu devrait favoriser le développement de ses facultés innées et lui inculquer le sens de la responsabilité envers ses semblables, au lieu de la glorification du pouvoir et du succès, comme cela se fait dans la société actuelle.

Il est cependant nécessaire de rappeler qu’une économie planifiée n’est pas encore le socialisme. Une telle économie pourrait être accompagnée d’un complet asservissement de l’individu. La réalisation du socialisme exige la solution de quelques problèmes socio-politiques extrêmement difficiles : comment serait-il possible, en face d’une centralisation extrême du pouvoir politique et économique, d’empêcher la bureaucratie de devenir toute-puissante et présomptueuse ? Comment pourrait-on protéger les droits de l’individu et assurer un contrepoids démocratique au pouvoir de la bureaucratie ?

09 janvier 2007

Le SJÖ occupe le siège du PS autrichien!

Je lis à l'instant sur le Blog de Graham que nos camarades du SJÖ, les jeunes socialistes autrichiens ont occupé cette nuit le siège de leur parti. Une façon radicale de protester contre l'accord de gouvernement signé hier entre le SPÖ (les sociaux-démocrates) et l'ÖVP (les conservateurs).
Cet accord n'est pas seulement à des années lumières du gouvernement minoritaire que revendiquaient la SJ, il est également en porte à faux complet avec les promesses électorales du parti. Suivant les termes de celui-ci, il apparait que le minerval dans l'enseignement supérieur (récemment introduit par le gouvernement Schüssel) restera en place, qu'il n'y aura pas d'interruption du programme de réarmement - alors que l'Autriche, à ma connaissance, est toujours neutre - et qu'il n'y aura aucune avancée en ce qui concerne les droits des gays.
Pour résumer, Bettina Schwartzmeyer, la présidente de l'European Youth Forum, constate que "99 jours de négociations n'auront amené que le volontariat forcé"!
Avec cette occupation, les Jeunes Socialistes jouent non seulement leur rôle de force de progrès, ils accomplissent aussi le devoir moral de tout militant, à savoir contrôler efficacement les leaders du parti.
C'est pourquoi le MJS les assure de leur pleine solidarité.

06 janvier 2007

Dépot de candidature Ecosy

Puisque tout cela est maintenant très officiel :

To the Control Commission of ECOSY
Rue du Trône 98
1050 Bruxelles


Objet: Candidacy to the position of Vice-President of Ecosy


Dear Comrades,

As the letter here attached shows, MJS Belgium designated me as a candidate to the position of Vice-President of ECOSY.

Ever since I joined MJS, at the end of my studies – and even before, as a student activist – I have always been convinced of the necessity to profoundly change the structures of society to make it a properly inclusive and democratic one. And socialism appeared as the most pertinent way to lead to the social changes that were needed. At the same time, it struck me that such a will of change could not be limited to the mere national level. In our modern society, more than ever, workers do not have a fatherland! I am convinced of the importance of internationalism in this context.

This is the reason why I first joined in ECOSY activities, first as a grassroot activists at summer universities, seminars and so on, following the opportunities that the strong commitment of MJS to our common organisation provided, and then as a Bureau Member during the last mandate.

In the course of these last two years, ECOSY engaged in an important reformation process, as is shown by the modification of our statutes and especially by the revision of our position paper, and ran a efficient campaign in favour of a Social Europe, thanks to the work of the former presidium and especially of the Secretary General.

Up till now, the Young European Socialist has been successful in creating a common identity to our activists across Europe. This activist force must now be used to put Ecosy as the spearpoint of the social struggle, at the advant-garde of the PES. On such major issues for the future of a Social Europe as the defense of Public services, the minimum wage, the working time reduction, the tackling of an ageing society through the management of immigration and the integration thereof or the Policies of the Union towards the neighbouring countries, it is now time to forge our organisation as an efficient tool of political lobby towards the Union authorities.

This is the mandate for which the MJS, and myself, are putting forward my candidacy for the position of vice-President of ECOSY.

Brian BOOTH

04 janvier 2007

Pétition contre les armes à sous-munition.


Dear friends and comrades (oui, cette fois ci, c'est en anglais mais le lien est bilingue),
This picture might seem to be rather gory. It is, but it serves a purpose. This body is a victim of a cluster bomb's. 98% of people victim of this military device are civilians, as unexploded submunitions are just as dangerous as anti-personnel mines. Clsuter bombs are forbidden under Belgian law since may the 18th 2006. But such a ban in Belgium only does not make much sense: these weapons must be wiped out altogether.
This is the reason why PS Senator Philippe Mahoux launched this petition. Please take a minute of your time to sign it.
Thanks in advance!

La journée de la femme en avance?


Dans notre grande série "Est-ce que nos médias ne seraient pas un poil bourgeois et réacs par hasard?", Le Soir donnait l'impression de célébrer à sa manière la journée de la femme avec 3 mois d'avance.
Le prétexte, c'est la revalorisation du salaire parental par le gouvernement Merkel. Depuis le 1er janvier, en effet, celui des parents qui restera à la maison pour s'occuper des enfants aura droit pendant un an à 67% de son salaire net - ce n'est pas précisé par l'article mais je présume qu'on prévoit tout de même un maximum - plus une prime de 10% pour les enfants nés dans les 30 mois qui suivent. Et Christophe Bourdoiseau (le journaliste) de nous vendre la mesure comme une révolution dans la mentalité des chrétien-démocrates pour qui "la femme idéale a toujours été fidèle aux 3k: Kinder, Küche, Kirche". Ne réservant que quelques caractères aux critiques de l'opposition.
C'est bien joli mais, d'un point de vue féministe, c'est tout de même se moquer du monde.
Bien sur, la mesure en question est accessible aux deux parents. Mais on sait par ailleurs que dans ce genre de cas, c'est le parent dont le revenu est le plus faible qui renonce à une partie de son salaire pour s'occuper de la marmaille. Et je vous renvoie ici pour un bref rappel des différences salariales hommes/femmes.
Qui plus est, voila encore une mesure qui ne vient pas vraiment en aide aux ménages à faibles revenus - ce n'est de toute façon pas évident de nouer les deux bouts avec deux petits salaires. Par contre, les classes les plus aisées...
Bon, soyons clair, la mesure n'est pas ridicule mais elle me pose deux problèmes.
1) Elle part du principe que si la natalité baisse, c'est parceque les couples n'ont pas les moyens de faire des enfants. C'est souvent vrai. Mais c'est faire l'impasse un peu vite sur le fait que le manque de stabilité économique des ménages et la précarisation croissante n'est pas vraiment de nature à encourager à se reproduire. Dans une ambiance où on n'est jamais certain de conserver demain les ressources dont on dispose aujourd'hui, se lancer dans un projet familial n'est pas évident (un enfant, c'est 20 ans minimum - ma mère dirait toute une vie mais c'est un autre débat).
2) en terme d'égalité des genres, elle ne résout rien, comme je l'ai déjà dit. D'ailleurs, je crains qu'aussi longtemps qu'on continuera d'offrir des poupées aux petites filles et qu'on répètera aux petits garçons qu'un homme ça ne pleure pas - non, non, même si on perd 3-2 après avoir mené Chelsea 2-1 jusqu'à 10 minutes du terme - on ne risque pas de résoudre la question.
"Alors on reste assis sur sa chaise et on critique tout?" me demandera le lecteur attentif mais sceptique quant à mes sempiternelles plaintes contre le capitalisme triomphant.
Non, bien sur. Mais en attendant de convaincre chacun de nos concitoyens qu'il n'y pas de raison d'éduquer différemment un homme et une femme, on peut toujours commencer par conditionner l'accès à la mesure par une répartition égale du congé parental entre les 2 parents. Et investir massivement dans la création de crèches publiques.

