Ouf! Après un suspens à bouffer sa cravate (je ne porte pas de cravate mais il ne me reste que peu de cheveux à arracher), ça parait plus clair: Prodi a bel et bien remporté le duel qui l'opposait à Berlusconi.
Je m'en réjouis, bien entendu, mais n'empêche que l'humeur n'est pas vraiment au triomphalisme non plus. L'ampleur de la victoire n'est pas particulièrement de nature à se noyer dans des hectolitres de champagne. Au contraire, le contrôle du sénat s'est joué sur le vote des italiens de l'étranger - merci à tous d'aoir accompli votre devoir de citoyen! - et ce n'est qu'à une réforme pour le moins discutbale de la loi électorale, qui offre un "bonus" de siège au premier, que l'Unione doit de disposer d'une majorité à peu près stable à la chambre.
A peu près... et c'est bien le problème. Berlu est passé très près de rempiler pour un troisième mandat. Si près, en fait, qu'on ne voit pas vraiment pourquoi il se retirerait de la vie politique ni même pourquoi il serait débarqué par ses troupes. Donc, il faut compter sur son incapacité à mener une opposition de longue haleine pour le voir disparaître de la scène.
Pour que celle-ci se révèle, il faut aussi que Prodi reste au pouvoir sufisamment longtemps, ce qui n'est malheureusement pas évident, vu le caractère hétéroclite de sa majorité. Les éléments de la gauche radicale, comme Rifundazione Comunista ne risquent pas de faire tomber son gouvernement - quelque part, ils sont marqués par la responsabilité d'avoir plombé la dernière coalition de gauche et ne peuvent se permettre de réitérer leur exploit. Par contre, les démocrates chrétiens de la Marguerite se trouvent, eux, avec leurs 10%, dans la situation où ils doivent se démarquer de leurs partenaires et particulièrement des démocrates de gauche, s'ils veulent éviter de disparaitre ou de fusionner avec eux.
Pas vraiment une promenade de santé pour "L'Unione"
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