22 octobre 2007

Guy Môquet, texte alternatif.

C'est aujourd'hui que l'omniprésident Sarkozy a décidé de faire lire en classe la lettre de Guy Môquet à ses parents.

Pour rappel, Guy Môquet était un militant communiste, arrêté par la Gestapo et fusillé. Le Président français se garde bien de mettre en avant les opinions politiques de Môquet pour ne plus faire de lui qu'une sorte d'icône éthérée incarnant le fantasme d'une France résistante dépolitisée.


Si vous tenez à lire du Môquet aujourd'hui, je vous invite à plutôt vous pencher sur ce poème (en cours de rédaction par lui) confisqué le jour de son arrestation et qui, si on en peut pas parler de grande littérature, remet en tout cas la Maison du Peuple au milieu du village!


Tuer le Capitalisme.


Parmi ceux qui sont en prison

Se trouvent nos 3 camarades

Berselli, Planquette et Simon

Qui vont passer des jours maussades


Vous êtes tous trois enfermés

Mais Patience, prenez courage

Vous serez bientôt libérés

Par tous vos frères d’esclavage


Les traïtres de notre pays

Ces agents du capitalisme

Nous les chasserons hors d’ici

Pour instaurer le socialisme


Main dans la main Révolution

Pour que vainque le communisme

Pour vous sortitr de la prison

Pour tuer le capitalisme


Ils se sont sacrifiés pour nous

Par leur action libératrice



28 septembre 2007

I want to ride my bicycle!


I was thinking of a post on the mobility week in Brussels. But this piece of very distantly related information seems quite a lot more useful.

People, Workers and Union often feel completely helpless when comes the announcement of delocalisations. The factory is to close down, and the only thing you can still fight for is a decent compensation or the activation of public funds to help you out of the labour market (early retirement schemes, etc...) or to recycle into a new job.

But if one or the other was to advance the idea to get the production running again on a self-organised pattern, he would more often than not hear comments like "this is not Argentina, this is not an option". Well, it would seem that some people in Germany know better.

When the owners of Bike System GmbH, Nordhausen (Thuringen), decided to shut down the iron curtain on their production line, the workers decided to pick it up and to organise the production and distribution of their own "strike bike". If they manage to have 1800 of those ordered by october the 2nd, they will not only secure the survival of their jobs. They will also show that other organisation of the labour market is actually possible, even in our post modern west.

If you have any say in any kind of organisation with access to some financial ressources (especially in Germany), help them out, and bike your way to socialism: each bike costs 275 euros only... All the details and procedures are here

26 septembre 2007

Update Birmanie

Sans doute déjà plus une nouvelle pour beaucoup d'entre vous - mais voici une dépeche AFP sur les derniers évenements en Birmanie. Montrez votre soutien et votre solidarité : écrivez aux représentants du gouvernement birman en Belgique et à Karel de Gucht!

RANGOUN (AFP) - La junte en Birmanie a commencé mercredi à réprimer le mouvement de protestation mené par des bonzes contre le régime militaire, faisant charger des dizaines de milliers de manifestants à Rangoun où au moins quatre personnes -un civil et trois moines- ont été tuées et cent blessées.

Trois autres civils ont été blessés par des balles tirées par les forces de sécurité, a indiqué à l'AFP un responsable hospitalier. Parmi ceux-ci figure une femme atteinte à la poitrine.
Dans des incidents distincts avec les militaires et policiers, au moins trois moines bouddhistes ont été tués, selon un responsable birman ayant requis l'anonymat.
Un bonze a été tué par un coup de feu alors qu'il tentait de désarmer un soldat et deux autres religieux ont été battus à mort, a dit cette source.
Un second responsable a précisé que les incidents avec des bonzes s'étaient notamment produits près de la célèbre pagode Shwedagon, point de ralliement des moines qui ont pris la tête de défilés quotidiens contre la junte depuis le 18 septembre à Rangoun.
Une centaine de manifestants, dont la moitié de bonzes, ont aussi été blessés, selon des témoins.
Par ailleurs, quelque 200 personnes ont été arrêtées, selon ces sources.
Parmi celles-ci se trouvent au moins une centaine de moines, selon un diplomate étranger.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a été convoqué d'urgence pour des consultations sur la Birmanie mercredi à 15H00 (19H00 GMT), a annoncé à New York le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, dont le pays assure ce mois-ci la présidence tournante du Conseil.
D'autres pays ont fait part de leur sérieuse préoccupation.
Le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis 2003, a déclaré que le régime militaire avait commis "une faute irréparable" au regard de l'Histoire, en chargeant des manifestants pacifiques, dont des bonzes.
Les premiers incidents ont été signalés vers 12H00 locales (05H30 GMT), lorsques les forces de sécurité ont chargé quelque 700 personnes, principalement des étudiants mais aussi des bonzes, qui commençaient à se rassembler non loin de la pagode Shwedagon. Les manifestants ont été frappés indistinctement à coups de matraque.
Un peu plus tard, dans le quartier de la pagode Sule, des policiers et des soldats ont tiré en l'air et ont fait usage de gaz lacrymogène, alors que des milliers de civils ovationnaient un millier de moines qui arrivaient, selon des témoins.
Les policiers et les militaires présents ont alors procédé à des tirs de sommation.
"Ils insultent même notre religion et nos moines", a protesté un quinquagénaire en s'enfuyant à l'écart des nuages de gaz lacrymogène.
Une heure plus tard, des dizaines de milliers de personnes, dont des bonzes, se regroupaient ailleurs dans le centre-ville, tandis que des tirs de sommation retentissaient dans d'autres quartiers, selon des témoins.
Confrontés à une montée en puissance des manifestations menées par des moines bouddhistes - 100.000 personnes sont descendues dans les rues respectivement lundi et mardi -, les généraux ont profité de la nuit de mardi à mercredi pour annoncer par haut-parleur un couvre-feu entre 21H00 à 05H00 locales (14H30 à 22H30 GMT).
La première ville de Birmanie a aussi été placée sous un régime d'accès restreint, un statut spécial ressemblant à l'état d'urgence. Mandalay, deuxième ville du pays située dans le centre, a fait l'objet des mêmes restrictions.
Plus tard dans la nuit, deux personnalités soutenant le mouvement de protestation, Zaganar, le plus célèbre des comiques birmans, et Win Naing, un homme politique modéré ont été arrêtées à leur domicile, selon leurs proches.
Ces deux personnalités avaient été vues ces derniers jours à Rangoun en train d'offrir de la nourriture et de l'eau aux moines qui défilaient.
Le mouvement de protestation avait débuté le 19 août par des opposants après une augmentation massive des prix.