03 janvier 2007

nettoyage hivernal

Tant que je suis à spammer ma propre page, je vous signale que j'ai fait un peu le ménage dans les liens à droite. Les blogs morts ou supposés tels sont supprimés et éventuellement remplacés par d'autres, certains sont "en sursis".

Dans la section un peu de tout, et pour couper court à toute question déplacée: oui, Phil est mon coloc et, oui, c'est bien dans notre salon qu'il y a un bordel pareil (heureusement, c'est une toute petite photo et il a une grosse tête). Je le fais sur une base régulière mais je vous recommande aussi la lecture en ligne de "A Voix Autre".
En fait, je vous en recommande surtout la lecture papier moyennant finance (à prix libre) mais la propagande révolutionnaire n'a pas de prix - donc lisez le en ligne et faites leur un virement à hauteur de l'info que vous en tirerez.

Mais qu'esse tu fais doudou, dis donc?

" Hé Braiou, tu nous délaisse, ça fait longtemps qu'on ne t'a plus lu! Dis-nous Brian, comment cela se fait-ce? comment ça se fait qu'on ne te lit plus?" (air connu).

Et vous vous en plaignez, malheureux? Au lieu de vous réjouir d'avoir échappé, en cette période de fêtes, à la cruelle révélation que le dernier type à avoir une vision d'avenir à gauche pour l'Europe, c'est Jacques Delors! Alors que vous auriez appris que Howard Dean ne me convaincrait pas d'échanger deux barils de mon ancienne poudre contre un bidon de Silan (t)! Que peut-être vous auriez été consternés de découvrir que, pour les sociaux-démocrates danois, ce qui compte ce n'est pas la qualité des positions du PSE mais bien de savoir quel compromis on va faire avec la droite sur leur base!
Bande d'ingrats, va!
Bon évidemment, on est aussi passé à coté d'une tranche de franche rigolade en revenant sur une interview de Joelle Milquet dans le Soir. On aurait pu appeler ça "Joelle ou le consuméro-électoralisme". Mais c'était une bien maigre consolation.
Allez, comme je ne suis pas rancunier, je vous souhaite tout de même à tous une excellente année 2007!

07 décembre 2006

Congres du PSE a Porto.

un post rapide depuis le 7eme congres du PSE a Porto (et d'avance pardon pour les fautes defrappes, tout est en qwerty).
Le MJS est dignememt represente, au sein de la delegation du parti par Tome Andrade, notre president et votre humble serviteur.
La matinee a ete consacree de notre cote a la reunion du "leadership" d'Ecosy. Royalement 13 orgas representees, pas autant de president ou de secretaire general. Organisation un peu etrange, puisqu'il a ete beaucoup auestion d'invites et pas enormement d'une reunion de travail comme l'a justement fait remarquer pedro nunio, le president des camarades des JS portugais. Lors des discours presidentiels, plusieurs interventions assez dures mais constructives pour ameliorer encore l'efficacite des jeunes socialistes europeens.
N'empeche, encore une fois, le fait est significatif: la majorite des orgas presentent sont celles qui s'investissent le plus dans la structure mais aui restent minoritaires au niveau du presidium - et dans le Bureau.
En ce qui concerne le congres du parti, plusieurs bons discours dont celui de Segolene Royal qui revendique notamment le retour d'un controle politique sur les instances economiques de l'union, notamment la Banque Centrale. C'est notre ligne depuis longtemps, on est heureux de l'entendre dire.
Lancement d'une campqgne du PSE sur le "childcare" (creches, prise en charge de la petite enfance, etc).
Puis debat sur la politique energetique de l'Union, intervention passionnee de John Prescott du Labour Party - qui en a perdu son dentier (Prescott, pas le Labour) - et intervention decidee et efficace de notre camarade Didier Donfut.
ET pour le moment fringe meetings sur differents themes que je m'empresserai de rejoindre sitt ce post termine.
A plus tard pour la suite des evenements...

05 décembre 2006

Ah! Ouh! Pinochet au trou!


On nous annonce pour la troisième fois en quelques années que Pinochet est à l'article de la mort. Je ne vais certainement pas verser une larme sur l'état de santé de ce salaud intégral mais, pour autant, je n'arrive pas à m'en réjouir non plus.
On en discutait hier avec quelques camarades de la FBJS. Pinochet a-t-il perdu, finalement, face à l'Histoire? Malheureusement, il me semble qu'il suffit de voir l'exemple de Franco pour se rendre compte que ce n'est pas si évident. Si on ne doute pas du fait que l'Espagne est un état démocratique, ça n'empêche qu'une grande part de sa classe politique a fait ses premières armes sous la dictature et les nostalgiques, honteux ou pas, sont toujours bien implantés. La parole n'est d'ailleurs pas encore tout à fait libérée sur cette période.
Si Pinochet disparait sans jugement et sans entraîner à sa suite son entourage, on ne sera jamais vraiment à l'abri d'une "normalisation" de son régime, fut-ce retrospectivement...

04 décembre 2006

Ouh! Ah! Chavez no se va!



Hugo Chavez est un type ambigu, personne ne songe à le contester. Et il lui est arrivé de tenir des propos parfaitement inacceptables. Mais depuis son arrivée au pouvoir, une politique économique résolument socialiste a permis de financer des politiques sociales fortes, visant à réduire le gouffre qui sépare les conditions de vie du peuple du Vénézuela de celles des classes moyennes et des élites.

Pour des milliers de personnes, il incarne aujourd'hui non seulement la résistance mais une réelle alternative au néo-libéralisme ambiant. Alors que la droite et le(s) patronat(s) incarnent la peur et la régression sociale, Chavez et une certaine gauche sud-américaine représentent l'espoir et la volonté de changement.
C'est pourquoi je me réjouis de sa réélection triomphale (68%).

Faudra-t-il attendre une polarisation de la société européenne aussi forte que celle de la société latino-américaine, faudra-t-il attendre la perte de tous les acquis sociaux gagnés par la gauche au cours de plus d'un siècle et demi de lutte et qui ont justement permis l'élévation sociale des travailleurs pour que nous nous décidions enfin à remettre sur les rails un projet politique radical de transformation des rapports de production?


03 décembre 2006

Français, inscrivez vous sur les listes avant le 31 décembre

Moins d'un mois pour vous inscrire sur les listes électorales en France.


Un coup de mou?

Bon, d'accord, il n'y a pas de quoi faire la fête, mais on ne va pas non plus se laisser sombrer dans la sinistrose. Dans des cas pareils, il y a des trucs imparables pour se doper un peu le moral: en voici deux, trois.

