21 mars 2008

Position du MJS lors du congrès de participation du 19 mars 2008

Le gouvernement "intérimaire" devient "Gouvernement" définitif après les congrès de participation du PS, du CDH, du MR, du VLD et du CD&V, tenus mercredi soir.

voici, pour l'édification des masses, la position défendue par le MJS lors du congrès du PS:

Chers camarades,

Notre parti vit des moments difficiles depuis près de deux ans. Et en tant que Jeunes, nous sommes convaincus que nous avons un rôle important à jouer dans le redressement de la situation.
A travers notre rôle d’aiguillon et notre ton parfois radical ou caustique, nous allons toujours dans le sens des valeurs du socialisme, de ce qui constitue à notre sens l’intérêt du parti qui les défend et des militants qui le composent. Et c’est ce soir encore la ligne que nous voulons défendre.

Des quatre coins du MJS nous revient un écho unanime : nous sommes forcés de constater qu’aucun jeune militant n’est heureux du déroulement des événements de ces derniers mois. Beaucoup nous disent qu’ils ont l’impression que notre parti s’accroche plus au pouvoir qu’à la préservation des vraies valeurs de gauche qu’il est censé défendre.

Beaucoup s’étonnent également de l’insistance avec lequel le Parti a ferraillé – allant jusqu’à en faire une condition de sa propre participation – pour que le CDH monte au Gouvernement fédéral provisoire, qui se transformera peut-être demain en Gouvernement définitif.
Mais était-ce bien notre place


« Devons-nous monter dans ce gouvernement fédéral? Oui ou non? ». En ce qui nous concerne, on est en tout cas plus proches du non que du oui. Un non que nous avions d’ailleurs déjà émis dans une résolution prise lors notre congrès du MJS le 1er décembre 2007.

Je vous parlais tout à l’heure du CDH. Parlons maintenant du SPA. En tant que Jeunes et Socialistes, nous espérions que le PS attacherait plus d’importance à une incassable alliance avec notre parti frère du nord du pays. Cette alliance, voilà le vrai symbole de notre attachement à l’unité du pays, voilà la preuve de notre conviction que la défense des gens et du socialisme transgresse les clivages communautaires et qu’il y a une valeur ajoutée à la Belgique. Sans le SPA dans cette coalition gouvernementale, nous sommes comme la tâche de vin sur une Orange bleue.


On nous demande ce soir de nous prononcer sur la participation des Socialistes au Gouvernement. Je ne vous cache pas que cette participation éveille chez les JS une foule de questions qui peuvent se résumer à celles-ci : « Monter au Gouvernement sur quelles bases ? et pour y faire quoi ? »

Il est évident que, dans une négociation menée sans avoir posé au préalable de lignes rouges infranchissables, toute avancée est à considérer comme un succès.

Et des avancées, bien sur, il y en a.

Je pense que Laurette avec son plan Cancer, son dynamisme et sa hargne va dans la bonne voie.
L’élargissement du Fond Mazout de Christian Dupont est une mesure nécessaire dans une période où le prix de l’énergie ne cesse de flamber.
Paul Magnette est le « jeune » de l’équipe mais il contre avec talent certains slogans électoraux vides du passé. Aujourd’hui grâce à lui en matière d’environnement et de climat, « quand c’est rouge, on avance ».
Nous nous réjouissons de ce que le quatrième motif de recours à l’intérim soit passé à la trappe. Et plus encore de ce que le service minimum ne soit plus qu’un souvenir : le droit de grève est sauf !

Mais l’accord actuel apporte autant de questions que de réponses.

Ainsi des sans papiers.
Le MJS s’est rendu auprès des sans-papiers qui logeaient dans un bâtiment de la Communauté française à la rue Royale. Ceux-ci ont bénéficié après quasiment cinquante jours de grève de la faim d’une solution provisoire pour rester sur notre territoire. Combien de temps encore le PS va-t-il laisser de telles injustices se dérouler dans notre pays dit démocratique?
Bien sur, nous nous réjouissons de ce que l’accord prévoie les attaches durables comme un critère de régularisation. Mais comment les isolés établiront-ils ces attaches durables ? Et si une commission doit en juger, malgré l’opposition d’un VLD vindicatif bien que perdant des dernières élections, de qui sera-t-elle composée ?

Bien sur, nous sommes soulagés d’apprendre que les allocations de chômage ne passeront pas sous les minima actuels – mais pour autant cela veut-il dire que les allocations ne diminueront pas dans le temps, fut-ce pour arriver au minima actuel ?

Il va de soi que nous nous réjouissons d’un assouplissement du numérus clausus. Mais ce n’est qu’un premier pas : c’est une fin définitive qu’il faut mettre à ce système.