Burmese Days II: action à Bruxelles

Rassemblement les mercredi 26, jeudi 27, vendredi 28, et surtout samedi 29 septembre à midi pour soutenir les Birmans
Bruxelles, place de la Liberté de 12h00 à 13h00
La Belgique doit utiliser sa présence au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour soutenir les manifestants birmans. Venez manifester pour appeler Guy Verhofstadt et Karl De Gucht à agir à New-York de toute urgence. Portez un vêtement ou accessoire jaune (fleur, foulard...), couleur symbole des démocrates birmans.
Actions Birmanie demande :
1. Une réunion urgente du Conseil de sécurité, qui doit réclamer la libération et la sécurité d'Aung San Suu Kyi.
2. Une rencontre officielle entre M. Verhofstadt et M. Sein Win, premier ministre du Gouvernement démocratique birman en exil, pour envoyer un signal clair de collaboration avec les vrais représentants du peuple birman.
3. Le départ immédiat à Rangoon de M. Gambari, Envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU, pour négocier une transition démocratique avec les généraux.

12 septembre 2007

Pas de liberté pour les ennemis de la Liberté!



Si Nicolas se prend pour Robespierre* et Rémi pour Casanova, moi qui reste le plus fier, je me prends avant tout pour moi. Mais quand je lis ce que je lis, je n'ai pas de souci à mettre mon orgueil de coté et à me la jouer Saint Just.

Résumé des épisodes précédents: une plateforme européenne qui regroupe tous ce que l'Union compte de dingues fascisants décide de lancer une manifestation contre "l'islamisation de l'Europe". Le 11 septembre, histoire de ne pas faire dans l'amalgame de mauvais goût. Non c'est vrai sans blague, ils auraient aussi pu choisir le jour de l'assassinat de Théo Van Gogh ou celui de l'indépendance de l'Algérie mais apparemment, non, le 11 septembre, ce devait être plus neutre, sans doute. Inutile de préciser que le mot d'ordre fait le tour de l'Europe nazillonne et que les blokkers se voyaient déjà défiler main dans la main avec blood&honour et autres mononeuronés du même tonneau.

Bref, le sang du Bourgmestre de Bruxelles n'a fait qu'un tour, et c'est bien logiquement qu'il a dit: pas de ça chez moi! Donc, la manif est interdite. Sauf qu'un facho normalement constitué, quand ça a déjà réservé son billet de train, ça ne s'arrête pas à une interdiction. Et voila que ces guignols maintiennent leur promenade avec drapeaux, bottes cloutées et casques à pointe. (Ah non, c'est vrai, pas les casques à pointe, qu'ils ont dit dans l'invitation.) Et que deux leaders de l'extrême droite flamande se débrouillent pour se jeter dans les pieds de la police sous le regard avide des photographes venus spécialement pour ça.

Mais alors ce qui me tue, c'est le tir de barrage auquel on a droit aujourd'hui dans la presse néerlandophone et dans la blogosphère belge.

Deux grands axes:
1. "Pour la première fois en vingt ans le VB recule, c'est pas malin de lui donner de nouveau l'occasion de jouer les martyrs". Avec en corolaire toute une série de déclinaison du thème "ils sont quand même cons, ces socialistes wallons (lisez francophones), qui ne comprennent rien à la façon de combatrte l'extrême droite".
2. "les vierges effarouchées" qui revendiquent le droit absolu à l'expression de toutes les opinions, aussi répugnantes soient-elles, au nom de la démocratie. Et qui pour un peu laisseraient entendre qu'interdire aujourd'hui les fachos, c'est ouvrir la porte à interdire demain toute forme de contestation.