The revolution is just a t-shirt away...

there is Power in a Union

Who's Calling? (spécial Xavier CLaus et Eric Sundstrom)

Enjoy!

Le capitalisme se fout de votre gueule

Bon, j'avoue que la motivation n'est plus vraiment là pour le moment, comme le montre le délai de plus en plus long entre deux posts.
Faut reconnaitre que l'actualité n'est pas vraiment de nature à encourager l'optimisme le plus débridé. Ségolène sera la candidate du PS français aux prochaines présidentielles, ce zigomar de prince Laurent est mouillé jusqu'au cou dans une affaire de fausses factures impliquant la défense nationale (sans commentaire) et Elio ne trouve rien de mieux à faire lors de la manif d'hier que citer Yoyo: "le Politique ne peut pas tout".
On se demanderait presque qu'est-ce que les 25.000 types - dont de nombreux militants du MJS, merci à eux! - qui défilaient dans Bruxelles hier matin foutaient là. Voila, c'est dit: Un groupe dont le chiffre d'affaire flirte avec les 50 milliards et le bénéfice consolidé avec les 20 milliards (source transnational.org, citée par Yves Kengen sur son blog) peut sans problème saquer 4.000 emplois dans l'usine la plus productive de son outil de production, 20.000 en Allemagne et demain qui sait combien à Pampelune - l'actionnaire a toujours raison. Et qu'importe que vous ayez déjà accepté d'augmenter votre flexibilité, de travailller plus pour le même salaire, etc, etc.
Enfin, s'il fallait espérer quelque chose pour militer, on serait tous engagés à droite. Donc positivons, par exemple en pensant à l'enthousiasme qui se dégageait du week end de formation organisé par la fédé JS de Charleroi à Ostende le week end passé. Ou l'intéret éveillé par la journée de rencontre MJS/groupe parlementaire PS au Parlement Européen de jeudi passé.
Pour la position de la FBJS, adoptée par le MJS, sur la situation à Volkswagen Forest, c'est ici.

13 novembre 2006

C'est le facteur!


Ouf! Une fois encore, les socialistes belges se réveillent juste avant la fin de la mi-temps pour contrer la libéralisation d'un service public par voie de directive européenne.

On se souvient que, après que M. "Positif et concret" Busquin ait laissé passé le projet Bolkestein à la Commission, nous nous étions retrouvés en première ligne pour sauver les meubles lors de la première lecture au Parlement Européen. Petite parenthèse, le projet revient en deuxième lecture et, pas de bol, le "compromis allemand" restera d'actualité. Le Parlement sera content, le MJS pas.

Ce coup-ci, c'est contre le coup de grâce aux postes publiques (dont un camarade connu et amateur de noeud papillon avait organisé la mise en concurrence pour une série de marché annexes) que réagit le député européen et ex-ministre bruxellois Alain Hutchinson. Allez donc vous informer dans le détail sur le projet de directive et manifester votre opposition au projet sur ce site.

Empressez-vous ensuite de le faire suivre autour de vous, il existe dans toutes les langues de l'Union.

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Dear comrades, for the second time on this blog, a couple of words in English.

Public mail services are at risk of being completely privatised!

Learn more by reading the directive project here, and then petition the European Parliament here!

09 novembre 2006

Arts du spectacle...

On me faisait hier le reproche de ne finalement parler que très peu de cinéma, de littérature, de musique et de vieux françois sur ce blog - qui se veut tout de même un peu politique, finalement.

Dans un effort surhumain pour essayer de mettre tout le monde d'accord, et au risque de me faire occire par certains malfaisants, une petite vidéo qui fait la synthèse... quoique, est-ce qu'on peut parler de musique? non, non... mais de littérature?... Bon, d'accord, tout au plus, c'est un grand cirque!




Sego clip
envoyé par sebeto

Et le vieux François? ;-)

07 novembre 2006

De retour de Finlande

Pour ceux qui s'en inquiétaient, mes mains sont intactes, je peux donc prendre quelques minutes pour une rapide évaluation du Bureau d'Ecosy qui s'est achevé samedi soir (ce qui est remarquable: d'habitude les votes se font le dimanche matin, compte tenu d'agenda très chargés).
Plusieurs intervenants interessants dans le cadre du rapport sur le Modèle Social Européen, notamment en ce qui concerne les différentes cultures et situations syndicales dans les 25 états membres. Camarades, réjouissez-vous: la Belgique a été prise comme exemple de Paradis syndical. Faudra que j'en touche un mot à ma délégation...
Pour le reste, je suis disons... un peu partagé. Tout d'abord, je regretterai que Philippe Cordery ait du se décommander: pour une organisation de jeunesse, fut-elle internationale, la rencontre avec le secrétaire général du parti est toujours un moment interessant, ne serait-ce que pour "prendre la température" sur certain sujets. En l'occurrence, j'aurais aimé pouvoir débattre de la question de l'adhésion directe au PSE - Ecosy devrait aller plus loin que la parti dans cette matière, c'est bien le moins pour une orga qui se veut fédéraliste - et profiter de son éclairage sur la question du SMER slovaque.
Ce dossier justement laisse un goût un peu amer. Bien sur, je me réjouis qu'après bientôt 6 mois, nous ayons pu entendre une condamnation de la mise en place de la coalition SMER-SNS-HZSD. En ce qui concerne les positions, par contre, nous n'avons assuré que le service minimum - et cela reste inquiétant. Heureusement, Ecosy s'est clairement engagé à se réveiller dans la lutte anti-fa: au cours du prochain mandat (il est juste derrière la porte), ce sera un des axes de travail de l'organisation.
Par ailleurs, l'attitude sur certains points dans le chef du Présidium ne manquent pas de m'étonner. Ainsi du refus d'adopter des résolutions de soutien à des organisations membres sur certains sujets. Bien entendu, les Bureaux deviendraient vite ingérables si on devait commencer à voter 12.000 résos sur "la qualité des vins de bordeaux dans les réunions ministérielles du Gouvernement wallon" ou "la normaisation des températures des saunas dans le district de Stockholm".
Mais dans le cas de résos portant sur des revendications communes et dans le cadre de la formation de gouvernements nationaux, j'avoue ne pas comprendre. Ici, c'est une demande de soutien des étudiants socialistes autrichiens du VSSTÖ dans leur combat contre l'instauration du minerval à l'entrée de l'enseignement supérieur qui est passé d'une portée très pragmatique à une résolution excessivement générale.
On peut bien sur considérer que le rôle d'Ecosy se borne à celui d'un groupe de pression au niveau international. Peut-être le MJS belge a-t-il trop d'ambitions, mais pour nous il ne peut se résumer à cela. Plus qu'une coordination, Ecosy est l'héritier d'une tradition de solidarité internationale socialiste, pour laquelle les frontières étatiques ne conditionnent pas le champ d'action politique des militants. Il est naturel de souligner avec force que les camarades défendant une position, que ce soit face à leur gouvernement ou face à leur "parti-mère", ne sont pas seuls dans le rapport de force et que leur voix dépasse de loin celle de leurs seuls membres. Quand bien même on ne voudrait adopter qu'un point de vue purement stratégique, il est tout aussi évident que, au vu du fonctionnement actuel de l'Union Européenne, les revendications déposées au niveau européen ont d'autant plus de chances d'aboutir qu'un nombre important d'états membres les voit comme autant de points signifiants de leur agenda national.
Plus surprenant encore, la façon dont certains limitent volontairement leur point de vue en adoptant l'acception la plus étroite de certains termes. Un exemple? L'avortement ne doit pas être appelé "droit de l'homme" dans une motion, puisqu'il n'est pas repris dans la liste dressée par les Nations Unies. Le point de vue le plus légaliste prévaut - que les droits de l'homme soient un concept philosophique, politique et juridique issu des lumières, tout cela semble tout à coup bien secondaire. Au mieux, est-on prêt à accepter que "l'avortement devrait être retenu comme un droit de l'homme". Merci beaucoup, messieurs-dames!
Ecosy est une idée extraordinaire et les membres fondateurs étaient des visionnaires. Le projet reste fantastique mais demande un boulot monstre et un entousiasme à toute épreuve pour en faire plus que la simple juxtaposition de ses organisations membres. On y croit!

