25 juillet 2006

Festival IUSY II: un rapide compte-rendu.

Et voila, cette semaine au festival de la IUSY est passée comme une flèche, comme on pouvait s'y attendre. Vu le manque de temps sur place, je n'ai pas eu l'occasion de vous donner de compte rendu au jour le jour. Par contre, voici quelques réflexions au retour!
mardi 18 juillet.
La délégation du MJS quitte le pays en avion en début d'après midi pour arriver à Alicante vers 22h - retards compris. A l'arrivée, c'est par hasard que nous tombons sur notre camarade Yonnec Polet qui vient lui aussi participer au Festival, pour son employeur, le PSE. On chambre gentillement le social-traitre qui part loger à l'hotel, tandis que nous essayons de trouver la navette qui doit nous conduire au camping des délégations. On croise d'autres camarades étrangers - joyeuses retrouvailles.
Après plusieurs coups de fil nous promettant son arrivée prochaine, on finit par obtenir l'information que la navette s'arrêtait à 20h. Renonçant définitivement à participer à la cérémonie d'ouverture, on s'embarque dans les taxis jusqu'à l'univeristé d'Alicante, lieu d'accueil du festival.
Impression de grande désorganisation: nombreuses déleg' en attente de se voir attribuer leurs tentes, le nombre de ces dernières ayant été sous-estimé, renvoi de notre groupe dans une partie du camp où les tentes ne sont pas numérotées. Les sacs distribués aux participants ne contiennent aucune des informations attendues (programme, plans, ... sont tous sur une table, en self service, impossible d'être certain de ne pas en manquer la moitié). En route vers la zone qui nous est attribuée, je croise le secrétaire général des SJÖ: il lui manque des tentes. Des incidents sont survenus entre les allemands et les italiens...
Finalement installés et bien installés, fiesta! Premier choix cornélien: Discoteca mobile ou Club Social 1? j'opte pour la deuxième solution et retrouve avec plaisir de nombreux camarades. Et puis dodo (vers 3h30), la journée de demain s'annonce longue, avec une réunion des chefs de délég à 8h !
mercredi 19 juillet
Sans surprise, j'arrive en retard à la première réunion - ça commence bien. Le programme de la journée est un peu chamboulé par l'arrivée de Zapatero sur le campus: conférence à 11h30, tous les workshops sont avancés d'une heure pour permettre le transfert des participants vers la salle des pléniaires. Pas de chance: celle-ci ne permet pas d'accueillir l'ensemble des participants et chaque délégation ne peut présenter que 25% de son effectif.
Gros succès de la conférence: Zapatero chez les JS espagnols, c'est Johnny au Parc des Princes. Si, sur les dossiers économiques, sa popularité me parait incompréhensible, il faut bien reconaitre que, sur le front "éthique", son bilan n'est pas mal et ses positions courageuses. Pour ne citer que le dernier exemple en date, son refus de participer à une messe organisée par le nonce apostolique en visite en Espagne fait montre de courage politique dans ce pays très catholique. Faut-il rappeler la légalisation du marriage gay?
D'une manière générale, ça pousse tout de même à la réflexion: comment se fait-il que les socialistes modernes ne paraissent plus efficaces que sur ces questions de société, laissant le champ de l'économique aux forces du marché, ou pire, les accompagnant?
En début d'après-midi, rencontre avec Philippe Cordery (secrétaire général du PSE), Zita Gurmai (présidente des Femmes PSE) et le grand leader éclairé d'Ecosy, Giacomo Filibeck, sous la présidence d'Ania Skrzypek, SG d'Ecosy.
La discussion est intéressante, au cours de laquelle sont abordés des thèmes comme les activistes du PSE, la situation en Slovaquie, la situation des femmes en politique, la campagne présidentielle en France ou la re-dynamisation du processus européen.
Arrivée en soirée de Carlos Crespo et plus tard des camarades de Charleroi: Isabelle Minsier, Nicolas Bau (tous les deux de l'Exécutif National du MJS), Antoine Delcourt et Samuel Oru. Avec l'arrivée de Catherine Moureaux vendredi, la délégation sera au complet.
Jeudi 20 juillet
Participation du MJS à ses premiers ateliers. Succès de participation: le public est varié et relativement nombreux.
Les discussions au sein de mon atelier préfigure le débat du soir sur "réformisme et révolution". Carlos intervient brillamment en français dans le sien. Du coup, son intervention souffre d'une autre insuffisance organisationnelle de la IUSY, à savoir la question de l'interprétation dans une organisation connaissant pour langues officielles l'anglais, l'espagnol et le français. L'interprétation volontaire fournie par certains camarades est une bonne chose mais ne parvient pas à pallier à la carrence que représente l'absence de professionels ou de semi-professionels.
En soirée, gros succès de l'atelier "socialist school": manifestement, toutes les organisations, même les plus à droite, compte des camarades interessés par un socialisme plus radical d'une part et par une réflexion théorique sur le mouvement d'autre part. Cela encourage la délégation belge à renforcer cet aspect de la formation de nos militants lors du retour au pays.
Le soir tombe sur Alicante et la délégation se réunit au Club Social 1. L'espace manquant pour organiser un cantus rouge, comme prévu initialement, nous descendons du camp les spécialités brassicoles que nous avions apportées et c'est à nouveau l'occasion de fraterniser avec des camarades d'horizons très divers. Chants révolutionnaires... puis à minuit: fête nationale!
Vendredi 21 juillet