A lire les deux positions, j'ai l'impression qu'on n'a pas avancé d'un pas dans la prise de conscience du problème "extrême-droite".
Aux uns, il faudrait tout de même signaler que le VB a peut-être arrêté de progresser et a même légèrement reculé lors de ce scrutin. Mais il n'avait pas abandonné sa posture de victime avant d'enregistrer ce revers. Pendant un temps qui parait infini, les médias nordistes ont donné aux fachos du VB la légitimité de n'importe quelle formation politique. En lui ouvrant ses colonnes et ses antennes. Résultat? Le VB reste le deuxième parti en Flandres. Un martyre que personne ne relaye ou n'écoute, ça ne va pas bien loin... "Wat we eigen doen, doen we best"? Voire...

Aux autres, je me reconnais dans la position de principe. Mais arrêtons de rire. Dans les années 30, les pacifistes et une partie des libertaires ont raté le rendez-vous avec l'anti-fascisme à cause de cette position. Philosophiquement c'est très bien. Mais on n'en est plus là.

C'est l'honneur d'une démocratie de laisser la parole à ses critiques les plus durs. Mais c'est son devoir et sa raison d'être de défendre les droits de tous ses citoyens. Alors l'interdiction de l'incitation à la haine raciale, sous quelque forme que ce soit, c'est une mesure de salubrité publique. Les actes de violence ne tombent pas du ciel. Ils sont aussi le résultat d'une propagande déterminée. Les mots tuent. Ils ont un pouvoir (en tout cas j'espère, sinon je me demande pourquoi je me casse la tête à pondre des articles ici...).

Attention, je ne dis pas que la l'interdiction est une fin en soi. La lutte anti-fa, elle passe aussi par les luttes sociales. Par la démocratie socio-économique. Par un travail d'éducation, d'information, de conviction permanent.
Mais quelle est la réalité aujourd'hui? La réalité c'est qu'un des leaders d'un cartel, assis à la table des négotiations gouvernementales, peut dire à la presse "M. Machin parle peut-être néerlandais mais ça ne suffit pas à en faire un Flamand". Schild en Vriend, ça ne suffit plus. Qu'est-ce qu'il lui faut? Que M. Machin lui prouve que ses grand-parents sont tous nés à Turnhout? Qu'il est supporter du Club de Bruges de père en fils depuis dix générations? Il doit être capable de boire 5 Duvel d'un coup tout en chantant le Vlaamse Leeuw debout sur un pied au sommet de la tour de l'Yser?
La réalité c'est que les thèses d'extrême droite s'installent tranquillou dans les discours des partis traditionnels. Et qu'il est plus que temps de dire "stop!"

Voila, je vais passer pour un pragmatique ou pour un vieux stal' (par quoi il faut passer, j'vous jure). Mais aux Voltaires du jour, "qui ne sont pas d'accord avec ce que vous dites mais qui sont prêts à donner leur vie pour que vous puissiez le dire" mon message est simple. Si ceux d'en face gagnent la partie, pas de souci. Des occasions de donner votre vie, vous n'en manquerez plus.

A plus d'une reprise, je me suis retrouvé du mauvais coté des matraques. Et ce n'est pas celui de la poignée. Je me doute bien que ça m'arrivera encore, au vu du durcissement des répressions des mouvements sociaux. Mais faut pas tout confondre: je ne vais pas aller dire qu'on devrait laisser les fachos marcher au pas dans les rues pour autant. Je refuse de me faire leur complice, à quelque titre que ce soit.
Je suis pour un anti-fascisme radical. Pour la pitié ou les grands sentiments, on attendra d'avoir gagné.


*Encore qu'avec son histoire de se mordre les dents, il hésite entre Whitman et Freud...

11 septembre 2007

Ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont...


Ce blog va finir par ressembler à une longue rubrique nécrologique.
On apprend le décès à Vienne de Joe Zawinul, le fondateur de Weather Report. Le pianiste autrichien au nom improbable était certainement un des plus grands pianistes de jazz contemporains. Le cancer l'a emporté à l'âge de 75 ans.
Plutôt qu'un long discours, un petit hommage et on ne m'en voudra pas d'y associer la mémoire de Jaco Pastorius dans le mouivement:


10 septembre 2007

Ca bouge au SP.a!




Tandis que Didier Reynders s'ennuie à Liège et que 800.000 voix Leterme égrenne son chapelet devant une statue de Sainte Rita dans l'espoir que "l'explorateur" Van Rompuy ne lui fauche pas sa place de premier ministre, nos camarades du SP-a travaillent à la succession de leur ex-président de parti, Johan Vandelanotte.
Depuis les élections du 10 juin, la direction du parti était assurée par sa Vice-présidente, Caroline Gennez, candidate de l'appareil à la succession. Et bien, la section d'Anvers (la plus importante du parti) a présenté la candidature d'Erik de Bruyn.
Erik qui? oui, effectivement, on ne peut pas dire que ce soit un type particulièrement connu. Enfin, de ce coté-ci de la frontière linguistique, ce qui ne veut plus dire grand chose par les temps qui courent, hélas, trois fois hélas. Bon, on ne va pas se lamenter, tout ça ne nous rendra pas le Congo, ni ses accessoires chers à Antonio Gambini.
Par contre, s'il a un titre de gloire, c'est bien d'être le patron de la tendance SP-a Rood (rouge) qui s'est créé en réaction au pacte des générations, de sinistre mémoire. Son projet, il le résume d'une phrase: "Sp.a moet opnieuw linkser worden"*!
Des amis d'Animo, les JS flamands, me disent que ce n'est sans doute pas un candidat sérieux à la présidence mais qu'ils aiment le débat que sa candidature génère et la brise qui souffle dans leur parti pour le moment.
Je ne peux que les encourager à maintenir ce débat. Et je suis convaincu que la voie montrée par de Bruyn est celle qui permettra au SP.a de reprendre sa place dans le paysage politique belge et flamand. Dans une société qui se droitise à grande vitesse, là où les partis conservateurs galopent derrière les voix des blokkers et vivent de la surenchère communautaire, il y a de l'espace à gauche. Assumons notre identité socialiste et occupons ce terrain avec un projet offensif et audacieux!
* le SP.a doit redevenir plus à gauche.