02 novembre 2006

Bureau Meeting in Helsinki

Et voila, encore deux semaines sans donner de nouvelles, mais bon, le boulot, tout ça... Les excuses à deux balles ne manquent pas, trouvez en une qui vous convienne...

Donc, un rapide post pour signaler que ce week end se tient la réunion du bureau d'Ecosy à Helsinki (en Finlande, mais ne prenez pas ce rappel pour une inure à vos connaissances géographiques).
Au menu de cette réunion, entre autres, la préparation de la réforme statutaire de l'organisation lors du prochain Congrès, la désignation de l'endroit où ce Congrès aura lieu - vraisemblablement la Pologne -, et aussi pour ne pas dire surtout, de mon point de vue, la question de la slovaquie.

Nous aurons également droit à la visite de Philippe Cordery, le Secrétaire Général du PSE, qui nous parlera d'une part des activistes de ce parti (je vous mettrai le lien utile plus tard) et également de la façon dont les Socialistes européens ont réagi vis-à-vis de la participation du SMER, les soc-dem slovaques, dans une coalition incluant des partis d'extreme-droite.

Si je ne perds pas mes doigts d'ici là - on se les gèle grave sur les bords de la baltique - je vous tiendrai au courant des résultats...

17 octobre 2006

Le 9è rêve


Une minute de culture!
Je vous recommande chaleureusement la visite de l'expo que le centre Belge de la Bande Dessinnée consacre aux 30 ans du groupe d'auteurs de BD "le 9è rêve"... et à ses successeurs.
Sokal, Schuiten, Berthet, ce sont un paquet de "nouveaux classiques" qui ont usés leurs fonds de culotte sur les bancs de l'ESA Saint-Luc ou de l'ERG et qui ont lancé ce qui était au départ un recueil d'histoires complètes. Mais surtout un outil de recherche de nouvelles expressions graphiques, en rupture avec la BD belge classique des Hergé et consorts.
Par la suite, ce sont d'autres collectifs (ou individus) qui se sont inscrits dans la démarche, pas toujours en arrivant à éviter l'écueil d'un certain maniérisme, parait-il. Aujourd'hui, le même esprit continue d'animer les jeunes auteurs en devenir comme le montre la troisième et dernière partie d'une exposition dans laquelle on pénètre à travers le lit du Little Nemo.
Pour ceux qui souhaiteraient aller se régaler les yeux, plus d'infos ici. Profitez-en pour dévorer aussi les collections permanentes du CBBD, elles méritent le détour.

13 octobre 2006

Concerts de soutien à "A voix Autre"


Demain soir (samedi 14 octobre 2006), à la Péniche, sur le quai du même nom: concerts de soutien à "A voix autre", le périodique du groupe anarchiste bruxellois "Ici et Maintenant" et dont je vous ai déjà parlé ici.

Au programme: Ska, Ska et encore un peu de bon ska pour ceux qui aiment. Tout le programme est ici.

J'y passerai: venez nombreux pour faire vivre cette belle expérience militante!

Les résultats II: le global.


Avec un peu de retard dû à des réunions diverses et variées - toutes mes excuses - mon point de vue sur les résultats globaux des élections de dimanche passé.

