La cour de cassation a annulé hier la condamnation de Bahar Kimyongür et des autres militants du DHKP-C.
Un solide coup porté aux lois anti-terroristes et dont on ne peut que se féliciter, pour peu qu'on soit prêt à faire primer une certaine idée de la liberté sur l'illusion d'une prétendue "sécurité".
Cela dit, les procédures ne sont pas arrivées à leur terme et les poursuites reprendront prochainement devant la cour d'appel d'Anvers. A suivre.
3 commentaires:
Une bonne nouvelle, évidemment. Et un triple combat à mener, encore:
- abolir les lois anti-terroristes, qui sont surtout là pour terroriser les militants alternatifs
- soutenir Bahar et les autres inculpés dans leur futur procès à Anvers
- se battre pour qu'au niveau de la couverture médiatique, Bahar, certainement, ne soit plus présenté comme membre et encore moins leader du DHKP-C.
Un beau challenge pour toutes les forces de gauche, par delà les affiliations... Chiche?
Bonjour Jean-Claude,
Pas de problème pour relever ton défi: les JS n'ont jamais eu de problème à dire ce qu'ils pensaient des lois anti-terroristes et des socialistes comme Jean Cornil ont depuis le début soutnenu Bahar - je ne vois pas de raison pour s'arrêter maintenant, que du contraire.
Pour le dernier point, effectivement, il y a plus de boulot et c'est bien le seul sur lequel mon post pêche un petit peu. Maintenant, je crois qu'on ferait aussi bien de se poser la question autrement.
Y a-t-il une véritable raison à poursuivre les membres ou les sympathisants du DHKP-C? En d'autres termes, pourquoi pas des critères (éventuellement politiques mais) clairs et précis pour la liste des organisations dites "terroristes"?
Il faut lire dans la presse flamande de ce vendredi le détail de ce qui a motivé l'arrêt en Cassation, c'est à mourir de rire ou à en pleurer de honte pour l'appareil judiciaire belge.
En gros, c'est le procureur fédéral Johan Delmulle, étiquetté CD&V, qui a "fait comprendre" au premier président de la Cour d'Appel de Gand, Jean Paul De Graef, que la juge D'Hooghe, qui devait présider la 14ème Chambre correctionnelle du tribunal de Bruges pour ce procès DHKPC "se sentirait plus à l'aise si elle était épaulée par un magistrat pénaliste masculin plus expérimenté".
De Graef a donc fait détacher le juge Freddy Troch du tribunal de Dendermonde vers celui de Bruges, contre l'avis du procureur général de Gand, Frank Schins.
En d'autres termes, c'est le procureur qui a choisi le juge dans cette affaire, un déni de droit flagrant.
Par contre, un point très positif, c'est que Frank Schins s'est avéré être un magistrat honnête et attaché à la préservation de l'Etat de droit contre les manoeuvres politiques de Delmulle et d'Onkelinx-la-Schaerbeekoise dans cette affaire belgo-turque, et qu'il a fini par faxer (certes à la dernière minute) aux avocats des détenus DHKP-C copie de l'échange de correspondance dans cette histoire de détachement de magistrat assis.
La conclusion de Schins dans son avis négatif quant au détachement de Troch, "demandé" par la juge D'Hooghe, est dévastateur pour cette dernière, dont il fustige la "crainte injustifiée": "la magistrate en question ne devrait pas siéger dans une chambre correctionnelle étant donné que le risque encouru pour juger des criminels "normaux" peu raisonnablement être évalué comme beaucoup plus grand que dans l'affaire Erdal" !
Maintenant que ces détails et appréciations sont connus, cette Mme D'Hooghe devrait être mutée, disons, au tribunal de police, et encore...
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