04 septembre 2007

Facebook

Alors dans le registre des trucs machins qui ne servent à rien mais vous font quand même passer des heures sur Internet, vous connaissiez déjà Travian - et vous aviez des doutes sur la lecture de ce blog.

Réjouissez-vous, vous allez pouvoir glander utile et militant, désormais: le MJS vient d'ouvrir un groupe sur Facebook. Fatigué d'attendre la réunion mensuelle de votre section ou la prochaine formation à la mer du Nord pour délirer et réfléchir avec les camarades d'autres horizons?L'annonce du prochain camp d'été pour retrouver Gérard ou Cunégonde qui vous avait mis la tête à l'envers sous les étoiles en vous parlant des luttes à Clabecq?

Et bien n'attendez plus: ouvrez-vous un compte et rejoignez nous: http://www.facebook.com/group.php?gid=4940529110

NB: Et si votre principal intérêt est de parler de politique et de socialisme dans un contexte belge, que la description ci-dessus ne vous fasse pas reculer non plus ;)

03 septembre 2007

Et pour un autre regard...

... l'Express a suivi un camarade des Bouches du Rhône (avec qui j'ai fait connaissance à Werfptfuhl il y a 15 jours).
Images d'ambiance, là:
(c'est pas encore strip tease mais ça pourrait venir. Ou alors, ils ont sagement décidé de couper les images de la MJS party au montage ;) )
PS: en parlant du Rhône, mes amitiés aux lecteurs du Puy-en-Velay. Parceque c'est comme ça, non mais ho!
PPS: avant les commentaires outrés de profs de géo en devenir ou d'économistes qui se disent qu'ils se lanceraient bien dans une autre branche, e précise tout de suite qu'il est inutile de me faire un cours sur la Haute Loire, l'Auvergne et le pélerinage de Saint-Jacques. C'est mon blog et je dis les conneries que JE veux! Et on va pas m'en conter sur les faux pélerins, sans blague! Ah mais!

La Rochelle - bis


Bien, de retour à Bruxelles, quelques mots supplémentaires sur le week end que je viens de passer à La Rochelle.

Et tout d'abord, encore un grand merci aux camarades du MJS France pour leur accueil, leur enthousiasme militant et leur sens de la fête... Antoine, Benoit, Etienne, Estelle et toute la clique, c'est toujours un plaisir de mener des activités politiques avec vous.

Reprenons dans l'ordre. Le thème de l'univ d'été du MJS France: "Droit d'inventaire, Devoir d'invention". Après la défaite de Ségolène aux dernières présidentielles, les désertions diverses et variées et les engueulades internes dont le PS français a le secret, le MJS semble vouloir sortir de la période d'auto-flagellation de son parti-mère pour préparer la suite des évenements.

Une excellete idée s'il en est. Mais après ces trois jours d'observation, je dirais que c'est pas gagné d'avance. Premier signe: la traditionnelle rencontre MJS / François Hollande pour sa dernière univ d'été comme premier secrétaire du parti. Pas de réponse à la question "quel est ton bilan après 10 ans aux commandes du parti?", une profession de foi dans les vertus du marché ("du marché autant qu'il en faudra" tempéré - tout de même! - par un vague "mais pas dans tous les secteurs" ce qui laisse pas mal de marge pour le recul du public...), ...

L'impression générale est que, pour les militants socialistes présents comme pour les cadres, la rénovation du parti passera par la réforme de la structuration du parti. Souvent visés: les courants qui traversent le PS français et cristalisent les opositions internes autour de l'une ou l'autre figure de proue. Pour certains, l'abolition de cette forme d'organisation permettrait de réunir tout le monde autour d'un projet commun. Quand on pense à ce qu'a été le processus d'unification du PS français et quand je vois ce à quoi mène le système majoritaire en place chez nous, je crois que les partisans de cette solution s'engagent sur la mauvaise voix. Enfin, les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

Deuxième sujet d'inquiétude: l'atelier "quelles stratégies de conquête majoritaire chez nos camarades du PSE". Animé par Alain Richard (MEP), il faisait intervenir des représentants du PSOE, de la DS italienne et du SPD allemand. Soit deux représentants de parti en coalition avec les chrétiens ou carrément en voie de fusion avec eux et un troisième uni derrière un projet éthique impeccable mais plus flou sur les options économiques (et dont il faut bien dire que le succès initial est sans doute plus lié aux attentats de Madrid qu'à son programme, n'en déplaise à certains). Je reviendrai ailleurs sur le cas italien.