Tout d'abord un petit rappel: couplées en Flandre et en Wallonie, les communales étaient couplées avec les provinciales. Pas en Région de Bruxelles-Capitale puisque, s'il y existe encore un, et même en l'ocurrence une Gouverneur(e), l'institution provinciale y a été supprimée lors de la scission du Brabant.
Pour la clarté du propos, je propose de passer les résultats en revue par région.
1. En Flandre.
L'enjeu principal en Flandre était bien entendu de savoir ce qu'allait réaliser le Vlaams B. et, subsidiairement, si les Démocrates-chrétiens droitistes du CD&V allaient faire ou non sauter le cordon sanitaire.
L'inquiétude était d'autant plus grande que le parti fasciste présentait pour la première fois des listes dans une série de lieux où il n'était jamais parvenu à le faire jusqu'à présent.
Et bien, finalement, on ne s'en est pas trop mal tiré.
Globalement le CD&V confirme, renforce même, son emprise sur la Flandre rurale et, à ce stade-ci, le cordon a tenu partout. A Anvers ville, le bourgmestre Patrick Janssens double le score du SP.A qui redevient le premier parti de la métropole, avec 22 sièges (+10) et plus de 70.000 voix de préférence pour son chef de file - contre 20 au VB qui stagne.
Oh! Pas encore de quoi crier victoire, loin de là, ni même de quoi baisser la garde. Mais tout de même. Si on considère d'une part que la chute spectaculaire du VLD est sans doute due au moins en partie au transfert de Hugo Coveliers - qui s'était profilé comme candidat bougmestre - vers le Vlaams Belang et, d'autre part, que ce dernier ne progresse pas, les voix excédentaires ont bien du partir quelque part: au SP. A partir du momentoù on constate que les cantons les plus touchés par le vote fasciste se trouvent dans la banlieue chic et bourgeoise d'Anvers, on peut penser qu'il y a comme un fremissement de regain d'intérêt des classees populaires pour le SP.a. Même si d'aucuns me diront, et avec raison, que le discours de notre parti frère est loin de jouer sur la lutte des classes et la révolution prolétarienne.
Constatons tout de même d'une part que, globalement, le SP progresse dans les centres urbains (voir le score de Vande Lanotte à Ostende) et, d'autre part, que le VLD se reprofile vers le centre. Son président, Bart Somers, a viré l'autre jour l'ultra-droitier populiste Dedecker, l'ex-coach fédéral de l'équipe de judo qui avait pris l'habitude de braconner sur les terres fascisantes.
2. Région de Bruxelles-Capitale.
Excellent score du PS à Bruxelles-Ville qui enregistre son record historique. A Saint-Josse, Demannez et Kir décroche une majorité absolue mais ouvre le conseil communal au CDH, leur abandonnant un échevin. A Molenbeek, le président de la fédération, Philippe Moureaux remporte son duel avec la MR Scheepmans. L'extrême droite y recule, alors qu'elle passe à 9% dans la commune voisine d'Anderlecht. Et puis... le cas schaerbeekois.
Ca mérite bien un petit paragraphe: Laurette Onkelinckx, Vice-première et Ministre de la Justice réussi relativement bien son parachutage (mieux en tout cas que Milquet à Bruxelles-Ville). Les socialistes y passent de 11 à plus de 25% des voix et 13 conseillers, ce qui n'est pas rien! Pas assez malheureusement pour éviter que les Ecolos d'Isabelle Durant décide de partir dans une coalition avec le MR - ou au moins avec le Bourgmestre Clerfayt.
On pourra toujours discuter longtemps sur l'opportunité d'une majorité assez courte. Je me suis déjà étendu sur ce que je pensais de la chose. Ce qui est certain et ce qu'il faut en tirer comme enseignement, c'est que le côté "Ecolo lave plus blanc sans phosphates", c'est du passé! Aujourd'hui, le parti de "la politique autrement" a appris à jouer le jeu avec aussi peu de scrupules que les autres. Tant mieux, tant pis, je n'en sais rien. Aussi longtemps que leur composante progressiste restera influente en son sein sur les question socio-économiques, je continuerai de les voir comme des alliés objectifs.
Le prétexte invoqué par Durant me fait tout de même rire jaune. Apparemment la locale Ecolo de Schaerbeek ne peut envisager de gouverner avec une liste qui a accueilli en son sein un militant des "Loups gris"... mais faire comme s'il n'y avait aucun héritier direct du nolsisme au MR, vaut mieux entendre ça que d'être sourd.
Ca doit tout de même ouvrir un solide débat sur la composition des listes (et le CDH gagnerait à faire le même examen de conscience, soit dit en passant). Et sur la formation idéologique des militants. La FBJS s'y colle dans un avenir très proche, je vous tiendrai au courant.
3. En Wallonie.
On nous avait promis un désastre électoral suite aux affaires à Charleroi. La montagne a finalement accouché d'une souris. Dans la province de Liège, plusieurs majorité absolue se sont trouvé confortées. A Charleroi, le recul est assez limité et je félicite les "rénovateurs" pour leurs résultats, obtenus dans un contexte difficile. A Namur, après presqe une semaine d'imbroglio, le MR a fait sauter l'accord avec le PS: ce sera l'opposition pour Anselme et une alliance entre le CDH, le MR et Ecolo. Dans le Brabant Wallon, MR et CDH (et les verts aussi, quand même) ont su s'entendre comme larrons en foire et, sans grande surprise, le PS "a dur". A la place de certains, je penserais tout de même à tirer les conséquences des résultats...
A noter que le FN n'avait même pas été fichu de suivre les procédures légales pour le dépot de ses listes en communauté française. Il a donc été privé de son sigle dans la plupart des cantons. Malgré cela, il parvient à revenir avec un ou deux conseillers dans certaines communes.
Plus surprenant, et j'espère que c'est une tendance qui pourra se confirmer, l'extrême gauche fait sa réapparition! Plus d'une quinzaine de conseillers, probablement un échevin: c'est peut-être un vote de protestation reporté des fachos aux maos... mais à choisir, je préfère ceux-là! ;)
En résumé, à quelques encablures des prochaines législatives :
Les chrétiens démocrates ont manifestement réussi à revenir dans la course et progressent un peu partout.
Il n'existe plus de tabou dans la formation des alliances: le turquoise devient aussi tendance que le violet, le rouge orangé, le rouge romain et peut-être demain, pourquoi pas le bleu marial.
En attendant, là où les majorités se sont ouvertes à un partenaire minoritaire, c'est la tendance PS-MR qui tient la corde. Surprenant alors que cette alliance là est manifestement à bout de projet au niveau fédéral.
Ok, j'ai fait dans la synthèse rapide plutôt que dans l'analyse de fond. Pour le fond, il parait qu'une petite image vaut mieux qu'un long discours, je vous convie donc à aller jeter un oeil ici.

10 octobre 2006

Les résultats I: le local.


Au risque de paraître faire dans l'esprit de clocher - ce serait bien le comble, moi qui bouffe un curé à chaque repas - c'est par la situation ixelloise que je commencerai mon petit compte rendu.

Tout d'abord la situation à la sortie des urnes. La liste du Bourgmestre passe de 7 à 9 sièges et son chef de file, le mayeur sortant Willy Decourty remporte son défi personnel en réalisant le meilleur score en voix de préférence sur la commune (2274 suffrages). Les démocrates chrétiens du cdH réalisent la meilleure progression, doublant tout simplement leur score pour ariver à 4 sièges (+2). Le MR se maintient à 18 sièges (-1), ce qui reflète tout simplement le tranfert de Françoise Jottard vers la Liste du Bourgmestre. Un transfert qui était virtuellement opéré dès l'installation du Conseil Communal précédent. Enfin, Ecolo enregistre le recul le plus significatif, concèdant 3 sièges mais limitant finalement les dégats par rapport aux régionales de 2004.
En terme de voix de préférence, j'ai déjà signalé la victoire aux points de Willy, reste à souligner que l'ennemi héréditaire, Yves de Jonghe d'Ardoye prend une veste fourée pour l'hiver (2.324 voix, moitié moins de ce qu'il faisait en 2000). Quant à Brouhon et sa liste XL Citoyen, ils totalisent un gros milier de votes, sans gagner de strapontin au Conseil Communal. Belle performance d'Anne Herscovici, chef de file Ecolo, qui réalise le quatrième score personnel (2145).
Quant aux possibilités d'alliance, les comptes étaient vite fait, puisque tout était possible: Olivier avec le même nombre de sièges que lors de la dernière législature, bleu-vert, bleu-rouge, bleu-orange...
Le vote en Assemblée Générale sur la participation à une majorité "violette" n'aura lieu que ce jeudi, je ne m'étendrai donc pas encore sur l'accord. Mais un des arguments présentés en sa faveur serait la stabilité d'une majorité de 27 sièges sur 41 contre une autre bien plus courte de 23. L'argument vaut ce qu'il vaut, pour ma part je me soucie bien plus du rapport de forces au sein de la majorité: vaut-il mieux être hyper-minoritaires dans une majorité confortable ou faire jeu égal avec les partenaires d'une majorité moins claire?
Et du point de vue programmatique, est-il plus cohérent de s'allier avec notre anti-thèse idéologique ou de s'efforcer, dans des situations humaines pas forcément faciles, de faire avancer les dossiers qui peuvent faire l'objet de convergences?
Reste que des enseignements peuvent d'ores et déjà être tirés de ces résultats.
Premièrement, la répartition des sièges ne bouge qu'au sein de la majorité sortante. Il y a là quelque chose de doublement remarquable. Remarquable d'une part parce que cela signifie que, globalement, les ixellois n'ont pas changé d'avis depuis 2000 quant à la place que le MR devait occuper au sein du Conseil - à savoir les bancs de l'opposition. Tout au plus faut-il remarquer un rééquilibrage au sein de l'équipe sortante, Ecolo payant peut-être l'image de troublion qu'il a donné lors de différents épisodes de la vie ixelloise récente. Remarquable aussi, malheureusement, parceque le manque de clareté et de cohésion dans les campagnes de la dite équipe n'a pas permis de faire reculer la droite plus encore.
Je finirai par croire que la division des forces de progrès est une constante historique.
Deuxième point à relever dès maintenant: les 5 premiers candidats de la liste MR dépassent tous, et très facilement, les 1000 voix. Sur notre liste, j'ai déjà dit que je me réjouissait du score de Willy. Mais je constate qu'il est le seul parmi nous à dépasser ce seuil de 1000 voix. Le deuxième pointe loin derrière (688 suffrages) et il s'agit pourtant de l'ancien boxeur et actuel député régional Bea Diallo - candidat d'ouverture. Sur nos 9 élus, deux sont des candidats d'ouverture puisque le troisième score de la liste est réalisé par Pascal Dufour, candidat SP-A. Et Ans Persoons, d'Animo, ne laisse son siège à Catherine Deregnoncourt qu'à une voix!
Vous je ne sais pas, mais moi, ça me pose question, ça m'angoisse, ça m'inquiète... mais ça ne m'empêchera pas de dormir!
A demain pour l'analyse de la situation dans l'ensemble du pays!
PS: bien que je pense que tout est dans tout, je développerai sans doute dans un avenir proche un blog "à part" pour suivre les évènements ixellois. J'encourage dès maintenant les lecteurs à ne pas choisir leur camp et à suivre les deux plate-formes. De toute façon, vu le rythme de publication, ça ne devrait pas vous épuiser... ;)

Merci à tous!

Et voila camarades, c'est terminé pour cette année. Et nous n'avons pas à rougir du résultat: 142 voix, pour une première candidature, et à la 26è place, c'est tout à fait présentable!

Merci à tous, donc, pour votre temps, votre engagement, votre patience parfois, votre confiance et, finalement, votre vote! Je ne suis pas élu et la déception est grande de voir que le PS Ixellois a pris la décision de ne pas reconduire une majorité Olivier (pour info, les jeunes socialistes se sont opposés à l'accord de majorité MR-PS en comité de la section), c'est vrai. Mais on ne peut que se réjouir du score de la liste PS. Et, pour tous les militants qui défendent un projet radical à gauche, le combat continue!

Je posterai un peu plus tard mon analyse de la situation àç Ixelles et des résultats globaux de ces élections communales. Restez à l'écoute ;)

01 octobre 2006

Farewell M. Schussel!!!

After the electoral setback of our Swedish comrades a couple of weeks ago, I was fairly sceptical regarding the chances of success of the left in Europe.
But life is full of surprises. We just heard that right wing Chancelor Schussel implicitely conceded vistory to the Austrian Social Democratic party a couple of hours ago!
It would not be the first time that night fell on an alledged victory of the socialist only to wake up with a right wing government so I will not shout victory too soon... But I don't want to spoil the party either so, congratulations to our comrades from SJO and VSSTO and three cheers to the kicking of the extreme right out of power in Austria!
Let us hope that the Belgian voters will follow the example of the Austrians and that we will be in the mood for celebration next week as well.

Lettre aux Ixellois

Ixelles, le 1er octobre 2006

Chers amis,

« Encore un courrier électoral ! Sac jaune ! »

Encore un courrier électoral, oui. Pourtant j’espère qu’il sera lu avant de rejoindre les autres au fond de la corbeille. Pourquoi ?
Sans doute parce que les élections communales du 8 octobre sont ma première expérience de campagne. Tout comme elles seront peut-être pour vous la première expérience de vote (ou de vote en Belgique). Et il paraît que les premières fois sont toujours quelque chose d’un peu particulier…

Donc, je me présente : Brian BOOTH, 28 ans, licencié en histoire (ULB) et ixellois d’adoption depuis bientôt 10 ans. Au cours de ma formation, de nombreux débats, de nombreuses rencontres m’ont permis tout à la fois de me forger un solide sens critique et une conscience politique bien ancrée à gauche, mise au service d’une volonté de faire bouger les choses. Après m’être engagé dans l’associatif ULBiste, j’ai donc décidé de poursuivre mes combats pour plus de justice sociale et plus de solidarité au sein du Mouvement des Jeunes Socialistes, dont je suis aujourd’hui en charge des Relations Internationales. C’est encore dans la même logique que j’ai choisi de travailler dans le service public : je travaille pour la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale, où je participe à la réalisation d’un plan de construction de 5000 nouveaux logements publics.

Les élections communales sont la suite logique de mon engagement : changer le cadre de vie, ça se fait ensemble ! C’est pourquoi je porte un projet socialiste à la 26ème place sur la Liste du Bourgmestre. Favorable à la reconduction d’une majorité « Olivier » PS-CDH-ECOLO, je propose de défendre notamment les propositions concrètes suivantes :

- Augmenter l’offre de logements sociaux ou à prix encadrés sur le territoire de la commune pour agir sur le niveau global des loyers.
- Défendre l’application des mesures permettant de remettre sur le marché les logements vides ou abandonnés, ainsi que la reconversion de bureaux en logements là où un déséquilibre existe entre ces deux fonctions.
- Créer un observatoire communal du logement pour améliorer la connaissance du parc communal et l’efficacité d’une future régie foncière.
- Associer plus étroitement au développement communal des acteurs importants comme les nombreux établissements d’enseignement supérieur ixellois ou les institutions européennes.
- Casser la ségrégation sociale qui existe entre les différentes écoles du réseau communal en mettant en place des projets pédagogiques communs à réaliser ensemble par les élèves des différents établissements.
- Augmenter l’offre de place en crèche pour les Ixellois et encourager les employeurs à se regrouper pour offrir des facilités d’accueil aux jeunes parents sur les lieux de travail.
- Mettre en place un Conseil Participatif des Jeunes Ixellois.

Par ailleurs, je me bats également pour les revendications portées par l’ensemble des jeunes socialistes bruxellois et que vous trouverez sur le site de la Fédération Bruxelloise des Jeunes Socialistes.

Enfin, je pense que l’action politique ne peut se concevoir que collectivement. Vous pouvez voter pour plusieurs personnes sur une même liste, c’est pourquoi je vous invite à faire également confiance aux autres candidats de la liste du Bourgmestre qui partagent mes combats : Fabrizio Bucella (24ème), Sebastien Schetgen (20ème), Nevruz Unal (39ème) et Ans Persoons (13ème).

Si vous souhaitez discuter de ces projets, si vous voulez faire de votre commune le lieu du vivre ensemble et des solidarités, n’hésitez pas à me contacter (booth_brian@yahoo.fr ou par téléphone au 0498/452.690) ou à réagir sur mon blog : http://nicarquanniseuf.blogspot.com.

Bon vote !

Brian Booth
26ème sur la Liste du Bourgmestre.




19 septembre 2006

Restons dans le vague


Il y a des semaines comme ça, on est presque content d'avoir perdu ses lunettes. Une actualité maussade est moins désagréable quand le monde entier paraît flou, flou, flou. Evidemment, quand la vue revient, le moment de faire le point n'est pas plus agréable.

