Voici le texte de la carte blanche parue dans le Soir des 6 et 7 mai dernier.
Jeunes Flamands, asseyons-nous autour d'une table et dialoguons
Signataires: Tomé Andrade, Catherine Dieu, Brian Booth, Despina Euthimiou, Nicolas Bau (Mouvement des Jeunes Socialistes)
Le texte des Jeunes CD&V interpellant les «jeunes francophones» («On en a marre. Et vous, jeunes francophones», une «Carte blanche» publiée dans Le Soir du 27 avril) procédait essentiellement d'une analyse éculée et caricaturale de la réalité économique et sociales de notre pays. Se regrouper derrière l'étendard de la jeunesse pour proposer un texte si pauvre en idées nouvelles, c'est faire peu de cas de la crédibilité de notre génération. Nous avions alors deux possibilités: soit répondre dans le même ton et participer allégrement au débat houleux sur le communautaire; soit essayer d'aller plus loin, d'entamer un vrai dialogue, en invitant les jeunes flamands à venir nous voir et à discuter ensemble de la réalité sociales belge et de l'avenir de notre pays.
Les jeunes flamands, pas plus que les jeunes francophones, ne forment un ensemble homogène. Vouloir à tout prix opposer, de façon caricaturale, Flamands et francophones va à l'encontre de la volonté de la majorité de la population de mieux vivre ensemble. En effet, pour le Mouvement des Jeunes Socialistes, les aspirations sociales des jeunes sont fondamentalement les mêmes des deux côtés de la frontière linguistique: une éducation de qualité, un emploi stable, un logement correct, en somme, des perspectives d'avenir plus roses que ce qu'elles sont aujourd'hui.
Alors que l'Europe cherche à s'intégrer pour faire face à la mondialisation, la Belgique optera-t-elle pour le chemin inverse? Quelle vraie souveraineté auront une Flandre et une Communauté Wallonie-Bruxelles indépendantes? Le surréalisme fait partie intégrante du patrimoine culturel belge mais ne pouvons-nous pas éviter que l'anachronisme le devienne aussi? Notre génération est-elle condamnée à embarquer dans l'avion qui ira se crasher dans la tour de l'Yser? Ne peut-on pas faire mieux ensemble?
La régionalisation est devenue la panacée de la politique belge. Cédant aux pressions d'une partie minoritaire de leur population, les partis flamands sont partisans d'un processus de régionalisation permanent. Un peu comme si le communautaire servait de «Viagra» à une génération dont la ligne politique semble se réduire à un constat déprimant «nous ne savons pas quoi faire… alors régionalisons!». Le «gagnant» est celui qui régionalise le plus, peu importe l'efficacité objective, c'est avancer…
La régionalisation de la politique de coopération et développement en est un bon exemple. Inscrite dan la déclaration gouvernementale, cette mesure n'a pas encore – fort heureusement – été mise en pratique. Contre toutes les études et recommandations d'Institutions internationales comme l'OSCE, l'ONU ou l'UE, qui prônent une harmonisation et une coopération des pays européens, la Belgique voudrait diviser son aide, perdant ainsi en efficacité et, surtout, oubliant, pour satisfaire des revendications nationalistes, ceux qui sont les destinataires de cette aide, à savoir les populations des pays les moins développés.
Quant à la régionalisation de la sécurité sociale, qu'on nous brandit comme la revendication flamande pour 2007, elle est pour nous, jeunes socialistes, inacceptable. Un travailleur est un travailleur, nous le défendrons toujours, qu'il soit de Genk ou de Seraing. Un Etat qui n'assure plus la solidarité entre ses citoyens, par-delà leur communauté d'appartenance, c'est plus en capacité de jouer son rôle dans le Contrat Social – base de toute société. Si un jeune, de par le seul fait du lieu où il habite, n'a plus les mêmes droits sociaux qu'un autre qui vit de l'autre côté de la frontière linguistique, l'on ne voit plus ce qui nous réunirait encore. L'égoïsme économique ne sera jamais pour nous jeunes socialistes, la pierre angulaire de la construction d'une société. Mais est-ce que derrière cette idée de régionalisation de la Sécu, ne se cache pas une envie de privatisation?
Lorsque les gens ne se croisent plus, lorsqu'ils ne se connaissent pas, on ne peut s'étonner de la montée des stéréotypes, des clichés…
La méconnaissance de la langue d l'autre constitues une – voir la plus grande – entrave à la communication et à la coopération entre communautés. Le constat d'études récentes qui démontrent que notre génération a un niveau de connaissance linguistique insuffisant doit nous interpeller et nous amener à réagir. Profitons du multilinguisme de notre pays, permettons l'échange entre professeurs de nos communautés: un «native speaker» sera toujours plus efficace comme professeur.
Nous devons trouver des espaces publics de rencontre entre les jeunes flamands et les jeunes francophones: que ce soit par un service civil, que ce soit par la mise en place d'un «Erasmus» intra-belge, la vérité est que ces espaces manquent… Plutôt qu'échanger des discours musclés par médias interposés, asseyons-nous autour d'une table et dialoguons.
Venez connaître les réalités sociales de Bruxelles et de la Wallonie. Disons non aux préjugés, non aux caricatures.
Comme jeunes progressistes, nous souhaitons travailler avec tous ceux qui veulent défendre les droits économiques et sociaux des jeunes – de tous les jeunes – en mettant de côté les clichés, les stéréotypes et les confrontations communautaires stériles. Est-ce que les jeunes flamands – parmi lesquels les jeunes CD&V – sont prêts à entamer le dialogue sur cette nouvelle base?