Avec toujours cette forme de nombrilisme hexagonal. Et le regret de ne pas élargir la discussion plus loin. Le nombre de parti socialistes au gouvernement en Europe est ridiculement faible, est-ce qu'on s'est demandé si certains n'étaient pas dans l'oposition en utilisant pourtant les mêmes recettes que ceux qui se sont maintenus au pouvoir? Et, cerise sur le gâteau, des doutes clairement exprimés par Richard sur la construction d'une europe fédérale.

Puis un atelier plus encourageant (organisé par le MJS) sur l'afrique des grands lacs et la politique française de coopération au développement. Si la Françafrique est clairement remise en cause, il reste cependant à réfléchir à une politique de coopération qui soit réellement axée sur l'autonomisation des peuples plutôt que sur le maintien d'une sphère d'influence nationale.

Enfin, les discours de cloture. Celui de Razzye, tout d'abord. Surprenant de l'entendre remercier à la tribune le parti pour l'autonomie du MJS - mais soit. Excellente intervention sur le devoir pour notre génération de "refermer la parenthèse de 1920". Maintien à l'agenda des questions relatives au pacte de stabilité. Et surprenant intérêt particulier sur la Tunisie. Je ne veux pas dire que la Tunisie n'est pas une question sur laquelle il faut se pencher, mais bien que c'est l'ensemble des relations Europe Méditerranée qui doivent être approchées en profondeur. Ne fut-ce que d'un point de vue énergétique, ça vaut le détour. D'accord don sur la relance du processus de Barcelone.

Long discours de Hollande. Et puis retour à la maison.

Conclusion? Il y a clairement pour moi un problème d'identité pour la gauche socialiste en Europe. Et la crise que traverse le PS français en participe. Et si je me réjouis que les signaux à La Rochelle vont vers la reconstruction d'une gauche plus large et plus unie, je crains que cette volonté ne reste lettre morte si elle se limite à un raprochement d'apareils. Ce qui fait la force d'un parti de gauche, c'est sa capacité à être un parti de masse et à travailler avec les autres organisations de masses qui partagent ses options politiques. Pour faire avancer le schmilblick dans la direction proposée, le PS français devra d'abord être capable d'ouvrir ses portes aux français dans un processus d'adhésion important et surtout être capable de raisonner en dehors de la seule sphère du personnel politique gouvernemental. Les grands absents de ce week-end étaient, encore une fois, les organisations syndicales (quand bien même on ne puisse pas dire que nos voisins d'outre-quiévrain se caractérisent par un taux de syndicalisation particulièrement élevé non plus, hélas...)

02 septembre 2007

La Rochelle

Oui, je sais, un mois sans post, c'est pas le meilleur moyen de fidéliser le lectorat, ni d'aider le suédois moyen à comprendre ce qui se passe dans mon pays de dingues. En même temps, trois posts par jour ne sufirait pas à rendre le machin intelligible, donc: vacances. Après une semaine à l'université d'été de la IUSY das la banlieue de Berlin, après le centenaire de cette orga à Berlin même, je sèche l'université d'été de notre PS à nous pour assister à celles du PS et du MJS français à la Rochelle.

Rencontre MJS/François Hollande euh... intéressante, atelier européen avec Pilip Cordery, des espagnols, des italiens et des allemands sur le thème: on croit que ça marche chez eux, et si ça marchait chez nous? (et qui me fait plutôt penser au thème: la gauche en Europe: une machine à perdre ou une course au centre?).
Discussion sur l'afrique des grands lacs avec des camarades ougandais (qui clament 350.000 membres pour leur orga de jeunesse - enfoncés, nos 12.000 membres).

Et maintenant les discours de cloture. Le premier fédéral de la charente maritime est manifestement sorti de l'école du rire (et la députée locale a été recalée à l'examen d'entrée). Je vous quitte pour écouter la suite des évenements...

27 juillet 2007

Belgium explained to a Swedish comrade - an introduction


Reading my favorite daily broadsheet "Le Soir" I cannot help crying over the priorities put forward by our reporters. For the third day in a row, the 5 first pages of the newspaper are dedicated to drug abuses among the asmathic athletes of the Tour de France. Negotiations over the new government are sent back to page 6. And the story of Angelica, aged 11, locked up in a prison for migrants waiting to be deported to page 7.


In the meantime, it seems that Jean-Pierre Stroobant is the only journalist left in "Le Monde" redaction. Meaning that French readers are filled with an unusual amount of information about the political situation in Belgium. And often inaccurate or partisan ones for that matter.


As I would not like my international friends to believe that Belgian people in holidays suddenly turn into careless drug-and-bicycle-hypnotised fascists, and as I do not mind partisan informations as long as all parties pour their own propaganda, I thought it was about time to update my dear readers on what our situation looks like now, how are the negotiations advancing, what are the propositions on the table and where do the boobytraps lay...


This is the purpose of this short three-or-four folded series that I'll post from today on. Stay tuned.


23 juillet 2007

Quelle clette!

Et ça veut devenir premier ministre?

Et Demotte, a raté l'occasion de se taire...




Bah, je suppose que les télépspectateurs bien pensant d'RTL-TVI iront encore dire que c'est la RTBF qui a commis une "bourde de plus".

