11 avril 2007

Ca ne va pas améliorer la collusion média-politique...


En France, la situation est sans doute plus dramatique encore si on pense au nombre de présentateurs et -trices de JT qui sont purement et simplement en ménage avec qui un ministre, qui une figure politique en vue, etc., etc.

Mais bon, après Fredrique Ries qui quitte RTL pour rejoindre les rangs du MR comme parlementaire européenne, voila que le CdH réalise le transfert en or de cette période de Mercato pré-électoral. Anne Delvaux abandonne -enfin j'espère - les commandes du journal de la RTBF pour se présenter sur les listes cathos au Sénat.

Qu'une journaliste s'intéresse à la vie politique, c'est plutôt une bonne chose mais, tout de même, je trouve le procédé un peu gros, surtout alors que la campagne est déjà bien lancée. Enfin soit, je suppose qu'après les transferts de Martou et Simons, le PS est plutôt mal placé pour faire des commentaires. Tout le mal que je souhaite à Delvaux, c'est de ne pas finir comme sa prédécesserice (-euse?? euh...).

Et puis, positivons et prenons-nous à rêver une minute: ce serait peut-être l'occasion de voir revenir Hadja Labib tous les soirs dans notre salon!

08 avril 2007

La plume et le goupillon.


Je ne peux que me réjouir de la réaction unanime aux propos scandaleux de Monseigneur Leonard sur l'homosexualité. Qu'on puisse encore être convaincu aujourd'hui que les homos sont des déviants, tenant d'un comportement "anormal", c'est tout simplement renversant.


Mais, dans le registre des clichés, je me demande si cette petite phrase de Dominique Minten, journaliste au Standaard, publiée dans le Soir de ce week end allumera les mêmes passions.

Alors que depuis trois semaines, ces deux quotidiens se sont lancés dans la publication d'une série supposée casser les idée reçues Nord/Sud, le journaliste déclare, la bouche en coeur: "Le problème, c'est qu'il n'y a pratiquement aucun allochtone ou musulman qui travaille dans les médias flamands. A quoi cela tient-il? je n'en sais rien. Peut-être le métier de journaliste n'interesse-t-il pas les jeunes allochtones?"


Mais bien sur! C'est comme les femmes dans les conseils d'administration! Ca ne les intéresse peut-être pas, finalement. Et à contrario, si on trouve une proportion tout à fait incroyable de femmes d'origines immigrées parmi les "techniciennes de surface" ou de chomeurs parmi les wallons, c'est tout bêtement parce que ce sont des jobs (ou des non-jobs) qui les interessent. Comment n'y avait-on pas pensé plus tôt.


Arrêtons vite de réfléchir aux causes pour amener des réponses satisfaisantes: Dominique Minten nous a livré l'explication de l'exclusion sociale. C'est tout simplement parceque les exclus ne s'interessent pas au champs dont ils sont exclus. Merci Dominique!

06 avril 2007

Blogosphère


Parmi les outils statistiques de gestion de blog, il y a une petite fonction bien sympathique intitulée "Recent come from". En un mot, ça me permet de savoir quels sont les blogs qui pointent vers nicarquanniseuf (oui, il parait que le blogger branché ne dit pas "mon blog" mais appelle celui-ci par son titre -vous ne voudriez tout de même pas qu'on puisse dire que ce n'est pas un blog branché, non?) et d'aller y jeter un oeil curieux et/ou reconnaissant.
Parmi les plus récents, plusieurs lecteurs viennent de http://www.leblogdelio.be. "Tiens! mais qui c'est ce Lio?" me demandais-je plein d'entrain. Et bien, il n'y a pas de Lio. C'est bien plus drôle que ça: notre camarade président Elio blogue. Sans blague... Enfin, lui sans doute avec un petit coup de pouce de son entourage - Florence Coppenole ou Jean-François Mahieu, je suppose, mais bon, c'est un gars plus occupé que moi, je ne lui lancerais donc pas la première bière si 100% de ses posts n'étaient pas tapés de ses propres mimines.
Bref, j'ai l'honneur de vous annoncer que cette page fait officiellement partie des "blogs amis" du patron. Merci Président mais après ça il va encore y en avoir pour dire que les JS font du manchabalisme!
En tout état de cause, je ne peux que me réjouir de voir que le parti se décide enfin à engager le débat d'idée sur un terrain qu'il a trop longtemps délaissé: le web. J'espère que les initiatives dans ce sens se multiplieront et que les militants auront à coeur de montrer que pour nous, la base, la ligne du parti gagnerait à se montrer plus agressive.
Par la même occasion, ça m'a permis de découvrir un outre petit outil bien pratique: http://politique.belgoblog.com, un aggrégateur reprenant un large spectre de blogs politiques belges. N'hésitez pas à vous en servir immodérément, même s'il est encore loin de couvrir l'ensemble de la blogosphère politique de notre plat pays.

Congrès Ecosy 3 - ET vient le grand jour...

Samedi matin à l'aube. Tout le monde est très nerveux, au contraire de certains beaucoup d'entre nous n'ont dormi qu'une heure ou deux.
Vient mon tour de m'adresser au congrès pour présenter ma candidature... Et non, vous n'échapperez pas au discours ;)
Dear Comrades, dear Friends,

First of all, please let me introduce myself. I’m Brian Booth, 28 years old and for the last two years, I’ve been active as Bureau Member of Ecosy, mandated by MJS Belgium.

During these two years, I had the pleasure and honour to directly or indirectly take part in almost every Ecosy activity, getting the chance to meet with activists from all the fraternal, associate and member organisation of our common structure, during the bureau meetings, of course, but also during the many seminars and formative activities that were set up during the mandate that is about to close.
Whether held in the Kurt Löwenstein Educational Center of our Comrades from the Falken movement, in Esbjerg, thanks to the hospitality of DSU or in the European Parliament in Brussels, these events have been the occasion of many fruitful debates and conversations that fuelled the work inside the Bureau.

In a few hours from now, we will reach the climax of this work and one of the most important moments in the life of our organisation, marking the outcome of this two years of work: the definition and approval of our Position Paper.
This will mark the end of a cycle but also – which is much more important to us – the beginning of a new one. And this cycle will only tend towards one goal: winning the European elections of 2009.

Only with a clear victory of the socialist and social-democratic parties across Europe in those elections will the newly elected presidium of Ecosy be in a position to implement the political lines that we will define together this afternoon and tomorrow. Only then will we stand a chance to implement our view of what Europe should be when it comes to public services, intergenerational solidarity, employment, the struggle for social inclusion or the fight against the rise of right-wing extremism. This is the reason why I am convinced of the necessity to have a strong Ecosy for the upcoming mandate.

“United we stand, Divided we fall”. For all of us on the left of the centre, this is not just a saying. This is the straightforward expression of what makes our strength. Union in our own organisation, fighting all together on the line fixed in the position paper. But also Union with our fraternal organisations, especially in the trade union movement – ETUC Youth in this case.
Loads of battles cannot be won through political lobby alone. Recent history shows us that it is when the whole of the left get together campaigning in the streets, on the field, knocking on every doorstep to convince people of the urge to defend our positions, that the left wins the day, that it can turn the tide of social regression that conservativesand neo-liberal forces are trying to impose on us. A strong Ecosy can and must be the spearhead of such a dynamic of victory, as it has been when it came to such important issues as the Bolkestein directive, to name but one example.

Dear friends and comrades, it is in this perspective, to initiate such a dynamic of victory towards 2009 for a strong Ecosy in a strong social movement that I am putting myself at the full disposal of our common organisation, if this congress would give me the mandate to do so.

Thank you for your support and attention.
Je serais surpris que ce discours ait eu le moindre effet sur les votants, surtout comparé à l'extraordinaire boulot fourni par ma délégation, mais toujours est-il qu'en définitive, je suis passé. Un vrai miracle.
Pas seul, bien sur: les résultats complets sont
Président: Giacomo Filibeck
SG: Ania Szkrypek
VP: Estelle Göger, Nils Hindersmann, Francisco Andre, Marianne Muona, Petroula Nteledimiou, Hristo Hristev, Laila Naraghi, Brian Booth.
Et, pour la bonne bouche: présidence de la commission de contrôle: Janna Besamusca!
Bon, je ne vais pas faire plus long sur le sujet, mais il est certain que chaque élection n'est que le début d'un travail et pas une fin en soi. Celui qui attends le MJS et Ecosy dans les années à venir ne sera pas de tout repos!
Merci à tous pour les messages de soutien et les félicitations, j'essaierai de me montrer digne de votre confiance.
Thanks to everybody who showed support towards me, both from a "professional" and human point of view - and promiss, I'll try to post a bit more often in English...

Congrès Ecosy - 2


Un congrès Ecosy, c'est d'abord beaucoup de bruit, beaucoup de mouvement, beaucoup de travail, notamment dans la défense des amendements au texte d'orientation - au menu: un beau débat sur la flexécurité, le systèmle de pension, les services publics, j'en passe et des meilleurs.
Mais c'est aussi l'occasion de retrouver d'excellents amis et camarades, qu'on soit sur la même ligne ou à des années-lumières les uns des autres. Dans nos valises, au titre de vétérans: deux figures historiques d'ECOSY et du MJS - Antonio Gambini et Yonnec Pollet. Et dans les couloirs, la joie de retrouver des types qui m'ont appris beaucoup, vraiment marqué humainement et - ce qui ne gache rien- n'ont rien perdu de leur (im)pertinence en termes politiques, comme Eric Sundström ou Basha Nowacka - toutes mes félicitations à l'heureuse maman, d'ailleurs.*
Mais c'est aussi la recherche forcenée de compromis: je ne suis pas prêt d'oublier les trois propositions de concensus, balayées d'un revers de la main par des gens trop sur de leur "majorité", en particulier de la dernière tentative, après avoir pourchassé un délégué à travers la moitié de Varsovie pour se faire entendre dire "qu'il ne réveillerait pas ses collègues à 6h du vote". Une remarque qui a fait tomber la machoire à plus d'un: c'était pour eux bien la première fois que tout le monde dormait si tôt lors d'un Congrès!
Et enfin ce sont parfois des coups bas qu'on à peine à imaginer dans une organisation politique: drôle d'effet d'entendre par la bande que certains font campagne contre moi avec cet argument choc "Brian? Mais il ne sent pas bon!". Ami lecteur, bientôt ce blog en odorama.
* Ca n'exclus pas le plaisir de retrouver des camarades toujours actifs: Maurice Claessens, Simone Burger et Nils Hindelsmann, Estelle Göger, Susi Hasslinger, Torsten Engeland et Kati Hellwagner, nos camarades irlandais et slovènes, j'en passe et des meilleurs!