Sur le thème important du pouvoir d’achat, on nous assure que les allocations de base atteindront, à terme, le seuil de pauvreté européen. C’est bien le moins ! Mais ce terme, quel est-il ? Et quelle garantie de moyens a-t-on de voir ce but atteint prochainement ?

La mobilité « durable » sera encouragée soit par la gratuité des transports en commun, soit par un remboursement intégral des titres de transports par les employeurs. Suivant quelles modalités ?

Et pour revenir sur le dossier de l’énergie, on nous dit que le Gouvernement pourra intervenir en cas de « dérapage » des prix… Comment un tel dérapage sera-t-il défini ? Et quelle action pourra-t-elle être menée ? Un retour à la fixation du prix, comme c’était le cas pour le pain jusqu’il y a peu ?? Avec compensation financière pour assurer les marges des producteurs ?


Mes chers camarades,

Pour conclure, vous aurez compris que nous sommes extrêmement critiques par rapport à la montée du PS dans ce gouvernement fédéral « provisoirement définitif ». Nous pensons que nous allons être la cinquième roue d’un carrosse orange bleue et nous sommes déçus de ne pas avoir à nos côtés nos « camarades » du SPA.
Bref, sachez que nous, Mouvement des Jeunes Socialistes, notre rôle n’est pas de dire que tout va bien au PS lorsque nos jeunes militants ne se montrent pas satisfaits de la situation actuelle.

Ici, nous voulons surtout poser les questions qui inquiètent les jeunes et lancer par rapport à celles-ci un important signal d’alarme. Notre parti aurait plutôt selon nous intérêt à prendre un peu de recul en vue d’une plus grande reconstruction. Cependant, si pour la majorité de ses membres, le bien-être du parti passe par une montée dans ce gouvernement, nous assumerons, loyalement, notre rôle de soutien critique. C’est pourquoi j’en finirai en demandant, au vu du caractère flou de l’accord qui nous est présenté aujourd’hui, que soit organisé, annuellement, un congrès national d’évaluation du travail de la majorité, dans des circonstances permettant à toutes les fédérations de se prononcer avant la tenue de celui-ci, dans le respect des statuts du parti.

Je vous remercie.

11 mars 2008

Test - ça y est je devrais arriver en fin à mettre des pdf en ligne

Si ça fonctionne, attendez vous à voir fleurir les documents divers et variés!







Read this doc on Scribd: Ensemble janvier 2008 (2)


Il est possible que vous ne parveniez pas à lire le document ci-dessus: c'est sans doute que vous n'avez pas de lecteur flash, ou que le vôtre n'est pas à jour. Vous savez ce qu'il vous reste à faire!

10 mars 2008

"Journalisme" économique ta mère!

Ami/camarade/lecteur, mon amour (biffez la mention inutile),




Vous inculquer par l'exemple les bienfaits du silence, c'est une chose - mais si je me complais dans l'exercice, vous finissez par croire que je vous abandonne dans ce triste monde livré aux propos féroces des ultralibéraux décérébrés vomissant leur haine sur le citoyen tel l'hydre déversant son haleine empoisonnée sur tout qui s'approchait trop près de son platane à Lerne... Mais déjà je m'égare...

Je m'égare car il s'agit aujourd'hui de parler de cette engeance dont on a peine à croire qu'il existe encore des groupes de presse pour leur donner la parole (ah oui, mais j'oubliais que la presse - contrairement à ce qu'elle clame partout - n'est pas idéologiquement neutre). Je parle bien sur du journaliste économique.

Contrairement à l'évidence, il semblerait que le journaliste économique ne soit pas un monstre velu doté de 15 pattes, 4 gueules et 6 sexes de dimensions diverses mais tous largement inférieurs à la moyenne. Non, en fait, le journaliste économique, ça peut ressembler à ceci:


Bon, d'accord, on est loin de Clark Kent. Mais enfin, on aurait vite fait de se laisser endormir par l'aspect à peu près raisonnable du personnage. On aurait tort.



