01 juin 2006

Bolkestein: le cauchemard continue


Finalement, la politique européenne, c'est un peu comme dans les films d'horreur. A la fin, on croit que le méchant est mort et bien mort. Sauf que les producteurs voient bien le pognon qu'il y a à faire avec des suites. Il ne reste plus aux scénaristes qu'à trouver une ficelle pour ressusciter les morts-vivants bien morts ou les vampires réduits en cendres à la fin du premier épisode. Et, pour faire bonne mesure, les revenants doivent être plus sanglants et plus difficiles à détruire que la première fois.
Et bien, notre ami Bolkie c'est exactement ça. Vous pensiez que la directive services avait du plomb dans l'aile après les manifs et la position de compromis arrachée au parlement européen? Alors tremblez car il revient et sa vengeance sera terrible: les producteurs - apprentis sorciers de la Commission et du Conseil ont fait une nouvelle proposition qui va moins loin que ce compromis. Et cette fois, la confédération européenne des syndicats applaudit bien fort: ouh, la belle proposition que voila, qui livre encore une fois la majorité des services sociaux aux forces du marché! Et Solidar aussi salue cette nouvelle proposition comme "un pas dans la bonne direction".
Je cours m'acheter une gousse d'ail et des balles en argent.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

"ouh, la belle proposition que voila, qui livre encore une fois la majorité des services sociaux aux forces du marché!":
Ne faites-vous pas une erreur d'appréciation? Où sont ces diaboliques "forces du marché" dont vous parlez?
C'est oublier un peu vite la version remaniée (et totalement édulcorée) de la directive qui voit le rejet du principe du pays d'origine et la mise hors-champs des matières "sociales"...

Brian Booth a dit…

Je crois qu'en l'ocurrence, c'est vous qui cédez un peu facilement aux sirènes du "compromis allemand".

La version remaniée, dont il est bien question dans le post, est loin de mettre hors-champs les matières "sociales". Ce qui est clairement exclus du champs d'application, ce sont les "services d'intérêt général". Par contre, les "services d'intérêt économique général" sont eux bel et bien concernés. La liste des services exclus est pour sa part très limitative et livre aux lois du marché des secteurs comme le tri des déchets, la distribution du gaz ou de l'électricité, le logement social, j'en passe et des meilleures...
L apossibilité de justifier l'exclusion de certains services par des politiques nationales d'ordre social ou autres est en réalité complètement factice: en dernière analyse, ce sera aux Cours de Justice Européenes de trancher quant à la proportionnalité des mesures prises par les Etats. Autant dire que la directive, en l'état, érige le magistrat en législateur. Pas de quoi se sentir particulièrement rassuré.

Rémi Bazillier a dit…

Quid de la réaction du PSE?? :)

Anonyme a dit…

Votre pessimisme est incompréhensible: d'une part, les Etats membres pourront continuer à "protéger" des activités touchant à un grand nombre de politiques publiques (santé, environnement,...) et, d'autre part, on supprime le principe du pays d'origine dans un secteur dont le développement inter-frontalier aurait rapidement créé des dizaines de milliers d'emplois supplémentaires. Protectionnisme et maintien d'un taux de chômage que les Etats-Unis ne nous envient pas: ce n'est pas cela que vous vouliez?

Je n'ai rien contre la privatisation de la gestion des logements sociaux. Elle coûterait moins cher à la collectivité et on éviterait pas mal de scandales financiers. Votre position est-elle purement de principe ou avez-vous des arguments concrets à faire valoir?

Anonyme a dit…

Cher Monsieur Booth,

Comme vous le savez, la gauche se divise en 2 catégories: d'une part la gauche caviar qui veut tout changer pour que rien ne change et d'autre part, la gauche révolutionnaire qui ne veut rien changer pour mieux tout bouleverser...

A quelle catégorie appartenez-vous ?


Cordialement,
Deepthroat