Congrès Ecosy - 1 le contexte


Voila, chose promise chose due, un petit compte rendu en deux - trois temps du congrès d'Ecosy.
Tout d'abord le contexte. Souvenez-vous, il y a deux ans. Cascais, Portugal. Après une campagne sans concession autour de la candidature de David Lebon (MJS - France) à la présidence d'ECOSY, "la gauche" de l'organisation se trouvait complètement marginalisée: seuls les jusos allemands parvenaient à arracher une vice-présidence, tandis qu'Ania Szkrypek se faisait élire au Secrétariat Général.
Durant ce mandat, l'objectif principal fut donc de ramener la gauche dans le jeu. De la constitution à Bolkestein, en passant par le pacte jeunesse ou la campagne "Europe Sociale pour tous", nous avons été de tous les combats dans ce but. Dès lors le Congrès de Varsovie, tenu du 29 mars au 1er avril, devait consacrer ces deux ans d'efforts... ou approfondir les divisions au sein des Jeunes Socialistes européens.
La délégation MJS à ce congrès était à la hauteur de l'enjeu, puisqu'elle comptait, outre mon insignifiante personne, 7 délégués (la délégation "standard" compte maximum 6 personnes):
- Tome Andrade, président du MJS et ex-secrétaire international,
- Isabelle Minsier, membre de l’exécutif du MJS et ex-présidente de la fédération de Charleroi,
- François Graas, notre coordinateur,
- Aurore Gilson, présidente de la fédération de Bruxelles,
- Antoine Delcourt, militant JS et candidat Bureau Member Ecosy,
- Ozlem Ozen, militante JS et échevine à Aiseau-Presle.
- Pascale Falek, militante JS et assistante parlementaire d’Olga Zrihen (ex-parlementaire européenne).

03 avril 2007

Ne quittez pas...

Bon, je sais que vous crevez tous d'envie de savoir ce qui s'est passé au congrès d'ECOSY, ce week end...
ET bien il vous faudra patienter encore un rien: le temps pour moi de rattraper le boulot en retard et la journée de sommeil qui m'a été octroyée hier!
Si tout va bien, les nouvelles seront en ligne demain, mais voici toujours un peu de lecture pour vous faire une idée:
I know you're all dyiong to learn a bit more on what happened during the last ECOSYcongress, this week end.
I promiss to update you as soon as I'll have catch up with the work to do in real life, but here's already some elements you can read:
© 2007, Gazeta Wyborcza, all rights reserved, for further information visit http://www.gazeta.pl [http://www.gazeta.pl]
Dziedziniec Zamku Królewskiego, tuż przed obchodami 10. rocznicy konstytucji. Kwaśniewski do dziennikarzy pytających go o powrót do polityki: Ja już wróciłem!
Wciąż jednak nie bardzo wiadomo, gdzie jest jego miejsce. Politycy SLD, których o to pytamy, rozkładają ręce. - Olek, popychany przez PiS, skoczył do basenu, ale nie zdążył nalać wody. Robi to teraz, w pośpiechu.
Wczorajsze obchody były próbą mobilizacji wokół niego przeciwników IV RP. - Zobaczymy, kto przyjdzie, jaka jest obecna siła przyciągania Kwaśniewskiego. Na razie wśród elit - powiedział nam jeden z pomysłodawców obchodów.
Były prezydent zorganizował je wraz z LiD.
Uczestnik: - Obrona III RP, w tym konstytucji, proeuropejskość, obrona praw człowieka, czyli przekonanie, że to jednostka jest najważniejsza, wolny rynek - to wartości, wokół których można coś zbudować. Nie zagospodarowała ich żadna siła polityczna. PO jest na to zbyt konserwatywno-prawicowa, a wyznaje je przecież większość Polaków mających dość Kaczyńskich i Giertycha. Odbyło się pierwsze większe spotkanie tych, którzy w tych sprawach myślą podobnie. Chciałbym, żeby na rocznicę wejścia do UE doszło do kolejnego. W końcu wykluje się coś nowego, powstanie nowa tożsamość.
„Gazeta”: Partia?
- Partia, koalicja albo jeszcze coś innego.
Tuż przed spotkaniem na Zamku były prezydent przemawiał do delegatów na odbywającym się w Warszawie kongresie Młodzieżówki Partii Europejskich Socjalistów (ECOSY). Nazwał Unię „fantastycznym projektem”. I przekonywał, że UE potrzebuje lewicy, bo to ona reprezentuje takie wartości jak demokracja czy tolerancja.
- Aleksander, chcemy, byś powrócił, byś znów rządził Polską i Europą - odpowiedział szef ECOSY Giacomo Filibeck.
Polityk SLD: - Kwaśniewski wystartował. Są przeszkody - najpierw taśmy Oleksego, potem osocze. Zobaczymy, jak daleko dobiegnie.
Et par ailleurs:
Kwaśniewski do młodzieży: Dajmy przykład lewicy świata
mig, PAP
319 words
2 April 2007Gazeta Wyborcza
Polish
© 2007, Gazeta Wyborcza, all rights reserved, for further information visit http://www.gazeta.pl [http://www.gazeta.pl]
Europa was potrzebuje, ponieważ to wy będziecie kontynuować dzieło ojców założycieli zjednoczonej Europy. Walczcie o swoje ideały, wartości, o lepszą Europę - apelował do kilkuset młodych działaczy lewicy z całej Europy były prezydent Aleksander Kwaśniewski podczas kongresu ECOSY w Warszawie.
Zakończony w niedzielę kongres ECOSY - Młodzieżówki Partii Europejskich Socjalistów (PES) współorganizowała młodzieżówka SLD - Federacja Młodych Socjaldemokratów (FMS).
Jak mówił na zakończenie Kongresu Kwaśniewski, sam jest politykiem, który swoją karierę rozpoczął w młodym wieku i jest dowodem na to, że młodzież może odnosić sukcesy. Były prezydent przekonywał, że Europa potrzebuje lewicy, ponieważ - jak mówił - to lewica reprezentuje najważniejsze wartości, takie jak demokracja, poszanowanie praw człowieka oraz praw wszelkich mniejszości, w tym również praw homoseksualistów.
"Mamy wielki potencjał, dajmy przykład lewicy świata" - wzywał Kwaśniewski. Podkreślił także znaczenie Unii Europejskiej jako "fantastycznego projektu" opartego na pokoju, dialogu i kompromisie. Przypomniał, że Unię stworzyły państwa, które kilkanaście lat toczyły ze sobą wojnę. Podkreślił także wagę ostatniego rozszerzenia UE, które pozwoliło m.in. Polsce stać się częścią zjednoczonej Europy. Apelował jednocześnie do młodzieży, aby dbała o to, by granice Unii zostały otwarte dla innych krajów, które chciałyby do nich dołączyć.
"Utrzymujcie kontakty z rówieśnikami z innych krajów, oni potrzebują waszej wiedzy i doświadczenia" - zachęcał młodzież Kwaśniewski. "Musicie być zdeterminowani, by pracować na rzecz demokracji, poszanowania praw człowieka, praw mniejszości, praw kobiet, tolerancji, rozszerzenia Europy, dobrej pozycji Europy w procesie globalizacji. Życzę wam wszystkiego najlepszego" - powiedział na zakończenie były prezydent, który za swoje przemówienie dostał gorącą owację.
"Aleksander, chcemy byś powrócił, byś znów rządził Polską i Europą dla przyszłych pokoleń" - odpowiedział Kwaśniewskiemu szef ECOSY Giacomo Filibeck. W trzydniowym kongresie ECOSY wzięli udział także m.in. były premier Danii a obecnie szef PES Poul Nyrup Rasmussen oraz dyrektor Światowej Organizacji Handlu Pascal Lamy.
Uczestnicy Kongresu wybierali też nowe władze ECOSY. Swe stanowiska na ponowną kadencję zachowali Filibeck i sekretarz generalny ECOSY, Polka Anna Skrzypek.
Document GAZWYB0020070402e34200017
A demain, si vous le voulez bien!

27 mars 2007

50 ans et plus une dent?