20 juillet 2007

Martine Feron (1955 - 2007)


L'actualité du jour devrait m'inciter à vous parler des remaniements dans le Gouvernement wallon, de l'heureuse surprise que constitue la désignation de Rudy Demotte à la tête de cet exécutif, l'occasion d'adresser mes félicitations à Marc Tarabella et Paul Magnette, qui le rejoignent et que j'ai rencontré l'un comme député européen et l'autre comme militant lors d'activités avec les camarades de la fédé JS de Charleroi.
Seulement voila, au cours d'une réunion ce matin, j'ai appris par hasard, au détour d'une conversation (qui m'a aussi appris que le principe du parapluie ne connait pas de limite), le décès de Martine Feron.
Quand j'ai rencontré Martine pour la première fois, elle était la budgétaire du cabinet Hutchinson à la Région Bruxelloise. Sans aucun doute une des personnes qui connaissaient le mieux les finances de la Région, une excellente économiste qui devait entrer peu après à la Cour des Comptes. Pour être une excellente technicienne, c'était aussi un être humain remarquable, d'une gentillesse trop rare à ce niveau de responsabilités. Et une militante socialiste sincère et engagée, qu'on croisait avec plaisir, malgré la maladie, dans les congrès, les AG, les manifs de solidarité avec les travailleurs de Forest ou européennes - bref, tous les évènements qui font la vie du parti et qui donnent vie à l'idéal socialiste. Je ne crois pas en quelque chose après la vie, mais je sais que la mienne aura été enrichie d'avoir fait sa connaissance. Alors, pour ça, merci Martine et au revoir.
------------------------------------------------------------------------------------------
Je n'ai pas assisté à énormément de funérailles de gens que je connaissais vraiment bien - et j'en suis heureux. Mais je me souviens au moins la fin d'une cérémonie qui m'avait fait l'impression d'une trahison, il y a quelques années de ça.
Bien sûr, ce genre de rites de passage est plus fait pour aider les vivants que le mort. Mais je n'aimerais pas qu'à ce titre on fasse tout et n'importe quoi le jour où on me mettra dans le trou (ou dans le four, peu importe). Je ne prévois pas l'évènement pour tout de suite mais comme personne n'est à l'abri d'un accident...
Je ne m'attends pas à ce qu'on rie et à ce qu'on danse ce jour-là - enfin peut-être qu'avec certains, on n'est pas à l'abri. Mais j'aimerais autant qu'on ne s'y ennuie pas trop ferme, prière donc de bannir les "musiques d'enterrement". Au programme, je préfèrerais "les funérailles d'antan" de Brassens. Que mes amis chantent l'Internationale (et qu'ils n'oublient pas que les rois nous saoulaient de fumée) pour ceux qui le veulent et le Semeur pour ceux qui le savent. Oui, le lien vers le Cercle $olvay, c'est de l'auto-dérision.
Ah oui, je suppose que personne n'aurait le mauvais goût de me sortir un texte d'évangile. Pour le moment, je dois dire que ce qui me plairait le plus, c'est "un homme est mort" de Paul Eluard. Bon, évidemment, ça se mérite, pas certain d'être à la hauteur et la vie comme elle va me fait penser qu'au plus on tarde, au moins on a de chance de tenir la distance, si on peut dire. Mais soit, tarder permet aussi de réfléchir à la question et si je trouve mieux d'ici-là, je vous tiendrai au courant.
Sur ces bons mots, je vous laisse avec une tranche de franc délire et vous dit à bientôt pour des pensées plus réjouissantes. (Genre ce soir, je serai ).

16 juillet 2007

En route vers la banalisation des exclusions?

C'est dingue la vitesse à laquelle le vent tourne dans la lutte contre le racisme et la xénophobie.
Déjà à la fin du mois de juin, c'est à peine si on a entendu les commentaires de Hervé Doyen (bourgmestre CDH de Jette) sur le communautarisme bien réel de la campagne de son parti aux dernières législatives. La même semaine, Coomans de Brachène, conseiller communal MR à la ville de Bruxelles ne trouvait rien de mieux à répondre que "ça ne se voit pas" quand les conseillers de la majorité lui faisait remarquer que l'échevin CDH Bertin Mampaka avait été blanchi des accusations qui pesaient sur lui.
Et voila que, à part Groen!, il ne se trouve pas un parti flamand pour voter contre l'entrée à la questure du sénat d'un représentant du Vlaams Belang, et ce, malgré la vive opposition de l'ensemble des partis francophones. *
Commentaire du CD&V: "le VB a été élu démocratiquement". Sans blague? Hitler et Mussolini aussi, ça n'en fait pas des gens présentables, pour autant que je sache.
Commentaire de Herman De Croo (VLD) ce matin sur La Première: "Pas étonnant que le CD&V n'ait pas suivi la proposition des francophones, il aurait perdu leur deuxième questeur dans le processus". Ouais. Et c'est pour protéger ce deuxième questeur catho que ni le VLD, ni le SP.a n'ont bronché en séance?
Commentaire d'Elio (en substance): "C'est un problème communautaire, les flamands abusent de leur position numérique dominante dans les assemblées pour imposer ce genre de choses aux francophones".
Donc, si je résume:
1. Il y aurait maintenant une forme d'analyse suivant laquelle n'importe qui se présentant au suffrage de l'électeur est un démocrate légitime.
2. La lutte contre l'extrême droite s'efface devant des calculs partisans de bas-étage.
3. Tout et n'importe quoi peut être instrumentalisé dans le cadre des conflits communautaires.
Je pose donc la question: est-ce qu'il n'y aurait pas comme du mou dans le cordon sanitaire pour le moment, par hasard?
*NB: il s'agissait en fait de limiter le nombre de questeurs à 4 plutôt qu'au maximum autorisé de 6 pour couper l'herbe sous le pied des fachos.