Signataires: Tomé Andrade, Catherine Dieu, Brian Booth, Despina Euthimiou, Nicolas Bau (Mouvement des Jeunes Socialistes)
Le texte des Jeunes CD&V interpellant les «jeunes francophones» («On en a marre. Et vous, jeunes francophones», une «Carte blanche» publiée dans Le Soir du 27 avril) procédait essentiellement d'une analyse éculée et caricaturale de la réalité économique et sociales de notre pays. Se regrouper derrière l'étendard de la jeunesse pour proposer un texte si pauvre en idées nouvelles, c'est faire peu de cas de la crédibilité de notre génération. Nous avions alors deux possibilités: soit répondre dans le même ton et participer allégrement au débat houleux sur le communautaire; soit essayer d'aller plus loin, d'entamer un vrai dialogue, en invitant les jeunes flamands à venir nous voir et à discuter ensemble de la réalité sociales belge et de l'avenir de notre pays.
Les jeunes flamands, pas plus que les jeunes francophones, ne forment un ensemble homogène. Vouloir à tout prix opposer, de façon caricaturale, Flamands et francophones va à l'encontre de la volonté de la majorité de la population de mieux vivre ensemble. En effet, pour le Mouvement des Jeunes Socialistes, les aspirations sociales des jeunes sont fondamentalement les mêmes des deux côtés de la frontière linguistique: une éducation de qualité, un emploi stable, un logement correct, en somme, des perspectives d'avenir plus roses que ce qu'elles sont aujourd'hui.
Alors que l'Europe cherche à s'intégrer pour faire face à la mondialisation, la Belgique optera-t-elle pour le chemin inverse? Quelle vraie souveraineté auront une Flandre et une Communauté Wallonie-Bruxelles indépendantes? Le surréalisme fait partie intégrante du patrimoine culturel belge mais ne pouvons-nous pas éviter que l'anachronisme le devienne aussi? Notre génération est-elle condamnée à embarquer dans l'avion qui ira se crasher dans la tour de l'Yser? Ne peut-on pas faire mieux ensemble?
La régionalisation est devenue la panacée de la politique belge. Cédant aux pressions d'une partie minoritaire de leur population, les partis flamands sont partisans d'un processus de régionalisation permanent. Un peu comme si le communautaire servait de «Viagra» à une génération dont la ligne politique semble se réduire à un constat déprimant «nous ne savons pas quoi faire… alors régionalisons!». Le «gagnant» est celui qui régionalise le plus, peu importe l'efficacité objective, c'est avancer…
La régionalisation de la politique de coopération et développement en est un bon exemple. Inscrite dan la déclaration gouvernementale, cette mesure n'a pas encore – fort heureusement – été mise en pratique. Contre toutes les études et recommandations d'Institutions internationales comme l'OSCE, l'ONU ou l'UE, qui prônent une harmonisation et une coopération des pays européens, la Belgique voudrait diviser son aide, perdant ainsi en efficacité et, surtout, oubliant, pour satisfaire des revendications nationalistes, ceux qui sont les destinataires de cette aide, à savoir les populations des pays les moins développés.
Quant à la régionalisation de la sécurité sociale, qu'on nous brandit comme la revendication flamande pour 2007, elle est pour nous, jeunes socialistes, inacceptable. Un travailleur est un travailleur, nous le défendrons toujours, qu'il soit de Genk ou de Seraing. Un Etat qui n'assure plus la solidarité entre ses citoyens, par-delà leur communauté d'appartenance, c'est plus en capacité de jouer son rôle dans le Contrat Social – base de toute société. Si un jeune, de par le seul fait du lieu où il habite, n'a plus les mêmes droits sociaux qu'un autre qui vit de l'autre côté de la frontière linguistique, l'on ne voit plus ce qui nous réunirait encore. L'égoïsme économique ne sera jamais pour nous jeunes socialistes, la pierre angulaire de la construction d'une société. Mais est-ce que derrière cette idée de régionalisation de la Sécu, ne se cache pas une envie de privatisation?
Lorsque les gens ne se croisent plus, lorsqu'ils ne se connaissent pas, on ne peut s'étonner de la montée des stéréotypes, des clichés…
La méconnaissance de la langue d l'autre constitues une – voir la plus grande – entrave à la communication et à la coopération entre communautés. Le constat d'études récentes qui démontrent que notre génération a un niveau de connaissance linguistique insuffisant doit nous interpeller et nous amener à réagir. Profitons du multilinguisme de notre pays, permettons l'échange entre professeurs de nos communautés: un «native speaker» sera toujours plus efficace comme professeur.
Nous devons trouver des espaces publics de rencontre entre les jeunes flamands et les jeunes francophones: que ce soit par un service civil, que ce soit par la mise en place d'un «Erasmus» intra-belge, la vérité est que ces espaces manquent… Plutôt qu'échanger des discours musclés par médias interposés, asseyons-nous autour d'une table et dialoguons.
Venez connaître les réalités sociales de Bruxelles et de la Wallonie. Disons non aux préjugés, non aux caricatures.
Comme jeunes progressistes, nous souhaitons travailler avec tous ceux qui veulent défendre les droits économiques et sociaux des jeunes – de tous les jeunes – en mettant de côté les clichés, les stéréotypes et les confrontations communautaires stériles. Est-ce que les jeunes flamands – parmi lesquels les jeunes CD&V – sont prêts à entamer le dialogue sur cette nouvelle base?
1 commentaire:
"Un travailleur est un travailleur, nous le défendrons toujours, qu'il soit de Genk ou de Seraing."
OK pour Genk.
Mais juste une question après 100 ans de socialisme, existe-il encore un travailleur à Seraing
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