Aujourd'hui lancement de la campagne sur "rights@work" (ne cliquez pas, c'est une édition automatique de Blogspot, pas de lien). Il s'agit d'un des gros dossiers de ce festival. Maurice, le coordinateur étudiant issu du Benelux dans ce presidium a fourni un énorme travail sur la question, sans malheureusement etre vraiment récompensé: le lancement de la campagne a souffert d'une présence relativement faible comparativement à ce qui a pu se voir précédemment. La fatigue commence à se faire sentir pour tout le monde.
Rencontre avec l'ensemble des orgas francophones, au cours de laquelle la oplace du français dans la IUSY est abrodée. Si l'omniprésence de l'anglais relève pour nous parfois de l'inconfort, c'est, pour les organisations africaines, une véritable source d'exclusion! Ils nous rappellent que souvent, l'enseignement de l'anglais n'est délivré que par les écoles privées!
La fête de cette nuit est supposée être coorganisée par le Benelux et le réseau LGBT. Grosse déception des camarades arrivant à la discoteca mobile: pas plus de musique que de délire international. La sono ne fonctionne pas, faute d'électricité. Par contre, le bar, lui tourne toujours. De même que les concerts qui se tiennent près du Club Social 1. Comme par extraordinaire, lesdits concerts durent jusque facilement 3h du matin alors qu'ils s'arretent généralement autour d'une heure. Ajoutez à cela les nombreuses affiches arrachées et il devient difficile de ne pas se rappeler un triste constat: oui, même dans la famille socialiste, l'homophobie reste une réalité à combattre tous les jours. A la fin des concerts, la soirée commence finalement. Bonsoir!
Samedi 22 juillet
La journée commence par un solide accrochage avec le responsable de l'organisation lors de la réunion des chefs de délégation, autour de l'incident de la veille. Lui et moi élevons la voix, encore une fois le manque de flexibité de la part de nos hôtes exaspère tout le monde. Animo prépare une réaction que nous signons plus tard.
Séminaire particulièrement intéressant avec Poul Nyrup Rasmussen, président du PSE - j'ai beau n'être d'accord avec lui que sur fort peu de sujet, il n'en reste pas moins un personnage interessant, comme la plupart des intervenants durant cette semaine d'ailleurs.
En soirée, après un match de football contre les hollandais (1-1, ça n'efface pas encore tout à fait l'humiliation de l'année passée mais on s'améliore, ils ont fui le terrain avant les penalties), rencontre avec le Meretz et soirée à Allicante avec Animo. Excellents moments suivis d'une fête jusqu'au bout de la nuit, de nombreux camarades partant déjà demain. Je termine ma journée à 8.30 après une longue discussion avec Graham, le président des Irlandais.
Dimanche 23 juillet
Je rate malheureusement ce matin le premier des deux séminaires auquels je voulais assister, consacré à la violence contre les femmes. Un séminaire avait organisé autour de ce thème par la FBJS lors de sa dernière activité "Démocratie on S'en Foot pas" (DSF) et je souhaitais approfondir le sujet. Tant pis.
Bilatérale avec les népalais, puis avec les Philippins, toutes deux des plus enrichissantes!
L'après midi se passe rapidement: adieux à David et Kati, nouveau séminaire, consacré à l'avortement, et c'est déjà le moment de faire le bilan de la semaine avec ma délégation tout en mettant sur pied les préparatifs du retour. Affronter au moment du départ les affres de l'arrivée (pas de navette, etc, etc...). Assister à la cérémonie de cloture. Un dernier repas avec le secrétariat d'Ecosy et puis finalement trois heures d'un repos malaisé avant d'embarquer dans les taxis à 6h du matin.
Lundi 24 juillet.
Avion à 10h, arrivée à Bruxelles vers 15h45. Train jusqu'à la gare centrale, 71 jusqu'au cimetière d'Ixelles... voila, c'est fini. Il y a 15 h, je m'activais comme un beau diable au milieu de 4000 camarades et me voila seul dans mon appartement vide. La fatigue accentue encore cette sensation de manque.
Bonne nouvelle: mon co-locataire a mis la main sur la sixième saison de West Wing, histoire d'atténuer un peu. Je m'en envoye un épisode avant de m'endormir comme une masse - rêvant déjà du prochain camp, l'année prochaine à Berlin pour le centième anniversaire de la IUSY mais aussi des nombreuses suites à donner en interne à cette expérience militante!
NB: bientôt les photos. ;-)

3 commentaires:

Rémi Bazillier a dit…

On a l'impression de lire la traduction en français de mon compte-rendu en anglais ;-)
J'ai encore trahi l'esprit de la francophonie, cela va me valoir encore des problèmes. Marrant de voir le compte-rendu sous un autre angle.
repose toi bien (c'est clair que ca fait bizarre de se retrouver seul apres avoir été entouré de 4000 jeunes fous)

Mon compte-rendu:
http://remibazillier.blogspot.com/2006/07/iusy-festival-in-alicante-mon-carnet.html

Brian Booth a dit…

Déjà debout, toi?? :D

bon, après lecture, y a des points communs mais faut pas exagérer: je parle beaucoup plus des belges, quand même :).

Bah, c'est pas la première fois qu'on a des analyses proches, ça a tendance à me rassurer... et je reste plutôt soft sur les aspects politiques. Remarque que j'observe un silence poli sur la manif autour du campus ou sur ce que je considère comme un manque "d'esprit festival" d'une manière générale...

J'ajoute un lien vers ton carnet de bord

A très bientôt j'espère

Unknown a dit…

Hi Brian,

Very nice to read through your report of the festival.
It seems to me that you kept up everything very punctual.

Best regards,

Evelien