25 juin 2007

Yonnec's blog

Ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion d'annoncer la naissance d'un blog de gauche. Je suis donc heureux de pouvoir dévoiler au monde que mon camarade et ami Yonnec Polet vient d'ouvrir le sien.
C'est tout chaud, tout beau, et innovant puisqu'il vous propose de participer à l'alimentation de l'outil en lui envoyant vos analyses politiques.
En un mot, c'est indispensable et c'est par ici.

22 juin 2007

Détente - musique non politique. Quoique.

Allez, faisons un geste vis-à-vis d'Armand De Decker, un petit post pour de la musique pas trop ringarde et pas politique (enfin, quand on écoute les paroles, c'est pas tendre pour les capitalistes actifs dans l'industrie du spectacle mais bon... ça ne les empêchent pas de produire).
Mais est-ce de la musique pour lui?

21 juin 2007

Comme un grand vol de panzers...


Armand de Decker est le bourgmestre (MR) d'Uccle. Il est également ministre sortant de la coopération au développement. Il est enfin officier de réserve dans les troupes blindées. Ca se voit. Il a toute la finesse de son arme.
Dans la Libre Belgique d'aujourd'hui, il assène en vrac et sans détour que "le PS wallon (sic) est sans doute un des plus archaïque d'Europe" mais surtout que "L'orange bleue aura un programme plus social que si le PS était au pouvoir".

Ca ne manque pas d'air. Quand leurs partenaires flamands posent déjà sur la table la suppression de l'obligation de vote et la limitation dans le temps des allocations de chômage.

Et en quoi donc seront-ils si sociaux? Et bien tout simplement en créant des centaines de milliers d'emplois. Texto. Je ne dis pas que la création d'emplois n'est pas le socle d'une politique sociale. Mais j'aimerais bien qu'on brise un peu ce postulat ridicule selon lequel l'emploi est la voie la plus sûre hors de la pauvreté. La meilleure aide pour les gens c'est de leur donner un revenu. Il y a une différence de taille. Des types qui doivent cumuler plusieurs jobs pour ne pas arriver à payer leur loyer, il ne faut pas courrir jusqu'à Londres pour en trouver des charettes entières. A contrario, il existe encore des gens sans travail qui vivent très bien. On appelle ça des rentiers.

Je suppose qu'avec les réformes fiscales qu'ils nous mittonent, tout ces sales chomeurs pourront bientôt se recycler en barbiers puisque demain, on rase gratis.

Heureusement, le MR est, toujours suivant notre ami, conscient que les bas salaires sont trop bas et qu'il faut les revaloriser. Comment? pas de proposition. Mais d'après les discours de campagne, ils confondent. Ils ne veulent pas revaloriser les bas salaires. Ils veulent supprimer une partie des cotisations pour augmenter le salaire poche. C'est un tour de passe-passe. Vous pourrez dépenser aujourd'hui la pension qu'ils ne vous donneront pas demain.

Ils sont aussi attachés au modèle social européen. Ca je n'en doute pas mais lequel? Ca fait deux ans qu'on essaye de le définir, pour notre part. Rhénan? Scandinave? Anglo-saxon? Parceque, au cas où Armand ne serait pas au courant, le Royaume Uni, c'est l'Europe aussi...

Lui je ne sais pas, mais moi je suis certain que le modèle social européen ne passe pas par la dévalorisation du premier pilier de pension au profit des pensions privées.


Sur l'archaïsme... La critique n'est pas neuve, et d'ailleurs certains comme mon ami Eric, ne rate jamais une occasion de la sortir. J'ai déjà posté sur la différence entre être moderne et être à la mode. Mais quand l'argument massue se résume à "chanter l'internationale à la fin des congrès, ça fait référence à 1917, c'est ringard", peut-être qu'un rappel musicologique n'est pas inutile. Ca changera notre officier de réserve du son du clairon.

Première précision, l'internationale a été écrite par Eugène Pottier en juin 1871 (en pleine répression de la Commune de Paris) et mise en musique en 1888. Elle est devenue l'hymne du mouvement ouvrier en 1904. Si on fait référence à une Révolution, ce n'est pas à celle de 17, ne lui déplaise. Maintenant, je ne doute pas que pour De Decker la référence à la Commune n'est pas moins ringarde. Alors dans le fond, qu'est-ce qu'elle nous raconte l'Internationale?

Si on y jette un oeil couplet par couplet, voila ce que ça donne:

C'est d'abord un chant qui appelle à la prise de conscience de la force collective des travailleurs et de notre capacité à changer le monde. C'est un appel à la transformation sociale, une affirmation puissante que rien n'est immuable. Evidemment, ça énerve le conservateur.

C'est ensuite un chant d'émancipation. Et rationaliste, qui plus est. Le salut ne viendra de personne sinon de nous même - pas de chef à suivre au talon, et quand on voit la façon dont notre tankiste flingue Louis Michel pour encenser son président de parti, là aussi on comprend que ça le démange.