A part peut-être Tommy, le héros autiste de l'opéra rock des Who, tout le monde aura compris que l'Europe fêtait le week-end passé les 50 ans du traité de Rome, son certificat de baptême en quelque sorte.
Et pour l'occasion, on allait voir ce qu'on allait voir, tout le monde allait mettre les petits plats dans les grands pour une teuf diffusée en mondiovision (merci la directive télé numérique) à faire pâlir de jalousie les hots d'or et la cérémonie des oscars réunis.
Et bien, ça n'a pas raté: on a vu. Un spectacle qui sonnait malheureusement comme une splendide allégorie de l'Etat de l'Union. Deux maîtres de cérémonies hésitants, parlant un langage que tout le public ne comprenait pas (français et néerlandais + à l'occasion un sabir qu'on aurait honte de qualifier d'anglais), demandant à de parfaits inconnus aux qualités musicales douteuses ce qu'ils pensent de l'Europe, le tout devant un public divisé en plusieurs catégories. La première, sévèrement controlée - protégée? - par un cordon policier, relativement à l'aise aux premières loges mais complètement isolée du reste. Une cage dorée puisqu'impossible de pénetrer dans cette enceinte avec des boissons, pas de bar dans l'enceinte et pas moyen de la réintégrer une fois qu'on est allé se mêler à la plèbe brassiphage. Ne cherchez pas, c'est un néologisme.
La seconde, la plus nombreuse, se fichant fichant éperduement d'artistes pour la plupart ringards, inconnus ou en play-back intégral, et qui se demandait sans doute ce qu'elle foutait là ou à tout le moins où était la fête populaire qu'on lui avait promis.
Et pour clore la "fête", deux petards mouillés en guise de "grrrrrrand feu d'artifice". Puis Fabienne Vandemeersche pour lancer à la foule: "Rentrez chez vous, la fête est finie!" Toute la délicatesse d'une injonction de police. Un instant, on aurait cru entendre de Donnea.
Et les autres célébrations n'avait pas l'air plus folichonnes. La semaine précédente, les syndicats européens prenaient acte, à Rome, de la naissance d'une nouvelle structure internationale syndicale tout entier tourner vers la situation russe, dans l'indifférence la plus générale.
Rome, où les travailleurs n'auront fait que croiser, probablement à l'aéroport, les délégués au "sommet de la jeunesse", venus s'écouter parler de l'avenir de l'Union - à en juger par le speech de Bettina, ce n'est pas forcément que le niveau eut été mauvais mais qui y avait-il pour entendre la voix des moins de 30 ans?
Pas les principaux chefs d'Etats, en tout cas, qui se réunissaient quant à eux, aux mêmes dates, à Berlin. La communication ne devait pas être meilleure là-bas, au vu de la déclaration plutôt molle de la branche sur laquelle ils se sont entendus: peace and democracy sur toute la ligne. Fascinant.
Bon, je m'arrête là: vous aurez compris que tout ça m'énerve au plus haut point. Je suis un euro-optimiste des plus convaincus. Et c'est bien pour ça que je ne peux qu'enrager de voir le projet le plus ambitieux de l'histoire récente patauger lamentablement. Faute d'ambition, faute de volonté politique, faute d'altruisme, faute du manque pour le moment de tout ce qui donne envie de se vider les trippes au service d'un idéal. Faut que ça change! Et c'est bien parce que je crois à la capacité du politique à changer les choses que je me rends avec le MJS au congrès d'Ecosy qui se tient à Varsovie à partir de demain et jusque dimanche.
Mon organisation y brigue un mandat de Vice-président (au nom du Bénélux) pour les deux ans à venir. On espère bien parvenir à y imposer une vision de gauche de l'Europe, et à créer des coopérations toujours plus fortes avec les uns, des consensus acceptables et fonctionnels avec les autres, pour que demain ECOSY fasse entendre plus fort une voix progressiste à travers toute l'Union - et montrer la voie à cette dernière!

25 mars 2007

Un grand moment de télévision

Quand je vois ça et que j'arrive à m'arrêter de rire, je me dis que le MJS belge devrait s'activer un peu point de vue média... Enjoy!


19 mars 2007

Blogs...

On me disait hier que le rythme de publication sur ce blog évoque irrésistiblement le namurois asmathique ou le grand cycle de la cosmogonie des dogons.
C'est sans doute vrai mais ça vous laisse du temps pour lire d'autres proses. Bon, pas le blog de la FBJS, malheureusement: voila déjà bien un mois et demi que blogger nous l'a purement et simplement perdu! Rapide explication: depuis quelques mois, la splendide plateforme qui accueille ces lignes immortelles (ou pas) encourage vivement les utilisateurs à utiliser la version bêta - version devenue définitive depuis. Encourage même tellement qu'un beau jour de janvier, boum, plus moyen pour les djeuns socialiss' de Bruxelles de se connecter sans passer à la nouvelle version: on est progressiste ou on ne l'est pas.
Donc, on transfère... et voila-t-il pas que, oui, on peut se connecter. Mais non, pas moyen de poster. Pas moyen d'accèder à aucune fonctionnalité, d'ailleurs, vu que le blog n'est pas repris sous le profil.
Comme ça vous savez pourquoi Aurore ne vous enchante plus du compte rendu de nos cogitations ni de celui de nos orgies - lisez activités sociales - sur Ensemble.
Par contre, ces longues heures de désoeuvrement peuvent être mises à profit en vous ruant sur le nouveau blog de Rémi, Un nouvel R, où il raconte l'émerveillement de s'appeler désormais Rrémi, disserte sur les créations d'Elvis Pompillio (le fameux chapelier fou d'Alice au Pays des Merveilles), découvre les joies de l'ambidextrie pour ses concitoyens, tout ça pour rompre l'ennui d'écrire un blog international.
En tout cas, c'est ce que j'ai compris de son post de présentation - mais, déjà, toute la presse en parle.

16 mars 2007

Non à la guerre, Non à l'occupation


Organisée par le CNAPD et un collectif d'organisations signataires - dont le MJS, 4ème manifestation contre la guerre et l'occupation en Irak et pour la paix au Moyen-Orient.

Rendez-vous Gare du Nord, ce dimanche à 14h.

Attention, pour une fois le trajet n'est pas le traditionnel parcours Nord-Midi mais bien un déplacement vers l'ambassade américaine, Boulevard du Régent.

Venez nombreux: les drapeaux du MJS ne seront pas trop difficiles à trouver!

14 mars 2007

On ferme!

Et voila, cette fois c'est fini et bien fini. Le Tagawa est tout à fait fermé après une dernière belle fête dans la nuit de samedi à dimanche passés.
Concerts, pintes, pleins de gens et aromes divers, rien ne manque.
Vers 4h du matin, les moustaches exigent et obtiennent la fin des concerts. On sent la tension monter. Les bobos rentrent chez eux et j'ai un peu honte de les suivre, ne sachant pas très bien comment les choses vont tourner. Je préfererais rester "au cas où...". Finalement, un ami m'entraine et j'abandonne la fresque intitulée "fuite" qui orne l'entrée depuis, quoi? deux semaines? deux mois? deux ans? Triste fin pour une occupation.
En passant la porte, un des organisateurs parle à son balai en nettoyant le trottoir sous l'oeil sévère d'une dizaine de pandores... "trentième plainte des voisins - les gens deviennent cons quand ils sont dehors".
Ceux qui sont dehors? les fêtards évidemment. Mais les occupants? Des solutions de relogement ont été trouvée pour la plupart des habitants mais il en reste 8 sur le carreau d'après ce que m'a dit un des types qui tenait le bar. Et un projet emblématique d'une forme de résistance à la capitalisation du logement met la clé sous la porte.

24 février 2007

Maladie infantile...



"Le gauchisme, maladie infantile du socialisme" disait Lénine. Voila mon amour des citations faciles satisfait. Et le tien aussi, lectorat chéri, inutile de nier.

Je ne sais pas si ce type de maladie infantile là était efficace à l'époque mais, ce qui est certain, c'est qu'être atteint des oreillons vous donnent une excuse en or pour aller jouer les tanguy chez vos parents.

L'occasion, quand j'émerge de mes délires fiévreux ou de mes shoots au dafalgan(r), d'enrager en voyant un XV anglais en prendre plein la figure contre les irlandais - sauf un début de deuxième mi-temps prometteur, dommage qu'il ne se soit pas confirmé. Ou de tomber à la renverse (façon de parler, je reste au fond du pieu) devant la performance de Renée Flemming dans le rôle de Tatiana, dans l'Eugène Oneguine de Tchaikovski enregistré au Metropolitan Opera de New York, que diffusait ce soir Arte.

Après avoir assisté à deux conseils communaux ixellois, je suis de plus en plus convaincu de l'utilité d'une autre plateforme pour parler des réalités locales. Bientôt la naissance du Mercure Ixellois - mais faudra trouver le temps pour l'alimenter...

Il parait que les célibataires vivent moins vieux. Ca ne m'étonne pas: on n'imagine pas à quel point il faut se mettre un coup de pied au derrière pour aller voir un médecin quand il n'y a personne pour vous emm... avec votre santé. Comme si on avait le temps d'être malade, sans blague.

J'ai trois mois de retard sur ma visite annuelle chez le dentiste. Vais me reprendre un dafalgan, sur cette pensée d'une profondeur abyssale.

My tailor is rich.



J'ai beau me dire que j'ai un niveau d'anglais à peu près acceptable, il y a en tout cas deux domaines dans lesquels je sais être parfaitement illettré: la médecine et la botanique.

Heureusement, je ne recule devant aucune expérience nouvelle pour élargir mon vocabulaire. Et hier, le bon docteur Steveny (prenez ça pour de la publicité gratuite si vous voulez, son cabinet est à l'angle de l'avenue des grenadiers et de l'avenue Guillaume Gilbert) m'a diagnostiqué... les oreillons. Donc, joignons l'utile au désagréable: oreillons, ça se dit "mumps".

Mais encore?

"Les oreillons sont une maladie infectieuse virale très contagieuse, touchant le plus souvent les enfants de 4-5 ans, surtout en période hivernale. Cette maladie est due à un paramyxovirus.
La transmission de l’infection se fait par la salive." Et plus loin: "La période d’incubation (entre la contamination et les premiers symptômes) dure environ 3 semaines"

Bon, les premiers symptomes sont apparus avec force hier. Et la transmission se fait essentiellement par la salive. J'aimerais pouvoir mettre ça tranquillement sur le dos de mon adorable petit cousin Ethan, mais ma soeur m'assure que la seule chose dont on puisse l'accuser pour le moment, c'est d'être un vecteur de la scarlatine. La liste des suspects n'en est que d'autant plus courte.

"L’infection donne une immunité solide : on ne fait la maladie qu’une seule fois dans sa vie." Alors, là, je suis catégorique, c'est de la vaste blague. C'est écrit en toutes lettres dans mon carnet médical: les oreillons, c'est bon, j'ai déjà donné. N'empêche que j'ai tout de même droit à une tête de hamster et, ce qui est moins spectaculaire mais plus sournois, à un risque d'orchite (in english: orchite).

21 février 2007

Réveil difficile.


