19 juin 2007

Idées noires pour blog blanc...


Bon, deux mois déjà que je n'alimente plus ce blog, je ne compte plus les commentaires des copains du genre "c'est completement mort"., etc, etc.

Je me retrancherais bien derrière les habituelles excuses cheap du genre "pas le temps" ou "rien qui mérite qu'on s'y attarde pour le moment". Mais avec une campagne électorale derrière le dos, pour un blog qui se veut quand même un peu politique sur les bords, c'est pas très crédible.

Alors, c'est quoi le problème? D'une manière générale, je trouve qu'il n'y a rien de plus gonflant que les types qui étalent leur vie privée mais comme il m'aura fallu deux mois, un comité européen de la IUSY (allez lire les compte-rendus sur les blogs d'Estelle ou de Rémi pour vous faire une idée) et quatre pinte tchèques pour que ça sorte, autant que ça profite à tout le monde et vous donner une explication un peu plus large.

Alors, primo: j'ai changé de boulot. Depuis le début du mois de mars, je ne bosse plus à la SLRB mais ici. Vous allez me dire, jusque là, y a pas grand chose qui change, c'est toujours la gestion d'un plan de construction de logements. Pas de quoi se taire pendant si longtemps ou mettre la clé sous le paillasson.

A priori, non. Sauf que jusqu'ici, le taf était dans l'administration. Maintenant, je travaille toujours pour le bien public (enfin je crois) mais c'est quand même vachement plus politique. Je ne m'en plains pas, loin de là, c'est un boulot en or, avec des collègues terribles, un échevin que je ne connaissais pas du tout et que j'apprécie un peu plus tous les jours. Mais en attendant, bonjour la crise de conscience. Si on regarde les choses avec le minimum de cynisme requis, je suis devenu un apparatchik. Jusqu'ici, je ne m'étais jamais privé de taper sur le PS comme sur le reste. Est-ce que j'ai toujours la même liberté à ce niveau là? Oui, bien entendu. Et personne ne me le conteste, au contraire on m'y encourage ("on est pas chez Françoise, ici"). N'empêche, ça fait réfléchir.

deuxio: Sympa le blog, mais pour faire quoi? ça fait un peu plus d'un an que je poste sur une base plus ou moins régulière. Franchement, lisez les premiers billets et les derniers. Vous, je ne sais pas, mais moi je trouve que ça tourne un peu en rond. Critiquer, c'est sympa et c'est important mais c'est un peu court. Et le niveau des propositions est loin de me faire avancer dans la direction que je cherchais à trouver - à savoir un moyen de réconcilier les fondamentaux du socialisme et les problèmes contemporains, dont certains nous font croire qu'ils ne sont plus en phase.

"Brian, c'est positif, mais faut qu'il arrête de faire l'adolescent attardé et qu'il commence d'être un peu efficace à gauche". Ajoutez à ça les innombrables commentaires d'amis proches, de presque frères, qui vous vomissent votre engagement sur le bout de vos godasses sales parceque vous croyez à une gauche qui pourrait être à la fois réformatrice/révolutionnaire (dans le sens d'un changement social radical) et de Gouvernement, ça finit par user le militant. Pour un peu, la bière aurait plus le même goût.

D'ailleurs, la question du "pour faire quoi" ne se limite pas tellement au blog lui-même. Ca va faire bientôt quatre ans que je vis à un rythme de militant professionnel, cette catégorie dont les sociologues nous disent qu'elle a disparu lors de la dernière glaciation - ce qui ne colle pas terrible avec notre période de réchauffement climatique. Dans les faits, qu'est-ce qu'on a gagné, collectivement, durant cette période? Et là, je ne parle même pas des seules structures dans lesquelles je me suis engagé mais plutôt de la Gauche en général. En réfléchissant un peu, je pourrais vous donner des dizaines d'exemples mais quand on voit l'état du monde, on a bien droit à un moment de doute de temps en temps, non?

N'empêche, à force de ne pas pouvoir se sentir libre aussi longtemps qu'il restera un esclave, on finit par prendre le risque de devenir le dernier esclave soi-même.

Tertio: Il y a des gens pour qui chaque pas est une avancée vers plus de confiance et moins de questions. Moi, c'est le contraire, depuis que j'ai quitté l'unif, j'ai l'impression d'être un peu plus idiot tous les jours. Enfin, ça, on peut encore y remédier, work in progress.

Quarto: il parait que Belle-des-Champs a gagné à Longchamps alors qu'on la donnait à 4 contre 1. Ma cote était la même... mais ça ne peut pas marcher à tous les coups, de toute évidence.

Allez, voila, fin de la constipation bloggesque. Maintenant que c'est sorti, on peut reprendre une activité normale et s'interesser aux affaires du monde. D'ailleurs, si je laisse tomber le projet de blog sur la politique communale ixelloise pour le moment, vais peut-être me lancer dans un truc plus franchement inetrnational et dans la langue de Milton, de Shakespeare et de la Bible (enfin, ça c'est Shaw qui le dit).

A bientôt - ou pas ;)

Aucun commentaire: