31 mars 2010

Decret Inscriptions: calculatrice et carte scolaire.


Bon, vu les objectifs que je m'étais fixés (il y a 4 ans déjà et oui, vieille branche, comme le temps passe, on se fait vieux, tout ça, tout ça), en principe, je devrais pondre papier sur papier sur la crise et accessoirement hurler contre la connerie abyssale des membres du Conseil européen et de leur pseudo-accord lamentable pour sauver l'économie européenne des délires des spéculateurs.

Et bien, au risque de te décevoir, amateur de charges lyriques, c'est pas pour ce coup-ci. Mais si tu veux vraiment savoir tout le bien que je pense de ce cirque, je te recommande la lecture de cet article ou alors de celui-là si tu préfères un point de vue journalistique (et donc neutre, c'est bien connu). Voila, sachant que le sujet est bien traité tout comme il faut ailleurs, je peux passer à un autre sujet qui me tient à coeur.

Ca fait perpète maintenant que perdure la saga du décret inscriptions. Pour nos nombreux lecteurs étrangers arrivés ici en cherchant la musique du troisième homme (oui, mon outil statistique fonctionne à nouveau et offre des données un rien surprenantes), résumé des épisodes précédents. Donc, il y a bientôt 2 ans de ça, certains de mes camarades se sont réveillés et se sont rendus compte d'un truc de ouf. Le système scolaire en Belgique francophone est parmi les plus inéquitables du continent. Et pris d'une fièvre gauchiste, ils se sont dits que ça ne pouvait par rester continuer durer. D'où le premier décret Arena. Un texte courageux, qui disait, en un mot: les inscriptions 10 ans à l'avance dans les écoles de bourges, c'est ter-mi-né. Les inscriptions préférentielles à la tête (ou au portefeuille, ou au réseau: quand on a une sale tronche, il vaut mieux être bien introduit) du parent, hop: fini. Impossible de toucher à la sacro-sainte et constitutionnelle liberté de choix du père de famille, certes. Mais par contre, aucun problème pour ouvrir et clore les inscriptions à dates fixes, pareilles pour tout le monde et basta. Premier arrivé, premier inscrit et voila.

Bel effort, mais ça ne passe pas tout seul. Hurlements des organisations de parents (connues pour regrouper principalement les parents des élèves en décrochage scolaire dans les athénées dits "difficiles"), gestion un peu pitoyable de la première application, caméras complaisantes devant les files d'attentes qui se forment devant les 15 écoles les plus prisées du royaume... Le conflit est lancé. Et il faut bien reconnaitre que, pour courageux qu'il soit, le texte ne résout pas tous les problèmes. Non, c'est vrai: à part une certaine classe sociale, qui peut se payer un gars pour aller faire la file à sa place pendant trois jours? Et puis, faute d'information correcte et de vraie campagne, pas de mouvement significatif vers plus de mixité sociale (dans certaines écoles, la situation s'est même dégradée). Et au jour de la rentrée, certains gamins n'étaient toujours inscrits nulle part et d'autre dans 3 établissements différents.

Splendide ellipse narrative, je vous passe les différents rebondissements... et on en arrive à la situation actuelle. C'est toujours pas tout à fait au point mais on progresse: désormais, on a trouvé une façon objective de caser les candidats dans les écoles courues. Sortez les règles à calculer: suivant la distance domicile/école primaire, le mioche est gratifié d'un coefficient allant de 1 à 2. Suivant la distance domicile/ nouvelle école secondaire: de 1 à 1,98. S'il était dans une école pratiquant l'immersion linguistique et veut s'inscrire dans une école secondaire proposant le même enseignement: hop, bonus. Et suivant que le domicile se trouve dans un rayon inférieur ou supérieur à 4 km de son domicile, encore un coefficient correcteur. Et tout ça bien entendu dans le respect des réseaux, "libre" (lisez catho dans l'écrasante majorité des cas) ou "officiel".
Quel est l'âge du capitaine?