Cela fait des années que j'ai pris l'habitude de me réveiller avec les excellentes interviews radiophoniques de Matin première sur la radio du même nom, qui se décomposent en une interview classique et des questions d'auditeurs, encadrées par le/la journaliste. D'un matin sur l'autre, les bonnes surprises succèdent aux mauvaises et réciproquement. Mais ce matin, j'ai vraiment eu du mal à en croire mes oreilles.
Donc, l'invité du jour était le patron de la "Confédération Construction", histoire de célébrer l'ouverture de l'incontournable salon Batibouw. Et pendant dix minutes, il aura fallu entendre ce monsieur nous expliquer sans rire qu'il faut ramener l'obligation scolaire à 16 ans pour amener cette chair à profit sous la coupe des entreprises, laisser l'industrie s'installer aux commandes de l'éducation publique en matière techniques et professionelles, coupler plus sévèrement les indemnités de chômage à la recherche d'un emploi.
Puis le voici qui abonde dans le sens des questions du public: "Est-ce qu'il ne faudrait pas diminuer les charges sociales et limiter les dépenses de l'état pour favoriser l'économie?" Mais si, bien sûr, pensez-donc, on n'est pas dans la mouise avec ce vialin état qui utilise notre bel argent pour faire tourner des écoles, des routes et une police pour protéger notre propriété privée.
"Et vous trouvez normal les prix élevés qui permettent des marges bénéficiaires indécentes?" Ah! là, il abonde déjà beaucoup moins le monsieur construction. D'ailleurs, il réagit sur les coûts élevés à cause du vilain état qui (retour aux lignes précédentes). Et ne répond pas à la question sur les marges. Enfin, si on veut vraiment qu'il dise quelque chose: ça lui parait très exagéré, cette histoire de marges bénéficiaires. PAs une question sur l'emploi au noir, la situation de la main d'oeuvre immigrée, les clauses sociales dans les marchés, etc. Circulez, y a rien à voir.
Pendant ce temps-là, une sympathique publication électronique, la belgique déchiffrée en 6 minutes, continue de nous tenir au courant de ce qui se passe dans le monde merveilleux des statistiques. Sa dernière livraison nous fait part d'un classement qui doit être parmi les dernières choses à provoquer des érections en chaîne à la fondation Hayek: l'indice de liberté économique de l'Heritage Foundation.
Un truc à tomber raide. Le principe est simple, 10 "libertés" sont cotées - liberté d'entreprendre, de commerce, fiscale, par rapport au gouvernement, monétaire, d'investissement, financière, au niveau de la propriété privée, du travail et protection contre la corruption - et tout ça permet de déterminer à quel point le renard est libre dans le poulailler. Pardon, je voulais dire: à quel point les conditions sont réunies pour que tout soit pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Je m'empresse donc de signifier à nos amis de la droite libérale et/ou ultra que la Belgique est classée 17ème sur 157. Et qu'une part importante des pays européens sont en classés "mostly free".
Le Soir d'hier annonçait quant à lui que 16% de la population belge était menacé de pauvreté. Surement parcequ'on a pas encore atteint le niveau de liberté économique de Hong Kong ou de Singapour...
Et comme tout est dans tout, voila que je crois comprendre que d'aucuns pennés se trouvent plus de points communs avec un calottin qu'avec un fossile... Vraiment difficile le réveil aujourd'hui...

19 février 2007

Enorme...

C'est tellement énorme que j'ai quand même hésité avant de le publier, mais cet article, tiré du courrier international ne manque pas de m'inquiéter...

VU DU MONDE ARABE • Ségolène, tigresse impudique
Un regard conservateur et misogyne sur l'élection présidentielle en France, publié dans Asharq Al-Awsat, un quotidien panarabe de Londres qui se veut pourtant libéral.

La France est un pays important pour les Arabes, notamment parce que sa politique proarabe peut entraîner ses partenaires de l'Union européenne. Le président Jacques Chirac est considéré comme le maestro de la politique internationale. Il lui reste un mois pour décider s'il veut se représenter ou non pour un nouveau mandat. Il a contre lui son âge (74 ans) et les sondages, mais il faut bien admettre que son départ de l'Elysée sera une lourde perte pour les Arabes. Car, depuis Napoléon, la France n'a pas eu de chef d'Etat qui se préoccupe autant que lui des questions arabes, se montre aussi sensible à leurs souffrances et fasse preuve d'autant de compréhension pour leurs causes, au point qu'on peut le qualifier non seulement d'ami des Arabes, mais également de conseiller de leurs dirigeants. On n'aurait pu en dire autant même de Charles de Gaulle, qui avait été moins irréprochable avant l'éveil de sa conscience arabe, au moment de la défaite contre Israël en 1967.
Cherchez donc l'Arabe dans Ségolène ou Sarkozy ! Vous ne trouverez rien. Tous deux ont visité Israël, aucun des deux n'a visité une des capitales arabes qui comptent sur la scène moyen-orientale, telles que Riyad ou Le Caire. Il faut dire qu'en Europe on ne s'intéresse pas beaucoup à la politique étrangère. Le débat public tourne autour des questions fiscales. Les électeurs se préoccupent de leur portefeuille, des problèmes économiques, de l'inflation, du prix des logements et de leur bien-être. Aucun des deux principaux candidats ne se rend compte que les Arabes constituent une source considérable de puissance et d'influence pour la France en Europe et dans le monde.
A la limite, les Arabes pourraient recevoir Sarkozy. Mais ils seraient bien embarrassés de recevoir Ségolène. Déjà, ils ont reçu Condoleezza Rice sans savoir si elle était vierge. Mais Ségolène, qui est la compagne du chef de son parti, François Hollande, a carrément mis au monde quatre enfants hors mariage. Les Arabes pourraient-ils accepter une femme comme présidente ? En Egypte, un mufti a jugé licite qu'une femme devienne présidente, et les musulmans du Pakistan, du Bangladesh, d'Indonésie et de Turquie ont porté des femmes au pouvoir.
Mais les Arabes ne semblent pas vraiment disposés à accepter cette éventualité. A une époque où les valeurs religieuses de pudeur sont de nouveau d'actualité, il sera tout de même difficile de recevoir une femme qui est mère sans être mariée. La famille est la base de la société musulmane, et le mariage en est une institution sacrée. Tel n'est pas le cas chez les Français puisque à Paris la moitié des habitants vivent seuls, qu'ils soient célibataires ou divorcés. Et la proportion d'enfants nés hors mariage atteint des niveaux invraisemblables pour une société catholique.
Le chef du Parti socialiste est à la fois le point fort et le point faible de Ségolène. Hollande est un homme politique aguerri, cultivé, pondéré. Il aime sa compagne au point d'avoir sacrifié ses propres chances de parvenir à la présidence. Moi, à sa place, je n'en aurais pas fait autant. Les femmes de pouvoir me font peur. Ce sont toutes des tigresses qui essaient de vous faire oublier leurs griffes. La Turque Tansu Ciller a participé à la corruption de la vie politique turque, l'Indienne Indira Gandhi a suspendu temporairement la démocratie indienne et a émasculé des hommes afin de limiter la démographie de son pays. Quant à l'Américaine Hillary Clinton, elle veut dicter leur vote aux femmes blanches afin d'empêcher un homme noir d'arriver à la Maison-Blanche.
Depuis la fin des différences idéologiques entre la gauche et la droite, rien ne les distingue plus au niveau politique. Ségolène et Sarkozy parlent grosso mode le même langage, et la seule différence est que l'une est une jolie femme, l'autre un homme sérieux. Les Français passent plus de temps à fumer qu'à travailler, aiment discuter de la nécessité des réformes sans jamais les réaliser et se mettent en grève dès que l'Etat touche à leurs acquis syndicaux. Alors que la France avait connu la prospérité dans les années 1950 et 1960, elle ploie aujourd'hui sous les impôts, les restrictions aux lois du marché, une Sécurité sociale qui épuise les caisses de l'Etat et un taux de chômage élevé. Pour arriver à la présidence française, il faut faire un parcours long et difficile puisqu'il n'y a ni héritage ni transmission.

Ghassan Al-Imam, Asharq Al-Awsat, Londres

15 février 2007

6 février : journée mondiale contre les mutilations génitales féminines.

Vu le sujet, vous ne m'en voudrez pas de ne pas illustrer ce post, ce sur quoi j'ai mis la main est vraiment très gore.
Le calendrier regorge de journées de mobilisation contre (ou pour) tel ou tel thème. A la limite, il y plus de jours à marquer d'une pierre rouge dans le calendrier militant que de saints au calendrier des postes. Pourtant, un mail récent m'a fait remarquer que j'ai raté la journée de lutte contre l'excision - 6 février, lisez le titre, bande de comiques. Comme je ne vois pas de raison de ne plus en parler parce que le jour est passé, je m'empresse de me rattraper.
Lecteur curieux mais mal informé, tu te demandes sans doute "il en fait des tonnes, mais c'est quoi l'excision, finalement?". Excellente question, je te remercie de l'avoir posée.
Donc, l'excision, c'est simple, c'est l'ablation du clitoris et d'une partie des petites lèvres, une coutume très pratiquée en afrique sub-saharienne. Ca a son petit coté "Lao Tseu a dit: il faut trouver la voie. C'est très simple, il suffit de vous couper la tête". Comme un parfum de Radjadjaï...
Et ce sont, par an, pas moins de 3 millions de gamines de 4 à 12 ans qui sont visées par cette joyeuseté. Une toutes les 15 secondes. Au total, quelques 130 millions de femmes auraient été mutilées de cette manière. Et je vous épargne les conséquences en termes de santé, tant sur le coup que pour celles qui survivent à "l'opération".
Le protocole de Maputo, signé par 15 pays africains, appelle à la condamnation légale de cette pratique d'un autre âge - encore en vigueur dans pas moins de 28 pays, et parfois chez nous!
Ratifier un protocole, c'est très bien, encore faut-il l'appliquer. Et c'est là que vous pouvez faire quelque chose. Les pays européens, dans leur rapports bi-ou multilatéraux avec les pays concernés, doivent mettre la pression pour que le droit des femmes à disposer de leur corps soit réellement appliqué.
Vous me voyez venir?
Gagné!
L'ASBL Respect everyone, everywhere (ok, c'est pas le nom le plus percutant qu'il soit possible d'imaginer pour une ASBL) a lancé une pétition en ligne qui va dans ce sens. Vous pouvez la signer en français ici. The website is still under construction but should be running in English as well soon.

