Aujourd'hui, impossible d'y couper, c'est la Saint-Valentin. Puisqu'il est de bon ton de verser dans le sentimentalisme dégoulinant en ce jour précis, j'y vais aussi de ma déclaration: libéraux bruxellois, vous êtes merveilleux. Surout ne touchez à rien. Restez pile poil comme vous êtes.
Non, c'est vrai: on a du mal d'arrêter de rigoler avec un navet libertarien comme Destexhe et je vous ai déjà parlé de mon ultra-libéral local ixellois, Olivier de Clippelle. Inutile de revenir sur Jacques "la loi à l'ouest de la gare du midi" Simonet. Par contre, la dernière trouvaille du quatrième Dalton vaut la peine qu'on ponde deux lignes dessus.
Vincent Dewolf, ci-devant bourgmestre d'Etterbeek, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a donc eu une idée géniale. Partant du principe bien établi "on n'est heureux que dans la propriété privée", il a décidé de s'attaquer à la problématique du logement. Attention: Vincent, le logement, il connait. Il siègeait comme député régional dans la commission du même nom lors du vote sur le Code Bruxellois du Logement. Il a d'ailleurs eu l'occasion d'y expliquer que le logement social, à Bruxelles, c'est un foyer insurrectionnel. L'idée de voir le drapeau rouge flotter sur le siège du Foyer Etterbeekois est plaisante mais ne nous laissons pas distraire.
Donc, monsieur le Bourgmestre prend le logement à bras le corps. Et voila le coup de génie: qu'est-ce qui coûte cher dans l'achat d'un logement à Bruxelles? Le terrain pardi! Qui dit plus de terrain, dit plus de logements trop cher. Enfantin.
Par ailleurs les communes sont jalouses de leur patrimoine foncier, ce qui est bien légitime.
L'équation est fort simple. La commune cède un droit de superficie sur certaines de ses propriétés pour un temps déterminé et "vend" les logements qui se trouvent dessus. Le même système qu'à Londres. "Interessant pour les plus jeunes qui ne paient pas un loyer à fond perdu autant que pour les personnes plus âgées qui s'offrent une sécurité d'existence." Et au terme du droit de superficie? La commune récupère le tout.
Là, franchement, je dois dire: chapeau bas, M. Dewolf. Plus fort que Pierre Bellemarre! Si je traduis bien le système, plutôt que d'investir dans "un loyer à fond perdu", les plus jeunes ont la possibilité de s'endetter auprès de leur organisme banquaire pour acheter... du vent. Enfin, plus exactement, pour louer sur une période équivalente à la durée du droit de superficie, des briques et du mortier. En soi, ce n'est déjà pas mal comme manoeuvre. Mais il faut ajouter à cela que rien n'empêche de "vendre" une deuxième fois le même bien lorsque celui-ci revient entre ses mains.
Et ce n'est pas tout! Evidemment, ça permet de faire discrètement sortir du parc de logements publics une série de biens appartenant à la Régie Foncière communale. Toujours autant de risque en moins de voir un de ces salauds de pauvre s'installer dedans! Et comme on peut raisonnablement espérer que quelqu'un qui vit dans l'illusion de la propriété (enfin, illusion, sauf en terme de responsabilités, bien sûr) entretiendra jalousement "son" bien, même pas besoin de se casser la tête à entretenir un service technique public responsable de garantir le maintien en l'état.
Tout ça est beau comme Adam Smith. Quand je pense qu'il ya encore de villains rouges rétrogrades pour s'opposer à de tels progrès sociaux. Quel scandale! A mort!
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