Je m'empresse de poursuivre sur l'université d'été de La Rochelle, de peur de me faire lyncher par la frange la plus impatiente de mon lectorat lors de notre prochaine rencontre - qui ne saurait tarder, d'ailleurs!
Donc, de vendredi soir à samedi fin d'après-midi, défilé de mode à l'université d'été du MJS France, qui avait invité l'ensemble des candidats "présidentiables" à échanger avec les militants du mouvement. Fabius, DSK, Lang, Aubry, j'en passe, des meilleurs, des moins bons et des plus murs, ils étaient tous là pour venir esayer de convaincre la jeunesse militante française. Convaincre pour l'un, que "oui, oui, mon revirement à gauche est sincère". Pour l'autre que "bien entendu, je ne suis pas de droite". Bref, sans aller jusqu'à parler d'une "course au centre", à tout le moins un exercice dans laquelle peu se sont montrés vraiment convaincants.
Mon sentiment à l'issue de ces débats? C'est que le PS français a effectivement besoin de se ranger derrière non pas un candidat mais une candidate. Oh! pas celle à laquelle vous pensez. D'ailleurs Ségolène Royal n'était pas du nombre des orateurs. Madame - dans ce cas-ci, je ne pense pas que le terme camarade soit des plus appropriés - aurait accepté de venir parler mais pas de débattre avec les militants. Bravo. Difficile de prêter foi à l'analyse du Soir comme quoi ce serait partie d'une stratégie de conquête de la candidature hors du parti. A moins qu'elle n'ait vraiment aucune notion du travail fourni par le MJS en période de campagne - et de ce que la présence ou l'absence de ce travail peut faire comme différence dans les urnes - ce me parait vraiment faire preuve de peu de sens politique.
Non, la personne à laquelle je pense est... Martine AUBRY! Au cours de son intervention, elle a su défendre le bilan socialiste lors de leur dernier passage au pouvoir, parler d'un projet de société, d'un projet ancré à gauche (bon, ce n'est pas encore Besancenot non plus, d'accord...) et de la nécessité de rassembler. Au départ, je me demandais si j'étais séduit par la posture ou par le contenu: on sent qu'elle a fait une partie desa carrière dans le Nord. Une fédération dont la culture militante est très proche de celle des socialistes belges. Mais après avoir revu des passages, pas de doute: c'est vraiment la personnalité la plus forte et la plus convaincante a être passée sur le plateau. Les militants ne s'y sont pas trompés. Elle sera la seule à recevoir une standing ovation de plusieurs minutes à la fin de sa prestation.
Et Jospin? Yoyo remontait sur les planches pour la première fois ce week-end. Pour donner une conférence sur "la gauche et le pouvoir". S'il lui a fallu 5 ans pour pondre ça, c'est à tomber par terre. Je soupçonne ce type de n'avoir toujours rien compris. Et je crois qu'il serait tout à fait capable de nous ressortir sa littérature sur le thème "mon programme n'est pas socialiste", si on ne le surveille pas. J'avoue que je suis sorti prendre l'air, furieux et découragé, après 5 minutes de son monologue, avant de revenir l'écouter à la porte - on ne savait jamais...
En attendant, pas de sortie du bois de sa part. C'est génant. Pas que j'espérais quoi que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Mais il est évident que sa retenue sur le sujet empêche ses proches de se fédérer autour d'un(e) autre candidat(e). Ou de se déclarer eux-même. Sans tomber dans un "tout sauf Ségo" qui ne serait pas plus constructif...
Pour vous faire une idée, je vous invite à aller jeter un oeil sur les extraits de leur intervention sur le blog de Rémi
Reste finalement François Hollande. Très sceptique au départ quant à l'amélioration de ses capacités de chef rassembleur, je concède à mes camarades que son charisme a effectivement fait un bon qualitatif. On est passé du flan au caramel au marshmallow. On est encore loin du saint honoré ou de la coupe-neuf-boules-melon de chez Zizi, le glacier de l'avenue Vanderkindere.
Sur le fond... pas de quoi casser trois pattes à un canard. Quelques propositions intéressantes, un
appel au calme qui n'a pas dû convaincre grand monde. J'espérais mieux.
Ne courrez pas vous jeter dans le canal après la lecture de ce post! OK, j'ai du mal à considérer que le constat est enthousiasmant. Mais pour autant, le travail de fond, lui, est toujours là, et les Jeunes Socialistes ne sont pas les derniers à le porter. Un nombre important de leurs propositions ont été reprises dans le projet. Et, que ce soit sur l'Europe (merci encore de m'avoir fait un espace dans un pannel, soit dit en passant) ou sur la situation au Liban, c'est un excellent boulot qui a été fourni. Et en définitive, au dela du coté démago ou convenu de la formule, le candidat ne devra être rien d'autre que l'incarnation du projet socialiste, pas un autocrate d'ancien régime!!!