14 février 2007

La vie en bleu...


Aujourd'hui, impossible d'y couper, c'est la Saint-Valentin. Puisqu'il est de bon ton de verser dans le sentimentalisme dégoulinant en ce jour précis, j'y vais aussi de ma déclaration: libéraux bruxellois, vous êtes merveilleux. Surout ne touchez à rien. Restez pile poil comme vous êtes.
Non, c'est vrai: on a du mal d'arrêter de rigoler avec un navet libertarien comme Destexhe et je vous ai déjà parlé de mon ultra-libéral local ixellois, Olivier de Clippelle. Inutile de revenir sur Jacques "la loi à l'ouest de la gare du midi" Simonet. Par contre, la dernière trouvaille du quatrième Dalton vaut la peine qu'on ponde deux lignes dessus.
Vincent Dewolf, ci-devant bourgmestre d'Etterbeek, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a donc eu une idée géniale. Partant du principe bien établi "on n'est heureux que dans la propriété privée", il a décidé de s'attaquer à la problématique du logement. Attention: Vincent, le logement, il connait. Il siègeait comme député régional dans la commission du même nom lors du vote sur le Code Bruxellois du Logement. Il a d'ailleurs eu l'occasion d'y expliquer que le logement social, à Bruxelles, c'est un foyer insurrectionnel. L'idée de voir le drapeau rouge flotter sur le siège du Foyer Etterbeekois est plaisante mais ne nous laissons pas distraire.
Donc, monsieur le Bourgmestre prend le logement à bras le corps. Et voila le coup de génie: qu'est-ce qui coûte cher dans l'achat d'un logement à Bruxelles? Le terrain pardi! Qui dit plus de terrain, dit plus de logements trop cher. Enfantin.
Par ailleurs les communes sont jalouses de leur patrimoine foncier, ce qui est bien légitime.
L'équation est fort simple. La commune cède un droit de superficie sur certaines de ses propriétés pour un temps déterminé et "vend" les logements qui se trouvent dessus. Le même système qu'à Londres. "Interessant pour les plus jeunes qui ne paient pas un loyer à fond perdu autant que pour les personnes plus âgées qui s'offrent une sécurité d'existence." Et au terme du droit de superficie? La commune récupère le tout.
Là, franchement, je dois dire: chapeau bas, M. Dewolf. Plus fort que Pierre Bellemarre! Si je traduis bien le système, plutôt que d'investir dans "un loyer à fond perdu", les plus jeunes ont la possibilité de s'endetter auprès de leur organisme banquaire pour acheter... du vent. Enfin, plus exactement, pour louer sur une période équivalente à la durée du droit de superficie, des briques et du mortier. En soi, ce n'est déjà pas mal comme manoeuvre. Mais il faut ajouter à cela que rien n'empêche de "vendre" une deuxième fois le même bien lorsque celui-ci revient entre ses mains.
Et ce n'est pas tout! Evidemment, ça permet de faire discrètement sortir du parc de logements publics une série de biens appartenant à la Régie Foncière communale. Toujours autant de risque en moins de voir un de ces salauds de pauvre s'installer dedans! Et comme on peut raisonnablement espérer que quelqu'un qui vit dans l'illusion de la propriété (enfin, illusion, sauf en terme de responsabilités, bien sûr) entretiendra jalousement "son" bien, même pas besoin de se casser la tête à entretenir un service technique public responsable de garantir le maintien en l'état.
Tout ça est beau comme Adam Smith. Quand je pense qu'il ya encore de villains rouges rétrogrades pour s'opposer à de tels progrès sociaux. Quel scandale! A mort!

13 février 2007

Magical Mystery Smet / Stib

Je crois que Pascal Smet est devenu fou. Ou alors au moins qu'il fait le fou. Ce n'est pas encore très clair.
En tout cas, pas moyen d'échapper à sa dernière campagne de pub, qui fleurit dans les couloirs du métro bruxellois comme le coquelicot sur la plaine de l'Yser. Au départ, une évidence: les transports en commun, c'est bien, mais si ça allait plus vite, ce serait tout de même mieux. Et qu'est ce qui fait que ça va pas aussi vite que Pascal le voudrait? Pas le manque de site propre bien sur: c'est la file à l'entrée des bus! Et pourquoi qu'il y a des files? Parcequ'il faut rendre la monnaie à tous ces ploucs qui ne savent même pas se payer un abonnement à l'année, bien entendu!
Donc, voila l'idée de génie: maintenant, si vous achetez votre billet dans le bus, c'est 2€. Parce que ça va évidemment plus vite de rendre la monnaie sur deux euros que sur un euro cinquante, évidemment. Ca crève les yeux, tout le monde sait ça. Supprimer l'entrée par l'avant ou rendre les transports en commun gratuits, ça ne risque certainement pas d'influencer sur la fréquentation ou sur la vitesse commerciale. Mais augmenter le tarif pour le type qui doit déjà prendre le bus pour se rendre à un point de pré-vente de billet, ça c'est balèze!
Bon, Pascal, sans rire, c'est tout ce que tu as trouvé pour nous faire gober une nouvelle augmentation des tarifs sur ton réseau? Tu te moquerais pas un peu de nous par hasard? Tu te souviens vaguement de ce que veut dire le S dans SP.A?
Et qu'est-ce qu'on apprend? Le retour de la chasse aux musicos qui font la manche dans les rames, sous prétexte qu'ils sont bruyants et que le métro est sale! Ca ne vous rappelle rien, non? Allez, Pascal, reviens sur terre, je préférais quand tu t'occupais de piscines à ciel ouvert...

12 février 2007

La Femme et le Socialisme

Durant cette Université d'Hiver, un workshop sur le féminisme m'a amener à me poser la question "dans le fond, une société socialiste serait-elle moins patriarcale? L'essentiel du modèle reste écrit du point de vue de l'homme blanc et la question de l'égalité des genres dans le nouveau système de production n'est pas vraiment abordé".
Comme on en apprend tous les jours et que je m'en voudrais de ne pas vous inviter à vous améliorer en même temps que moi, je vous propose la lecture de ce texte de August Bebel, fondateur du SPD: La Femme et le Socialisme.
Si ce n'est pas le premier post que vous lisez sur ce blog, vous aurez vite compris que je n'adhère pas aux violentes attaques de Lafargue contre Proudhon dans son avant-propos. Quant au reste, je vous en dirai plus quand je l'aurai fini (200 pages en pdf, c'est sympa mais c'est pas super pratique à lire). J'attends encore une fois vos appréciations.

Winter University - 2ème édition

Pour la deuxième année consécutive, le MJS accueillait, au Parlement Européen, l'Université d'Hiver d'Ecosy.
Au menu de cette deuxième édition, une évaluation à mi-mandat du travail du groupe parlementaire socialiste et le dépot d'une série de revendications en vue des prochaines élections européennes.
Un groupe d'une trentaine de JS, des militants pour la plupart aguerris, venus de -presque- tous les horizons de l'Union ont débattus avec des parlementaires, des syndicalistes et des ONG pendant toute la semaine. Et bien, si la cohérence idéologique de notre structure commune n'est toujours pas pour demain, je suis heureux de dire que chacun des participants, de gauche ou beaucoup moins, avait à coeur de défendre son point de vue, de participer constructivement et d'essayer de convaincre. Une attitude plutot raffraichissante si on prend le risque de la comparer à certains débats avec le Présidium d'Ecosy...
Martin Schultz, président du groupe PSE, a cloturé la session par une intervention sur son engagement anti-fasciste et sur l'importance cruciale de la lutte contre l'extrême-droite en Europe. Et de nous lister les pays où les fachos reviennent en force... tout en évitant soigneusement de mentionner la Slovaquie. Déception quand il en vient à dire que "l'urgence elle est là, plus que dans un traité social".
Parce que pour ma part, je vois mal comment lutter efficacement contre les fachos si on refuse de voir les causes du fascisme et la détresse sociale dont il est l'expression.
A coté de ça, aussi longtemps que les socio-démocrartes ne parviendront pas à assumer une identité de gauche, et même de gauche radicale, on est pas près de répondre sérieusement à cette urgence.
Un grand merci, en tout cas, aux permanents du MJS, à la FBJS et aux étudiants socialistes de l'ULB pour leur engagement et leur participation: rien de ce qui a été fait cette semaine ne l'aurait été sans votre militantisme!
La déclaration finale de l'Université d'Hiver se trouve ici et des photos .

Oui!


Ce week end, 44% de la population portugaise s'est rendue aux urnes pour décider du statut de l'avortement dans ce pays.

60% des votants se sont exprimés en faveur d'une légalisation: enfin!

Félicitations à nos camarades de la JS portugaise, qui ont pour ainsi dire initié ce nouveau référendum 9 ans après l'échec de la dernière consultation, et qui ont joué un rôle de premier plan dans la campagne et dans ce succès.

22 janvier 2007

en regardant le 12 minutes de la RTBF...