Pourtant la semaine n'avait pas mal commencé: très bon bilan de l'activité de campagne (allez voir les photos sur le blog de Sigrid) et surtout Everton qui écrase Liverpool 3-0 dans un derby sur les rives du Mersey - que demander de plus?

Et puis, patatra! On apprend l'arrestation d'une douzaine de fascistes, dont un grand nombre de militaires, qui se voyaient mener une bonne vieille campagne de déstabilisation du pays à coup d'actions musclées. Vu leur arsenal (armes de guerres,...), on peut se dire que leurs actions n'auraient rien eu de folklorique.
J'étais un peu jeune dans les années quatre-vingts pour me souvenir exactement de ce que pouvaient être les années de plomb, par contre je me souviens relativement bien de l'ambiance. Et franchement, le fait de savoir qu'il existe encore des groupements d'extrême droite (sur le modèle Gladio et compagnie) susceptible de jouer les Bob Denaer dans notre petit royaume pépère n'a rien de rassurant. Dans ce genre de cas, on a beau se dire "plutôt Vienne que Berlin", on se sent un peu seul...
A noter en passant, les médias francophones se sont tous focalisés sur le fait que les "12 salopards" (je fais dans la référence cinématographique de haut vol) sont flamands. Je m'en voudrais de peiner les amis de Ségolène, mais je trouve qu'on aurait pu plutôt se poser des questions sur le fait que 10 sur 12 sont des militaires. Et que ce n'est pas la première fois qu'on démasque dans ce pays des maniaques galonnés qui se prennent, qui pour le général Alcazar, qui pour le général Tapioca. Je ne nie pas qu'il existe des militaires de gauche - la guerre civile espagnole, pour ne citer qu'un exemple romantique, l'a assez montré - mais on permettra tout de même de se demander dans quelle proportion...

Enfin rassurez-vous, citoyens, en fait l'armée, ce n'est pas du tout une institution pour cas un peu limites de types traumatisés par Chuck Norris dans leur prime jeunesse. En fait, c'est plutôt une sorte de grand rassemblement de nostalgiques du scoutisme. La preuve, la Belgique va servir de terrain de jeux à un espèce de Jamboree International: les grandes manoeuvres. 5000 traîneurs de sabre belges, français, allemands, autrichiens et autres vont transformer le pays en plateau de kriegspiel, depuis le débarquement à Knokke le Zoute jusqu'à la bataille de boule de neige sur le signal de Botrange, avec saut en parachute et couverture aérienne. Du grand spectacle. La construction européenne est en marche. Avis aux familles: on considère qu'un pourcent de perte est quelque chose d'acceptable dans ce genre d'évènements. Saluez le pourcent de ma part.

Dans un autre registre, on apprend un poil plus tard que notre ministre des finances, le très sérieux président du MR (vous vous souvenez, la droite néo-libérale?), s'est aperçu qu'il y avait eu comme une petite erreur de manipulation dans l'encodage des rentrées fiscales. Enfin, quand je dis qu'il s'en est aperçu, ce sont surtout quelques petits contribuables surpris de se voir réclamer plusieurs millions d'euros de contributions qui le lui ont mis sous le nez. Conclusion, il manque quelques 900 millions pour le maintien à l'équilibre du budget 2007. A neuf mois des législatives, ça n'est pas très présentable. Les uns râlent déjà sur l'administration - mais l'administration a bon dos. Pour ma part, je me demande quelles sont les mesures qui passeront à la trappe faute de financement pour garantir la sacro-sainte orthodoxie budgétaire. On peut déjà prendre les paris: je ne pense pas que les allègements fiscaux pour les classes aisées risquent trop gros.
Mais peut-être suis-je trop méfiant, finalement: il doit bien rester quelques bâtiments dans le coffret à bijoux de famille gouvernemental. On pourra toujours les vendre au tiers de leur valeur et les re-louer sitôt rénovés pour un montant de nature à garantir à l'heureux acheteur l'amortissement de son investissement en quatre ans.

Ca mériterait bien une petite réflexion sur l'impact des politiques menées -sans contrôle politique justement - par la Banque Centrale Européenne comme garante du pacte de stabilité sur les politiques budgétaires nationales. Ou au minimum sur la nécessité d'instaurer un contrôle de la direction de cet organe par les citoyens. Mais ne nous aventurons pas: on risquerait fort de se rendre compte que, contrairement à ce que disent certains, "le politique peut tout"...

Aujoud'hui, on apprend que les sociaux-démocrates scandinaves doivent concéder la victoire électorale aux conservateurs. Au moment où le Parlement Européen est sur le point de voter une résolution consacrée au modèle social européen, ça n'augure de rien de bon!

Et pour boucler la boucle, Everton a laissé filer deux points samedi en concédant le nul (2-2) à Wigan... Quand je vous dis qu'il y a des semaines sans...

07 septembre 2006

You never walk alone...



Les communales sont des élections importantissimes en Belgique. Notamment parce que les communes disposent d'une autonomie très importante par rapport à ce qui est le cas dans les pays voisins. Surtout parce que c'est le niveau de pouvoir le plus proche du citoyen et, partant le plus participatif. Celles du mois d'octobre revêtent une importance plus grande encore parce qu'elles auront valeur de test en vue des élections législatives qui devront se tenir au mois de juin prochain.
Dans deux pays européens, la campagne pour les législatives est déjà en route: en Autriche, nos camarades de la SJOE ont lancé leur campagne le 1er septembre autour du slogan "Ich wähl mein Leben zurück" (j'ai toujours été nul pour traduire les nuances avec les verbes à particule séparable, si ça vous tente...). Les principaux thèmes sur lesquels ils attaquent le gouvernement Schüssel: l'âge d'accès au droit de vote, les droits des étudiants, la réduction des pensions, la pauvreté des femmes et le chômage des jeunes. Vous pouvez suivre leurs actions et le développement de la campagne sur leur site (surprise, surprise: c'est en allemand). Le vote se tiendra le 1er octobre, tout juste une semaine avant nos élections à nous.
En Suède, la campagne vient de prendre un tour étonnant. Après un début, sinon difficile, à tout le moins un peu lent pour le parti social-démocrate, un véritable watergate à l'aquavit est en train de se faire jour. Les jeunes libéraux suedois ont été pincés pour avoir "cracké" le site des sociaux-démocrates et fait main basse sur des documents confidentiels internes. Ambiance et cotillons. Les infos en anglais ne sont pas légion, ce qui rend la lecture du Blog d'Eric Sundström d'autant plus intéressante. Et puisque je parle de ce blog, samedi prochain, c'est la première manche du derby Everton/Liverpool. Attendez-vous à ce que le rythme de publication d'Eric diminue après la pillule que les Toffees vont mettre aux Reds!

05 septembre 2006

Open your mind!


Etre socialiste, c'est évidemment être internationaliste. Je vous renvoie souvent à différents posts de nos camarades européens. Alors que l'ambiance est un peu tendue sur le front communautaire, j'ai plaisir à rappeler que les jeunes socialistes en Wallonie et à Bruxelles se sentirons toujours plus proche d'un autre jeune socialiste, quelle que soit sa langue, que d'un droitiste "bien de chez nous".
Depuis peu, Bram Boriau, le président d'Animo, a aussi son blog. A consommer sans modération!