Descendez-moi cette aspirine cul sec et posons nous 2 secondes.

En terme de promotion de la mixité sociale, on peut encore discuter. Les inégalités sont inscrites dans le territoire et se limiter à des critères portant sur un kilométrage, ça répond finalement assez peu à l'objectif de départ. Mais c'est incontestablement un progrès par rapport à la dernière solution en date: le tirage au sort. Un progrès puisqu'il marque une volonté politique. Et qu'en Belgique plus qu'ailleurs, l'enseignement, c'est un sujet purement politique. Et en cadeau bonus, on aura enfin des éléments incontestables sur le maillage Catho/officiel dans ce pays.

Mais soyons sérieux, si on veut vraiment répondre au caractère inégalitaire de notre enseignement, on ne pourra pas continuer de tourner autour du pot pendant 110 ans. La solution passe obligatoirement par la fusion des réseaux. En pur produit des écoles de bonnes soeurs, je peux vous le dire: ça ne sert à rien. Par contre, ça coute un pognon bête - à tous les parents, puisqu'elles sont financées par tous les contribuables. Il est grand temps d'enterrer ce reliquat d'ancien régime. Et de pousser la logique timidement abordée dans le dernier texte jusqu'au bout. En mettant une fois pour toute en place une carte scolaire, corrigée par ce que nous savons de la distribution sociologique sur le territoire.

D'autres volontaires pour rallumer la guerre scolaire? Les inscriptions sont ouvertes!

10 mars 2010

Le Parlement Européen pour la dénucléarisation de l'Europe!


Comme je me suis promis de ne plus râler tout le temps, je profite d'une bonne nouvelle pour relancer un peu d'activité sur les solitudes glacées de ce blog.


Ce matin, à l'initiative du groupe socialiste au PE, cette noble institution qui a le bon gout de m'employer via un député socialiste français, une résolution a été votée qui réclame le retrait des armes nucléaires tactiques américaines des 4 pays de l'UE où il s'en trouve encore.


Pour votre parfaite information, et la maison ne reculant devant aucun sacrifice, voici le communiqué de presse du groupe (en anglois, certes, mais je te sais fan de la langue des Rolling Stones, lecteur chéri) :


EURO MPs CALL FOR WITHDRAWAL OF US TACTICAL NUCLEAR WEAPONS FROM EUROPE

The European Parliament today branded tactical nuclear weapons on its soil as "an anachronism" and called for them to be withdrawn.

In a Strasbourg vote, the Parliament became the first EU institution to back US President Obama's commitment to a world without nuclear weapons. Ahead of a review of the non-proliferation treaty, Euro MPs urged the EU to address ‘the strategic anachronism of tactical nuclear weapons’ in Europe.

Welcoming the move, S&D leader Martin Schulz said: "President Obama has created the opportunity to move closer to a nuclear-free world. We expect EU ministers to support this commitment and to propose an ambitious timetable for achieving it."

The Parliament's resolution says that revision of NATO's strategic concept offers an opportunity to reassess the alliance's nuclear policy. Up to 200 nuclear weapons are estimated to be deployed in Germany, Italy, the Netherlands and Belgium. The fifth NATO state with US nuclear weapons on its territory, Turkey, is a candidate for EU membership.

The resolution says that withdrawing these weapons could help future nuclear disarmament. It notes Germany’s new policy of working towards their withdrawal from its territory.

Said S&D vice-president Adrian Severin: "All EU member states have an obligation to contribute successfully to nuclear non-proliferation and disarmament policies. We are pleased that the European Parliament is now calling for the removal of all tactical nuclear warheads from Europe. This will also be good news for European citizens because it will improve their security."

The S&D Group officially endorsed withdrawal of nuclear weapons four years ago. S&D delegation leaders from the countries directly concerned – Bernhard Rapkay (Germany), David Sassoli (Italy), Kathleen Van Brempt (Belgium), and Thijs Berman (the Netherlands) –give the move their full support.