Dans un moment de désoeuvrement, je me suis livré hier soir à un exercice plutôt rare. Une petite séance de zapping. Il faut dire que je n'ai pas la télédistribution et ne capte que deux chaines, donc c'est quelque chose qui va assez vite.
Sur la Une, une émission hommage à Salvatore Adamo. Zap. Sur la Deux, un journaliste que je ne connais pas présente le "12 minutes". L'essentiel de l'info du jour en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. Fin du zapping, début de la réflexion.
Donc, premier enseignement: l'essentiel de l'info, c'est notamment le résultat du Standard (3-1 contre Lokeren et la 3ème place du championnat. Tout le monde s'en fout, sauf Tome). Mais ce n'est pas le résultat des ultra-nationalistes Serbes au cours des législatives tenues ce week-end. Pourtant, après les résultats en Pologne, en France, au Royaume-Uni, en Slovaquie et chez nous, on pourrait s'offrir le luxe d'un reportage sur cette nouvelle poussée fascisante. Soit.
Autre réflexion, un reportage sur le Darfour se terminait sur ce commentaire: "seulement il y a cette foutue (sic) rebellion qui veut sa part [des revenus pétroliers]". Ne comptez pas sur moi pour reprocher à la RTBF un quelconque manque d'objectivité. Au contraire, en tant qu'historien, l'objectivité, je n'y crois pas. La presse, quelle qu'elle soit, ne donnera jamais qu'un témoignage orienté. Tant qu'à faire, autant qu'il le soit clairement.
Mais par contre, je regrette que le reportage en question ne donne pas les éléments pour se faire une opinion propre sur l'avis du journaliste. Pour ou contre les rebelles, pour ou contre le Gouvernement, je ne me suis pas fait de religion sur la question. Enfin bon, fallait tout traiter en 12 minutes, et le Standard n'attend pas.

19 janvier 2007

Silence, on tue!


Je devais encore vous parler de l'extrrême droite au Parlement Européen, de la blogosphère belge de gauche en sortant de l'ascenseur et de l'incitation à la fraude fiscale lancée par la dernière ministre Ecolo du pays. Sans compter mes dernières acquisitions en matière de bande dessinée ou la date des prochaines législatives. Mais ce sera pour une autre fois: à chaque jour suffit son urgence!

Et l'urgence du jour est urgente depuis février 2003. Comme le rappelle, pour rapide introduction, deux articles du Monde Diplomatique, on en était déjà en juin 2006 à plus de 4 millions de personnes déplacées hors de cette région du Soudan, dans un conflit qui a longtemps menacé de s'internationaliser - avant de prendre toutes les allures du génocide pur et simple. Et, comme à l'accoutumée, la communauté internationale a réagi avec toute la détermination d'un banc de moules asthmatiques: tardive résolution de l'ONU, tergiversations sans fin autour du déploiement de casques bleus, etc.

Ce dimanche 21 janvier, veille d'une réunion des ministres européens des affaires étrangères, plusieurs personnalités politiques, dont les camarades Pierre Galand et Jean Cornil, appellent à manifester pour réclamer une intervention claire de l'Europe dans ce dossier.

Le MJS soutient la démarche et vous fixe rendez-vous dimanche 21, à 11h, au rond-point Schuman. Venez nombreux faire entendre votre voix!

18 janvier 2007

Fin de course pour le Tagawa...


Après un post destiné à l'édification de votre culture socialiste, revenons à quelque chose de bien ancré dans le réel.
Je vous ai déjà parlé du Tagawa, hotel bien connu des bruxellois pour avoir été occupé par des "mal-logés" (késako?? politiquement correct, pouah!), organisés dans l'ASBL 321 logements.
En dépit de la convention précaire qui les lient au propriétaire, les occupants avaient été priés de "déguerpir sans délais": voila qui a été confirmé par la justice, qui condamne en plus le collectif à verser quelques 18.600 euros au propriétaire - qu'on ne qualifierait pas spontanément de nécessiteux, mais c'est un autre problème.
Au niveau des portes de sortie, l'horizon n'est pas radieux. Le Foyer Ixellois s'est mis tout seul sur la touche en prenant pour ligne de n'accorder aucune dérogation au régime d'attribution de logements. Quant au CPAS de Bruxelles-Ville, il refuse d'envisager une soltion collective. Le salut ne viendra pour les plus chanceux que d'un examen de dossier individuel.
Une attitude qui est de plus en plus celle des pouvoirs publics face aux individus dans une situation précaire: ce n'est pas sans rappeler la ligne de Dewaele face aux sans papiers.
En attendant, 35 personnes vont se retrouver à la rue en plein milieu de l'hiver. Un immeuble jusque là maintenu en état grâce aux investissements réalisés par le collectif va de nouveau se retrouver à l'abandon et ira grossir la cohorte des logements vides de la Région, sans que les autorités ne s'en émeuvent suffisamment que pour prendre des mesures radicales.
Pour ceux qui se posaient encore la question, c'est maintenant officiel: le droit au logement, c'est du vent. Le seul droit qui compte, c'est celui à la propriété privée.
Vivement une révision de la Constitution en faveur du droit à UN logement!

11 janvier 2007

Einstein: Pourquoi le Socialisme



On va m'accuser de faiblesse et de recyclage à bon marché. Ou alors les esprits grincheux et un peu flemmards vont dire "non seulement il ne produit pas lui même, mais en plus il copie/colle des textes longs comme le bras pas du tout adaptés au format blog". Et je serais bien en peine de donner tord à qui que ce soit.

En attendant, c'est un texte fameux qu'il ne fait pas de mal de relire de temps à autre même si on ne le trouve pas partout non plus. Donc, paf, en avant, c'est parti. Bonne lecture et j'espère des commentaires (on peut rêver).

Albert Einstein, Pourquoi le socialisme ? , Conceptions scientifiques, morales et sociales, Bibliothèque de philosophie scientifique, Flammarion, Paris, 1952, pp. 125-132.


Pourquoi le socialisme ?


Est-il convenable qu’un homme qui n’est pas versé dans les questions économiques et sociales exprime des opinions au sujet du socialisme ? Pour de multiples raisons je crois que oui.


Considérons d’abord la question au point de vue de la connaissance scientifique. Il pourrait paraître qu’il n’y ait pas de différences méthodologiques essentielles entre l’astronomie, par exemple, et l’économie : les savants dans les deux domaines essaient de découvrir les lois généralement acceptables d’un groupe déterminé de phénomènes, afin de rendre intelligibles, d’une manière aussi claire que possible, les relations réciproques existant entre eux. Mais en réalité de telles différences existent. La découverte de lois générales en économie est rendue difficile par la circonstance que les phénomènes économiques observés sont souvent influencés par beaucoup de facteurs qu’il est très difficile d’évaluer séparément. En outre, l’expérience accumulée depuis le commencement de la période de l’histoire humaine soi-disant civilisée a été — comme on le sait bien — largement influencée et délimitée par des causes qui n’ont nullement un caractère exclusivement économique. Par exemple, la plupart des grands États dans l’histoire doivent leur existence aux conquêtes. Les peuples conquérants se sont établis, légalement et économiquement, comme classe privilégiée du pays conquis. Ils se sont attribués le monopole de la terre et ont créé un corps de prêtres choisis dans leur propre rang. Les prêtres, qui contrôlèrent l’éducation, érigèrent la division de la société en classes en une institution permanente et créèrent un système de valeurs par lequel le peuple fut dès lors, en grande partie inconsciemment, guidé dans son comportement social.


Mais la tradition historique date pour ainsi dire d’hier ; nulle part nous n’avons dépassé ce que Thorstein Veblen appelait " la phase de rapine " du développement humain. Les faits économiques qu’on peut observer appartiennent à cette phase et les lois que nous pouvons en déduire ne sont pas applicables à d’autres phases. Puisque le but réel du socialisme est de dépasser la phase de rapine du développement humain et d’aller en avant, la science économique dans son état actuel peut projeter peu de lumière sur la société socialiste de l’avenir.
En second lieu, le socialisme est orienté vers un but éthico-social. Mais la science ne peut pas créer des buts, encore moins peut-elle les faire pénétrer dans les êtres humains ; la science peut tout au plus fournir les moyens par lesquels certains buts peuvent être atteints. Mais les buts mêmes sont conçus par des personnalités animées d’un idéal moral élevé et — si ces buts ne sont pas mort-nés, mais vivants et vigoureux — sont adoptés et portés en avant par ces innombrables êtres humains qui, à demi inconscients, déterminent la lente évolution de la société.

Pour ces raisons nous devrions prendre garde de ne pas surestimer la science et les méthodes scientifiques quand il s’agit de problèmes humains ; et nous ne devrions pas admettre que les spécialistes soient les seuls qui aient le droit de s’exprimer sur des questions qui touchent à l’organisation de la société.

D’innombrables voix ont affirmé, il n’y a pas longtemps, que la société humaine traverse une crise, que sa stabilité a été gravement troublée. Il est caractéristique d’une telle situation que des individus manifestent de l’indifférence ou, même, prennent une attitude hostile à l’égard du groupe, petit ou grand, auquel ils appartiennent. Pour illustrer mon opinion je veux évoquer ici une expérience personnelle. J’ai récemment discuté avec un homme intelligent et d’un bon naturel sur la menace d’une autre guerre, qui, à mon avis, mettrait sérieusement en danger l’existence de l’humanité, et je faisais remarquer que seule une organisation supranationale offrirait une protection contre ce danger. Là-dessus mon visiteur me dit tranquillement et froidement : " Pourquoi êtes-vous si sérieusement opposé à la disparition de la race humaine ? "

Je suis sûr que, il y a un siècle, personne n’aurait si légèrement fait une affirmation de ce genre. C’est l’affirmation d’un homme qui a vainement fait des efforts pour établir un équilibre dans son intérieur et qui a plus ou moins perdu l’espoir de réussir. C’est l’expression d’une solitude et d’un isolement pénibles dont tant de gens souffrent de nos jours. Quelle en est la cause ? Y a-t-il un moyen d’en sortir ?

Il est facile de soulever des questions pareilles, mais il est difficile d’y répondre avec tant soit peu de certitude. Je vais néanmoins essayer de le faire dans la mesure de mes forces, bien que je me rende parfaitement compte que nos sentiments et nos tendances sont souvent contradictoires et obscurs et qu’ils ne peuvent pas être exprimés dans des formules aisées et simples.