Tsunami sur le Tagawa?


Depuis un peu plus de dix ans, l'hotel Tagawa, sur l'avenue Louise, est devenu un véritable symbole. Laissé à l'abandon par son propriétaire, l'ancien hotel a d'abord été squatté avant que les occupants ne s'associent au sein de l'ASBL "321 logements". Depuis trois ans et demi, l'ASBL vivait en bonne intelligence avec le propriétaire, chacun y trouvant son compte: le bâtiment était entretenu et son occupation le garantissait contre les dégradations, tandis que 55 personnes trouvaient à se loger dans un Bruxelles en crise du logement. Ajoutons que le propriétaire se soustrayait de la sorte aux taxes sur les immeubles inoccupés. Taxes que les autorités ont généralement les pires difficultés à percevoir, soit dit en passant.
Un "projet social d'occupation", un véritable exemple, une bonne pratique comme on aimerait en voir plus souvent. Sauf que...
Sauf que ce mardi, d'après Le Soir, la société propriétaire du bâtiment convoque l'ASBL en justice en vue d'obtenir son expulsion. Des projets pour l'immeuble? No se!
Sans préjuger de l'issue de l'action juridique, le fait montre toute la faiblesse des locataires dans le rapport de force qui les oppose aux propriétaires. Et le droit civil n'est pas vraiment de nature à limiter outre mesure le libre usage de la propriété privée. Encore une illustration de la difficulté d'implémenter le droit au logement garanti par la constitution.
On se prend à rêver d'une action publique permettant de suppléer au propriétaire cynique ou défaillant... Oh mais, je suis distrait tout de même: ça existe! On appelle ça le droit de gestion publique, qui donne le pouvoir aux autorités locales - entre autres - de prendre en charge les logements ne répondant pas aux normes du Code du Logement en vue de rénovation, ou encore les logements inoccupés, et ce pour une durée maximale de 9 ans.
Evidemment, des immeubles comme le Tagawa ne sont pas considérés comme des logements au sens du Code. Il me semble qu'il faudrait tout de même envisager de renforcer l'outil en l'élargissant à ce type de situation.
On pourrait aussi envisager, plutôt que de prendre à sa propre charge des rénovations coûteuses, que la puissance publique conclue des conventions du types "bail à rénovation" avec des ASBL comme "321 logements". Si l'action est entreprise assez rapidement, l'ASBL n'aurait pas nécessairement de travaux lourds à accomplir mais uniquement à garantir le maintien en l'état par une occupation "en bon père de famille". La situation pourrait être pérennisée par une pression de l'acteur public vers le propriétaire en vue de la réaffectation de l'immeuble pris en gestion et une clause de maintien dans les lieux pour une durée X de l'ASBL partenaire.
Fuite au prochain Lavabo (comme disait Jean-Luc Fonck). Ah oui: l'illustration vient du site du collectif Farm Prod.

04 septembre 2006

Sondage.


En période de campagne, des tas d'évenements improbables peuvent se produire sans crier gare. Par exemple, aujourd'hui - croyez-le si vous voulez - j'ai lu un article dans la Dernière Heure. Et pour pousser le vice jusqu'à son comble, je vais même vous donner un lien vers cet article. Non pas que ce journal ait fait des progrès fracassants mais il publie aujourd'hui un sondage IPSOS sur la situation politique à Ixelles. Sondage dont vous trouverez les résultats complets ici.
Les deux premiers éléments à garder à l'esprit à la lecture de ce sondage sont, d'une part, la marge d'erreur assez conséquente (5%), renforcée par un grand nombre d'indécis au premier abord (près de 20%) et, d'autre part, le fait que le sondage a été réalisé avant que la liste de l'ex-échevin écolo, ex-camarade de la section PS d'Ixelles, Brouhon ne soit publiée.
Cet avertissement fait, qu'est-ce que madame Soleil nous prédit pour le 8 octobre? En fait, une météo électorale relativement stable par rapport au scrutin de 2000:
MR toujours en tête mais en léger recul avec 35%
Ecolo pointe à 25%
Le PS clame 15%
et le cdH ferme la marche des partis démocratiques avec 8%, en progression de près de deux points.
Quels enseignements tirer de ces projections?
Tout d'abord, on doit constater que compte-tenu de la marge d'erreur, la majorité sortante, un olivier PS-Ecolo-cdH, reste en position d'être reconduite. Lors de la présentation de la liste et du programme à la presse, Willy Decourty a déclaré que la reconduction de cette majorité avait sa préférence. Il va sans dire que je suis dans le même état d'esprit: pas question pour moi que le PS accepte de retourner au pouvoir avec la droite! Le MJS se bat depuis assez longtemps en faveur d'un front des progressistes et je ne suis pas plus prêt de cautionner une alliance PS-MR au niveau communal qu'à n'importe quel autre niveau. On voit assez ce que ça donne au niveau fédéral. Et puis, franchement, 70 ans après le Front Populaire, bonjour le symbôle!
Quant à l'éventualité d'une coalition bleue-verte, les Libéraux l'ont exclue tandis qu'Ecolo a annoncé vouloir rempiler dans un Olivier.
Donc, au vu des chiffres, et en tenant compte de ce que le score d'Ecolo pourrait baisser sensiblement au profit de la liste indépendante "XL Citoyen", il me parait clair qu'il est temps de nous mesurer à nos véritables adversaires, les droitistes du MR. Le mois de campagne qui nous sépare du 8 octobre ne peut pas être perdu en vaines escarmouches contre nos partenaires de majorité! Cela est d'autant plus vrai qu'à la question "quel bourgmestre souhaitez vous voir à la tête de la commune pour la prochaine mandature?", Willy est au coude à coude avec Dominique Dufourny, la tête de file libérale. Tandis qu'une écrasante majorité d'ixellois (62%) n'a pas d'avis sur la question. A nous de les convaincre qu'ils auraient tort de s'en foutre éperduement.
Enfin, autres points inquiétants et peu commentés par les journalistes, les scores annoncés pour les "autres listes francophones" et les "listes Néerlandophones". Si ces dernières sont créditées d'un score statistiquement insignifiant - en dessous de la marge d'erreur, les premières reprennent du terrain perdu en 2000 et talonnent les démocrates-chrétiens. Or, qui sont les "autres listes francophones"? Allez, je vous donne indice: ils étaient au Conseil Communal jusqu'en 2000 et en avait été heureusement virés à l'issue des dernières élections. Plus facile: ils développent un discours de haine, raciste et xénophobe? Mais oui, ce sont bien les fachos du Front National. Quant aux "listes néerlandophones", il faut se souvenir que le SP-a fait liste commune avec le PS sur la "Liste du Bourgmestre". On peut donc se soucier de savoir ce qu'il reste dans l'échantillon de blokkers ixellois.
En montrant un front uni à gauche, ce n'est pas seulement à la droite classique qu'il s'agit de barrer la route. Il s'agit aussi de regagner la confiance des classes populaires que le PS et la gauche ont vocation à défendre. De montrer que le changement vient de l'union des forces de progrès et pas des réactionnaires démagos de la droite extrême, quelle que soit la langue dans laquelle ils parlent.