C'est le rappel que la conquête du pouvoir ne suffit pas au changement de la société, que les structures de l'Etat telle qu'elles existaient à l'époque (et telles qu'elles continuent d'exister dans une certaine mesure) étaient l'outil de l'oppression des masses - et que quel que soit le parti au pouvoir, l'outil resterait oppressif s'il n'était pas changé en profondeur. Pottier nous donnait d'ailleurs des pistes à suivre, pointant vers la progressivité de l'impôt et l'égalité des droits, autant que des devoirs.

C'est la critique, violente, des rapports de production, de la répartition de la charge et des bénéfices entre le Capital et le Travail.

C'est une profession de foi anti-militariste, le refus de la violence pour autre chose que la défense des droits, une dénonciation de l'absurdité d'aller se faire trucider, pour défendre un système inique qui plus est.

C'est, enfin, un appel à l'organisation des forces sociales pour la transformation du monde. La conviction que, unis, main dans la main, nous construisons notre avenir et un monde meilleur, mais qu'individuellement nous courrons à l'échec. Et tout ça, on le chante dans toutes les langues du monde, convaincus que l'humanité n'est pas faite d'une mosaïques d'intérêts particuliers.

Monsieur De Decker trouve cela ringard. Il fait de la politique pour être "hype", pas pour défendre des idées, apparemment. Ca le regarde.

Pour moi, au contraire, tous ces thèmes sont encore d'une actualité brûlante. Qu'on la chante sur l'air traditionnel, en rap, en rock, en reggae, à la manière de Chanson + bifluorée ou sur l'air des schtroumpfs, ça ne change pas grand chose. Je suis fier d'être l'héritier du mouvement ouvrier, fier de le faire vivre aujourd'hui et fier de travailler à ce que la vision du monde que nous défendons, en constante évolution dans ses moyens mais en parfaite cohérence dans ses objectifs, se réalise demain.

Avec l'Internationale comme étendard.

PES Leaders' conference



En marge du sommet européen qui s'ouvre aujourd'hui à Bruxelles, les leaders des partis socialistes européens se sont réunis cet après-midi dans le cadre du Cinquantenaire. Comme à l'accoutumée, le MJS était heureux de donner un coup de main au PSE pour l'occasion (merci à Julie, Christel, Loris et Mounir).
Soutenir les assauts de la presse, des cabinettards qui se prennent pour le centre du monde, des gardes du corps stressés, etc, etc, et tout ça avec le sourire, ça demande une solide dose de nerfs: vous avez été parfaits!


ET pendant que nous nous amusions dehors, que se disait-il dedans? Je n'ai pas eu l'occasion d'assister à la conférence de presse, mais le principal point à l'ordre du jour portait sur le traité constitutionnel, bien entendu. De ce coté là, relativement bonne nouvelle. Les socialistes européens sont pour la sauvegarde du traité - c'est à dire pour la sauvegarde de la Charte, droit du travail compris.


On connait la position du MJS sur la constit d'une manière générale, je ne vais pas revenir sur la question. Etre contre le texte dans son ensemble ne nous a pas empêché d'y reconnaitre certaines avancées. Mais il est clair que si les points qui constituaient la partie positive de ce texte indigeste devaient passer à la trappe dans le processus de relance, on a pas fini de nous voir dans la rue, aux cotés de nos camarades syndicalistes!


Cela dit, quand je dis "les socialistes européens...", j'exagère tout de même un brin.
Arrivée tardive de Socrates et Zapatero. Je suppose qu'on les a briefés et qu'ils étaient de toute façon en phase avec la ligne (l'acharnement des espagnols à défendre le traité en l'état devenait presque lassant). Mais surtout, même en regardant bien derrière les coins ou en dessous des nappes, on ne risquait pas de trouver un seul membre du leadership du Labour, ni Blair ni Brown.


Au point qu'il ya tout de même de quoi s'inquiéter quand, au delà de ça, on entend Sarkozy proposer la candidature d'Antoine Blaireau à la présidence de l'Union. Normalement, ce devrait être le signal pour pas mal de monde que le Labour est quand même vachement plus près du centre que de la gauche (on remarquera que je n'ai pas signalé de quel coté du centre, hein). Mais ça risque plutot d'être compris comme "regardez-ça, je leur donne un président de chez eux et ils ne sont pas encore contents, tous ces socialos". Le piège parfait.


Autre point de l'agenda: la mise en oeuvre du processus de réflexion dans les partis sur la plateforme électorale commune en vue des européennes de 2009. Il s'agit là d'un travail idéologique et programmatique dont je n'hésiterais pas à dire qu'il s'annonce bandant. Clairement quelque chose dans lequel le MJS travaillera à fond, que ce soit vis à vis du PS ou à travers ECOSY.


Un regret: je n'ai pas entendu que tous ces braves gens ont abordé la question du Moyen Orient. "A missed opportunity" pour reprendre une expression à la mode à la IUSY.


Dernière réflexion pour la route, je discutais avec un camarade des DS (les italiens) dans le couloir. C'est dingue à quel point ils continuent de faire campagne pour leur "parti démocrate". Et tout aussi dingue à quel point je ne les trouve que très relativement convainquants. Va falloir que je pense à poster là dessus dans un avenir proche.


Last minute rien à voir avec le sujet: des photos de la conférence européenne de la IUSY sont en ligne ici