L’homme est en même temps un être solitaire et un être social. Comme être solitaire il s’efforce de protéger sa propre existence et celle des êtres qui lui sont le plus proches, de satisfaire ses désirs personnels et de développer ses facultés innées. Comme être social il cherche à gagner l’approbation et l’affection de ses semblables, de partager leurs plaisirs, de les consoler dans leurs tristesses et d’améliorer leurs conditions de vie. C’est seulement l’existence de ces tendances variées, souvent contradictoires, qui explique le caractère particulier d’un homme, et leur combinaison spécifique détermine dans quelle mesure un individu peut établir son équilibre intérieur et contribuer au bien-être de la société. Il est fort possible que la force relative de ces deux tendances soit, dans son fond, fixée par l’hérédité. Mais la personnalité qui finalement apparaît est largement formée par le milieu où elle se trouve par hasard pendant son développement, par la structure de la société dans laquelle elle grandit, par la tradition de cette société et son appréciation de certains genres de comportement. Le concept abstrait de " société " signifie pour l’individu humain la somme totale de ses relations, directes et indirectes, avec ses contemporains et les générations passées. Il est capable de penser, de sentir, de lutter et de travailler par lui-même, mais il dépend tellement de la société — dans son existence physique, intellectuelle et émotionnelle — qu’il est impossible de penser à lui ou de le comprendre en dehors du cadre de la société. C’est la " société " qui fournit à l’homme la nourriture, les vêtements, l’habitation, les instruments de travail, le langage, les formes de la pensée et la plus grande partie du contenu de la pensée ; sa vie est rendue possible par le labeur et les talents de millions d’individus du passé et du présent, qui se cachent sous ce petit mot de " société ".

Il est, par conséquent, évident que la dépendance de l’individu de la société est un fait naturel qui ne peut pas être supprimé — exactement comme dans le cas des fourmis et des abeilles. Cependant, tandis que tout le processus de la vie des fourmis et des abeilles est fixé, jusque dans ses infimes détails, par des instincts héréditaires rigides, le modèle social et les relations réciproques entre les êtres humains sont très variables et susceptibles de changement. La mémoire, la capacité de faire de nouvelles combinaisons, le don de communication orale ont rendu possibles des développements parmi les êtres humains qui ne sont pas dictés par des nécessités biologiques. De tels développements se manifestent dans les traditions, dans les institutions, dans les organisations, dans la littérature, dans la science, dans les réalisations de l’ingénieur et dans les œuvres d’art. Ceci explique comment il arrive que l’homme peut, dans un certain sens, influencer sa vie par sa propre conduite et comment, dans ce processus, la pensée et le désir conscients peuvent jouer un rôle.

L’homme possède à sa naissance, par hérédité, une constitution biologique que nous devons considérer comme fixe et immuable, y compris les impulsions naturelles qui caractérisent l’espèce humaine. De plus, pendant sa vie il acquiert une constitution culturelle qu’il reçoit de la société par la communication et par beaucoup d’autres moyens d’influence. C’est cette constitution culturelle qui, dans le cours du temps, est sujette au changement et qui détermine, à un très haut degré, les rapports entre l’individu et la société. L’anthropologie moderne nous a appris, par l’investigation des soi-disant cultures primitives, que le comportement social des êtres humains peut présenter de grandes différences, étant donné qu’il dépend des modèles de culture dominants et des types d’organisation qui prédominent dans la société. C’est là-dessus que doivent fonder leurs espérances tous ceux qui s’efforcent d’améliorer le sort de l’homme : les êtres humains ne sont pas, par suite de leur constitution biologique, condamnés à se détruire mutuellement ou à être à la merci d’un sort cruel qu’ils s’infligent eux-mêmes.

Si nous nous demandons comment la structure de la société et l’attitude culturelle de l’homme devraient être changées pour rendre la vie humaine aussi satisfaisante que possible, nous devons constamment tenir compte du fait qu’il y a certaines conditions que nous ne sommes pas capables de modifier. Comme nous l’avons déjà mentionné plus haut, la nature biologique de l’homme n’est point, pour tous les buts pratiques, sujette au changement. De plus, les développements technologiques et démographiques de ces derniers siècles ont créé des conditions qui doivent continuer. Chez des populations relativement denses, qui possèdent les biens indispensables à leur existence, une extrême division du travail et une organisation de production très centralisée sont absolument nécessaires. Le temps, qui, vu de loin, paraît si idyllique, a pour toujours disparu où des individus ou des groupes relativement petits pouvaient se suffire complètement à eux-mêmes. On n’exagère pas beaucoup en disant que l’humanité constitue à présent une communauté planétaire de production et de consommation.

Je suis maintenant arrivé au point où je peux indiquer brièvement ce qui constitue pour moi l’essence de la crise de notre temps. Il s’agit du rapport entre l’individu et la société. L’individu est devenu plus conscient que jamais de sa dépendance de la société. Mais il n’éprouve pas cette dépendance comme un bien positif, comme une attache organique, comme une force protectrice, mais plutôt comme une menace pour ses droits naturels, ou même pour son existence économique. En outre, sa position sociale est telle que les tendances égoïstes de son être sont constamment mises en avant, tandis que ses tendances sociales qui, par nature, sont plus faibles, se dégradent progressivement. Tous les êtres humains, quelle que soit leur position sociale, souffrent de ce processus de dégradation. Prisonniers sans le savoir de leur propre égoïsme, ils se sentent en état d’insécurité, isolés et privés de la naïve, simple et pure joie de vivre. L’homme ne peut trouver de sens à la vie, qui est brève et périlleuse, qu’en se dévouant à la société.

L’anarchie économique de la société capitaliste, telle qu’elle existe aujourd’hui, est, à mon avis, la source réelle du mal. Nous voyons devant nous une immense société de producteurs dont les membres cherchent sans cesse à se priver mutuellement du fruit de leur travail collectif — non pas par la force, mais, en somme, conformément aux règles légalement établies. Sous ce rapport, il est important de se rendre compte que les moyens de la production — c’est-à-dire toute la capacité productive nécessaire pour produire les biens de consommation ainsi que, par surcroît, les biens en capital — pourraient légalement être, et sont même pour la plus grande part, la propriété privée de certains individus.

Pour des raisons de simplicité je veux, dans la discussion qui va suivre, appeler " ouvriers " tous ceux qui n’ont point part à la possession des moyens de production, bien que cela ne corresponde pas tout à fait à l’emploi ordinaire du terme. Le possesseur des moyens de production est en état d’acheter la capacité de travail de l’ouvrier. En se servant des moyens de production, l’ouvrier produit de nouveaux biens qui deviennent la propriété du capitaliste. Le point essentiel dans ce processus est le rapport entre ce que l’ouvrier produit et ce qu’il reçoit comme salaire, les deux choses étant évaluées en termes de valeur réelle. Dans la mesure où le contrat de travail est " libre ", ce que l’ouvrier reçoit est déterminé, non pas par la valeur réelle des biens qu’il produit, mais par le minimum de ses besoins et par le rapport entre le nombre d’ouvriers dont le capitaliste a besoin et le nombre d’ouvriers qui sont à la recherche d’un emploi. Il faut comprendre que même en théorie le salaire de l’ouvrier n’est pas déterminé par la valeur de son produit.

Le capital privé tend à se concentrer en peu de mains, en partie à cause de la compétition entre les capitalistes, en partie parce que le développement technologique et la division croissante du travail encouragent la formation de plus grandes unités de production aux dépens des plus petites. Le résultat de ces développements est une oligarchie de capitalistes dont la formidable puissance ne peut effectivement être refrénée, pas même par une société qui a une organisation politique démocratique. Ceci est vrai, puisque les membres du corps législatif sont choisis par des partis politiques largement financés ou autrement influencés par les capitalistes privés qui, pour tous les buts pratiques, séparent le corps électoral de la législature. La conséquence en est que, dans le fait, les représentants du peuple ne protègent pas suffisamment les intérêts des moins Privilégiés. De plus, dans les conditions actuelles, les capitalistes contrôlent inévitablement, d’une manière directe ou indirecte, les principales sources d’information (presse, radio, éducation). Il est ainsi extrêmement difficile pour le citoyen, et dans la plupart des cas tout à fait impossible, d’arriver à des conclusions objectives et de faire un usage intelligent de ses droits politiques.

La situation dominante dans une économie basée sur la propriété privée du capital est ainsi caractérisée par deux principes importants: premièrement, les moyens de production (le capital) sont en possession privée et les possesseurs en disposent comme ils le jugent convenable ; secondement, le contrat de travail est libre. Bien entendu, une société capitaliste pure dans ce sens n’existe pas. Il convient de noter en particulier que les ouvriers, après de longues et âpres luttes politiques, ont réussi à obtenir pour certaines catégories d’entre eux une meilleure forme de " contrat de travail libre ". Mais, prise dans son ensemble, l’économie d’aujourd’hui ne diffère pas beaucoup du capitalisme " pur ".

La production est faite en vue du profit et non pour l’utilité. Il n’y a pas moyen de prévoir que tous ceux qui sont capables et désireux de travailler pourront toujours trouver un emploi ; une " armée " de chômeurs existe déjà. L’ouvrier est constamment dans la crainte de perdre son emploi. Et puisque les chômeurs et les ouvriers mal payés sont de faibles consommateurs, la production des biens de consommation est restreinte et a pour conséquence de grands inconvénients. Le progrès technologique a souvent pour résultat un accroissement du nombre des chômeurs plutôt qu’un allégement du travail pénible pour tous. L’aiguillon du profit en conjonction avec la compétition entre les capitalistes est responsable de l’instabilité dans l’accumulation et l’utilisation du capital, qui amène des dépressions économiques de plus en plus graves. La compétition illimitée conduit à un gaspillage considérable de travail et à la mutilation de la conscience sociale des individus dont j’ai fait mention plus haut.

Je considère cette mutilation des individus comme le pire mal du capitalisme. Tout notre système d’éducation souffre de ce mal. Une attitude de compétition exagérée est inculquée à l’étudiant, qui est dressé à idolâtrer le succès de l’acquisition comme une préparation à sa carrière future.

