26 novembre 2010

What's in a word?


Cela fait maintenant plusieurs semaines qu'on voit réapparaître un prétendu néologisme dans la presse, surtout française, un peu internationale. Un mot "catchy", une belle image, un slogan à soi tout seul. Un de ces termes qui vous alimente les slogans de manifs pendant des semaines. Qui pour un peu vous ferait la gloire et la réputation du premier à le sortir. Limite la voie royale vers le titre envié de "rédacteur de jeux de mots pourris pour les titres de Libé".


En l'occurrence, il s'agit de caractériser la crise irlandaise et le rôle des banquiers. Et le prétendu néologisme? "Bankster". C'est pas beau et intelligent, ça? "Bankster" comme dans "Banquier" et dans "Gangster", hein? Tu vois un peu? Cool, non?


Ouais ben en fait, non. Pas cool du tout. Je veux bien qu'il faut sans doute être belge ET historien pour que ça sonne mal. Mais il se trouve que ce n'est plus vraiement un néologisme depuis les années 30. Epoque riante et joyeuse au cours de laquelle un petit gars de Bouillon, avec une ardeur d'avance comme il faut, l'utilisait pour la première fois dans son organe de presse: Le Pays Réel. Vous l'avez reconnu? Mais oui, c'est bien Léon Degrelle, le président-fondateur du parti fasciste Rex, Obersturmfuhrer de la légion SS Wallonia, Croix de fer pour son activité sur le front de l'est, mort en pensionné heureux et honoré dans l'Espagne franquiste.


Alors, moi je veux bien que le recyclage, ce soit l'avenir. Et on ne peut pas demander à tout le monde de connaître ses classiques. Et pour bien montrer que je ne tiens pas rigueur aux utilisateurs de la formule, je leur propose encore quelques bonnes idées. Comme slogan "qu'ils s'en aillent tous", ce serait pas mal. Ou alors "du balai". En plus ça ferait certainement de belles images, une manif à laquelle tout le monde se rendrait avec un balai sur l'épaule, non?


Pardon? ... Désolé, on me signale en régie que ça a déjà été fait aussi. Par le même? d'accord... Bon, et bien bonne chance et à la prochaine fois...