Par exemple, prenons la "chronique" que ce petit monsieur serine aux auditeurs de classic 21 le matin, quand ils ne sont pas encore bien réveillés, ou le soir, quand ils sont abrutis par une journée de boulot et qu'ils cherchent quelques instants d'un réconfort bien mérité dans les embouteillages en se curant le nez et en se laissant aller à chantonner les refrains anti-capitalistes de Jethro Tull. Et, tant qu'à faire, prenons la chronique du jeudi 6 mars en particulier. J'irai nettoyer mon clavier avec une brosse et du savon après, mais allons-y d'une petite citation:


"Le dernier conclave budgétaire a au moins fait un million de victimes, dont la plupart sont des pensionnés. Pourtant, on en parle peu, trop peu. Je m'explique. Faute d'accord entre les partis politiques, la taxe touchant les plus-values des sicav qui ont au moins 40 % de leurs actifs en obligations n'a pas été modifiée. En fait, cette taxe très controversée avait été décidée vers la fin de 2007, puis on a cru qu'elle serait retirée au début de cette année. Ce n'est pas le cas du tout : elle est toujours là et bien là. "


Alors, petit test, à votre avis, qu'est-ce qui fait bondir le brave plumitif? Le fait que, d'après lui - il ne s'encombre pas de références - ce sont principalement des pensionnés qui sont touchés? Ha, ha, laissez-moi rire. Je ne serais pas surpris de l'entendre proférer un de ces quatre matins que seul un pensionné du pilier privé est un bon pensionné.
Ce n'est pas non plus le fait que, à l'attendre, les types qui ont bouclé le budget 2008 auraient autant de morts sur la conscience qu'un sixième des génocidaires nazis ou les animateurs de la guerre civile congolaise.

Non, regardez mieux. Mais si, là, à la troisième ligne: "taxe touchant les plus-values des Sicav". Incroyable, non? l'Etat se met à taxer les plus values de produits financiers! non mais vous vous rendez-compte? C'est à tomber de sa chaise et à briser sa Rolex. Avec ces dangereux adeptes de la révolution bolivarienne dans le gouvernement, au rythme ou ça va, il faudra bientôt une autorisation du soviet suprème pour boire son pim's sur la place m'as-tu-vu.
Ca mérite bien d'aller dire partout que le petit pensionné est la malheureuse victime de la rage taxatoire. Et de s'offrir un grand écart, puisque le journaleux est contraint de conclure sur le fait que le marché de la sicav n'est pas au beau fixe pour le moment...et que les moins-values sont, quant à elle, défiscalisées.

De se dire que ce sont des radios publiques qui dépensent de l'argent et du temps d'antenne pour laisser déblatérer des insanités pareilles, ça c'est un vrai scandale. Après ça, les amis de Reynders vont encore aller dire que la RTBF est l'organe médiatique des socialistes...


Remarquez que les média publics n'ont pas le monopole des colonnes ouvertes aux zigomars et autres ostrogoths. Prenons "Les Echos", par exemple. Il s'agit d'un titre choisi en référence au phénomène acoustique observé lorsqu'on crie dans l'oreille d'un de leurs collaborateurs et qu'on bouche celle d'en face avec un morceau de toile isolante.

Et bien, toujours le 6 mars, on assiste à un autre grand moment de publication quotidienne sur papier journal. Et là, les mots me manquent. C'est du Zola, du Hugo, les morceaux choisis du Childe Harold de Byron. Une révélation fracassante. IL Y A DES ENTREPRISES PUBLIQUES, AVEC DES PS DANS LES CA, QUI ONT RECOURS AUX INTERETS NOTIONNELS!!

Non? SI!

Alors, ça c'est dingue, ça voudrait dire que ces entreprises dont les fonds proviennent de l'Etat, qui délivrent des missions de services publics, qui ne sont pas supposées dégager de bénéfices et qui réinjecteraient dans le système les éventuels marges utiliseraient aussi ces ficelles fiscales? Quel scandale, ouh! les vilains rouges, à la porte!
Quoi, ces révolutionnaires-avec-le-couteau-entre-les-dents-qu'on-ne-comprend-pas-ce-qu'ils-disent* veulent nous empêcher de recevoir de juteux cadeaux fiscaux qui nous permettent d'augmenter notre bénéfice et donc aussi de rétribuer plus grassement encore nos actionnaires ou au minimum de nous acheter une véranda "quatre saisons" pour placer au dessus de nos 4500m² de piscine au milieu du parc? Et dans le même temps, il admettrait que des entreprises publiques échappent à l'impôt (dont elles tirent leur première source de financement) pour réinjecter de l'argent directement dans les rouages?
Enfin... le papier ne refuse pas l'encre, et tous ces poulpes ne s'en trouvent pas plus mal. Seule information intéressante fournie par ces braves gens: le bénéfice net de Fortis pour 2007 est repassé sous la barre des 4 milliards d'euros. Excusez-moi, je vous laisse pour aller essuyer une larme dans mes vieilles liasses de titres au porteur...
* à ne pas confondre avec José Happart, ça c'est juste un couillon avec le cerveau entre les orteils qu'on ne comprend pas ce qu'il dit non plus.