Je suis convaincu qu’il n’y a qu’un seul moyen d’éliminer ces maux graves, à savoir, l’établissement d’une économie socialiste, accompagnée d’un système d’éducation orienté vers des buts sociaux. Dans une telle économie, les moyens de production appartiendraient à la société elle-même et seraient utilisés d’un façon planifiée. Une économie planifiée, qui adapte la production aux besoins de la société, distribuerait le travail à faire entre tous ceux qui sont capables de travailler et garantirait les moyens d’existence à chaque homme, à chaque femme, à chaque enfant. L’éducation de l’individu devrait favoriser le développement de ses facultés innées et lui inculquer le sens de la responsabilité envers ses semblables, au lieu de la glorification du pouvoir et du succès, comme cela se fait dans la société actuelle.

Il est cependant nécessaire de rappeler qu’une économie planifiée n’est pas encore le socialisme. Une telle économie pourrait être accompagnée d’un complet asservissement de l’individu. La réalisation du socialisme exige la solution de quelques problèmes socio-politiques extrêmement difficiles : comment serait-il possible, en face d’une centralisation extrême du pouvoir politique et économique, d’empêcher la bureaucratie de devenir toute-puissante et présomptueuse ? Comment pourrait-on protéger les droits de l’individu et assurer un contrepoids démocratique au pouvoir de la bureaucratie ?

09 janvier 2007

Le SJÖ occupe le siège du PS autrichien!

Je lis à l'instant sur le Blog de Graham que nos camarades du SJÖ, les jeunes socialistes autrichiens ont occupé cette nuit le siège de leur parti. Une façon radicale de protester contre l'accord de gouvernement signé hier entre le SPÖ (les sociaux-démocrates) et l'ÖVP (les conservateurs).
Cet accord n'est pas seulement à des années lumières du gouvernement minoritaire que revendiquaient la SJ, il est également en porte à faux complet avec les promesses électorales du parti. Suivant les termes de celui-ci, il apparait que le minerval dans l'enseignement supérieur (récemment introduit par le gouvernement Schüssel) restera en place, qu'il n'y aura pas d'interruption du programme de réarmement - alors que l'Autriche, à ma connaissance, est toujours neutre - et qu'il n'y aura aucune avancée en ce qui concerne les droits des gays.
Pour résumer, Bettina Schwartzmeyer, la présidente de l'European Youth Forum, constate que "99 jours de négociations n'auront amené que le volontariat forcé"!
Avec cette occupation, les Jeunes Socialistes jouent non seulement leur rôle de force de progrès, ils accomplissent aussi le devoir moral de tout militant, à savoir contrôler efficacement les leaders du parti.
C'est pourquoi le MJS les assure de leur pleine solidarité.

06 janvier 2007

Dépot de candidature Ecosy

Puisque tout cela est maintenant très officiel :

To the Control Commission of ECOSY
Rue du Trône 98
1050 Bruxelles


Objet: Candidacy to the position of Vice-President of Ecosy


Dear Comrades,

As the letter here attached shows, MJS Belgium designated me as a candidate to the position of Vice-President of ECOSY.

Ever since I joined MJS, at the end of my studies – and even before, as a student activist – I have always been convinced of the necessity to profoundly change the structures of society to make it a properly inclusive and democratic one. And socialism appeared as the most pertinent way to lead to the social changes that were needed. At the same time, it struck me that such a will of change could not be limited to the mere national level. In our modern society, more than ever, workers do not have a fatherland! I am convinced of the importance of internationalism in this context.

This is the reason why I first joined in ECOSY activities, first as a grassroot activists at summer universities, seminars and so on, following the opportunities that the strong commitment of MJS to our common organisation provided, and then as a Bureau Member during the last mandate.

In the course of these last two years, ECOSY engaged in an important reformation process, as is shown by the modification of our statutes and especially by the revision of our position paper, and ran a efficient campaign in favour of a Social Europe, thanks to the work of the former presidium and especially of the Secretary General.

Up till now, the Young European Socialist has been successful in creating a common identity to our activists across Europe. This activist force must now be used to put Ecosy as the spearpoint of the social struggle, at the advant-garde of the PES. On such major issues for the future of a Social Europe as the defense of Public services, the minimum wage, the working time reduction, the tackling of an ageing society through the management of immigration and the integration thereof or the Policies of the Union towards the neighbouring countries, it is now time to forge our organisation as an efficient tool of political lobby towards the Union authorities.

This is the mandate for which the MJS, and myself, are putting forward my candidacy for the position of vice-President of ECOSY.

Brian BOOTH

04 janvier 2007

Pétition contre les armes à sous-munition.


Dear friends and comrades (oui, cette fois ci, c'est en anglais mais le lien est bilingue),
This picture might seem to be rather gory. It is, but it serves a purpose. This body is a victim of a cluster bomb's. 98% of people victim of this military device are civilians, as unexploded submunitions are just as dangerous as anti-personnel mines. Clsuter bombs are forbidden under Belgian law since may the 18th 2006. But such a ban in Belgium only does not make much sense: these weapons must be wiped out altogether.
This is the reason why PS Senator Philippe Mahoux launched this petition. Please take a minute of your time to sign it.
Thanks in advance!

La journée de la femme en avance?


Dans notre grande série "Est-ce que nos médias ne seraient pas un poil bourgeois et réacs par hasard?", Le Soir donnait l'impression de célébrer à sa manière la journée de la femme avec 3 mois d'avance.
Le prétexte, c'est la revalorisation du salaire parental par le gouvernement Merkel. Depuis le 1er janvier, en effet, celui des parents qui restera à la maison pour s'occuper des enfants aura droit pendant un an à 67% de son salaire net - ce n'est pas précisé par l'article mais je présume qu'on prévoit tout de même un maximum - plus une prime de 10% pour les enfants nés dans les 30 mois qui suivent. Et Christophe Bourdoiseau (le journaliste) de nous vendre la mesure comme une révolution dans la mentalité des chrétien-démocrates pour qui "la femme idéale a toujours été fidèle aux 3k: Kinder, Küche, Kirche". Ne réservant que quelques caractères aux critiques de l'opposition.
C'est bien joli mais, d'un point de vue féministe, c'est tout de même se moquer du monde.
Bien sur, la mesure en question est accessible aux deux parents. Mais on sait par ailleurs que dans ce genre de cas, c'est le parent dont le revenu est le plus faible qui renonce à une partie de son salaire pour s'occuper de la marmaille. Et je vous renvoie ici pour un bref rappel des différences salariales hommes/femmes.
Qui plus est, voila encore une mesure qui ne vient pas vraiment en aide aux ménages à faibles revenus - ce n'est de toute façon pas évident de nouer les deux bouts avec deux petits salaires. Par contre, les classes les plus aisées...
Bon, soyons clair, la mesure n'est pas ridicule mais elle me pose deux problèmes.
1) Elle part du principe que si la natalité baisse, c'est parceque les couples n'ont pas les moyens de faire des enfants. C'est souvent vrai. Mais c'est faire l'impasse un peu vite sur le fait que le manque de stabilité économique des ménages et la précarisation croissante n'est pas vraiment de nature à encourager à se reproduire. Dans une ambiance où on n'est jamais certain de conserver demain les ressources dont on dispose aujourd'hui, se lancer dans un projet familial n'est pas évident (un enfant, c'est 20 ans minimum - ma mère dirait toute une vie mais c'est un autre débat).
2) en terme d'égalité des genres, elle ne résout rien, comme je l'ai déjà dit. D'ailleurs, je crains qu'aussi longtemps qu'on continuera d'offrir des poupées aux petites filles et qu'on répètera aux petits garçons qu'un homme ça ne pleure pas - non, non, même si on perd 3-2 après avoir mené Chelsea 2-1 jusqu'à 10 minutes du terme - on ne risque pas de résoudre la question.
"Alors on reste assis sur sa chaise et on critique tout?" me demandera le lecteur attentif mais sceptique quant à mes sempiternelles plaintes contre le capitalisme triomphant.
Non, bien sur. Mais en attendant de convaincre chacun de nos concitoyens qu'il n'y pas de raison d'éduquer différemment un homme et une femme, on peut toujours commencer par conditionner l'accès à la mesure par une répartition égale du congé parental entre les 2 parents. Et investir massivement dans la création de crèches publiques.

03 janvier 2007

nettoyage hivernal

Tant que je suis à spammer ma propre page, je vous signale que j'ai fait un peu le ménage dans les liens à droite. Les blogs morts ou supposés tels sont supprimés et éventuellement remplacés par d'autres, certains sont "en sursis".

Dans la section un peu de tout, et pour couper court à toute question déplacée: oui, Phil est mon coloc et, oui, c'est bien dans notre salon qu'il y a un bordel pareil (heureusement, c'est une toute petite photo et il a une grosse tête). Je le fais sur une base régulière mais je vous recommande aussi la lecture en ligne de "A Voix Autre".
En fait, je vous en recommande surtout la lecture papier moyennant finance (à prix libre) mais la propagande révolutionnaire n'a pas de prix - donc lisez le en ligne et faites leur un virement à hauteur de l'info que vous en tirerez.

Mais qu'esse tu fais doudou, dis donc?

" Hé Braiou, tu nous délaisse, ça fait longtemps qu'on ne t'a plus lu! Dis-nous Brian, comment cela se fait-ce? comment ça se fait qu'on ne te lit plus?" (air connu).

Et vous vous en plaignez, malheureux? Au lieu de vous réjouir d'avoir échappé, en cette période de fêtes, à la cruelle révélation que le dernier type à avoir une vision d'avenir à gauche pour l'Europe, c'est Jacques Delors! Alors que vous auriez appris que Howard Dean ne me convaincrait pas d'échanger deux barils de mon ancienne poudre contre un bidon de Silan (t)! Que peut-être vous auriez été consternés de découvrir que, pour les sociaux-démocrates danois, ce qui compte ce n'est pas la qualité des positions du PSE mais bien de savoir quel compromis on va faire avec la droite sur leur base!
Bande d'ingrats, va!
Bon évidemment, on est aussi passé à coté d'une tranche de franche rigolade en revenant sur une interview de Joelle Milquet dans le Soir. On aurait pu appeler ça "Joelle ou le consuméro-électoralisme". Mais c'était une bien maigre consolation.
Allez, comme je ne suis pas rancunier, je vous souhaite tout de même à tous une excellente année 2007!