29 août 2006

...à l'autre.


Je m'empresse de poursuivre sur l'université d'été de La Rochelle, de peur de me faire lyncher par la frange la plus impatiente de mon lectorat lors de notre prochaine rencontre - qui ne saurait tarder, d'ailleurs!

Donc, de vendredi soir à samedi fin d'après-midi, défilé de mode à l'université d'été du MJS France, qui avait invité l'ensemble des candidats "présidentiables" à échanger avec les militants du mouvement. Fabius, DSK, Lang, Aubry, j'en passe, des meilleurs, des moins bons et des plus murs, ils étaient tous là pour venir esayer de convaincre la jeunesse militante française. Convaincre pour l'un, que "oui, oui, mon revirement à gauche est sincère". Pour l'autre que "bien entendu, je ne suis pas de droite". Bref, sans aller jusqu'à parler d'une "course au centre", à tout le moins un exercice dans laquelle peu se sont montrés vraiment convaincants.

Mon sentiment à l'issue de ces débats? C'est que le PS français a effectivement besoin de se ranger derrière non pas un candidat mais une candidate. Oh! pas celle à laquelle vous pensez. D'ailleurs Ségolène Royal n'était pas du nombre des orateurs. Madame - dans ce cas-ci, je ne pense pas que le terme camarade soit des plus appropriés - aurait accepté de venir parler mais pas de débattre avec les militants. Bravo. Difficile de prêter foi à l'analyse du Soir comme quoi ce serait partie d'une stratégie de conquête de la candidature hors du parti. A moins qu'elle n'ait vraiment aucune notion du travail fourni par le MJS en période de campagne - et de ce que la présence ou l'absence de ce travail peut faire comme différence dans les urnes - ce me parait vraiment faire preuve de peu de sens politique.

Non, la personne à laquelle je pense est... Martine AUBRY! Au cours de son intervention, elle a su défendre le bilan socialiste lors de leur dernier passage au pouvoir, parler d'un projet de société, d'un projet ancré à gauche (bon, ce n'est pas encore Besancenot non plus, d'accord...) et de la nécessité de rassembler. Au départ, je me demandais si j'étais séduit par la posture ou par le contenu: on sent qu'elle a fait une partie desa carrière dans le Nord. Une fédération dont la culture militante est très proche de celle des socialistes belges. Mais après avoir revu des passages, pas de doute: c'est vraiment la personnalité la plus forte et la plus convaincante a être passée sur le plateau. Les militants ne s'y sont pas trompés. Elle sera la seule à recevoir une standing ovation de plusieurs minutes à la fin de sa prestation.

Et Jospin? Yoyo remontait sur les planches pour la première fois ce week-end. Pour donner une conférence sur "la gauche et le pouvoir". S'il lui a fallu 5 ans pour pondre ça, c'est à tomber par terre. Je soupçonne ce type de n'avoir toujours rien compris. Et je crois qu'il serait tout à fait capable de nous ressortir sa littérature sur le thème "mon programme n'est pas socialiste", si on ne le surveille pas. J'avoue que je suis sorti prendre l'air, furieux et découragé, après 5 minutes de son monologue, avant de revenir l'écouter à la porte - on ne savait jamais...
En attendant, pas de sortie du bois de sa part. C'est génant. Pas que j'espérais quoi que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Mais il est évident que sa retenue sur le sujet empêche ses proches de se fédérer autour d'un(e) autre candidat(e). Ou de se déclarer eux-même. Sans tomber dans un "tout sauf Ségo" qui ne serait pas plus constructif...

Pour vous faire une idée, je vous invite à aller jeter un oeil sur les extraits de leur intervention sur le blog de Rémi

Reste finalement François Hollande. Très sceptique au départ quant à l'amélioration de ses capacités de chef rassembleur, je concède à mes camarades que son charisme a effectivement fait un bon qualitatif. On est passé du flan au caramel au marshmallow. On est encore loin du saint honoré ou de la coupe-neuf-boules-melon de chez Zizi, le glacier de l'avenue Vanderkindere.
Sur le fond... pas de quoi casser trois pattes à un canard. Quelques propositions intéressantes, un
appel au calme qui n'a pas dû convaincre grand monde. J'espérais mieux.

Ne courrez pas vous jeter dans le canal après la lecture de ce post! OK, j'ai du mal à considérer que le constat est enthousiasmant. Mais pour autant, le travail de fond, lui, est toujours là, et les Jeunes Socialistes ne sont pas les derniers à le porter. Un nombre important de leurs propositions ont été reprises dans le projet. Et, que ce soit sur l'Europe (merci encore de m'avoir fait un espace dans un pannel, soit dit en passant) ou sur la situation au Liban, c'est un excellent boulot qui a été fourni. Et en définitive, au dela du coté démago ou convenu de la formule, le candidat ne devra être rien d'autre que l'incarnation du projet socialiste, pas un autocrate d'ancien régime!!!

28 août 2006

D'une université ...

Chose promise, chose due: quelques réflexions sur l'Université d'été du PS belge qui se tenait à Dinant, jeudi passé, puis mes impressions sur celle de nos camarades du MJS France (et de leurs ainés), ce week end à La Rochelle.
Donc, le 24 août, direction Dinant. Première réflexion: félicitations à nos camarades de la fédération de Dinant-Philippeville pour l'organisation. Une belle réussite de leur part, si on considère la difficulté pour une ville avec un plan de circulation comme celui de Dinant d'absorber le flux de circulation que représente le nombre important de militants qui ont participé à l'évènement. Cependant, je me permets de mettre en doute le bien-fondé de la décision d'organiser ce rassemblement en semaine et, de surcroît, dans une fédération qui ne se trouve pas en situation de mobiliser massivement pour l'occasion. Après tout, il me semble que l'intérêt premier d'une université d'été est de créer un espace de formation et de rencontres pour les militants du parti. Pour les apparatchiks, les occasions de se croiser ne manquent pas et il ne me parait pas invraisemblable de demander de la souplesse à des gens dont on est certain que l'employeur sera compréhensif sur la récupération des heures (à savoir le parti). Quant à l'impact médiatique, il n'est pas moins grand le week-end, il me semble.
Bref. Le thème central de la dizaine d'ateliers mis en place était "ma commune au féminin" et se déclinait autour des titres: "l'égalité oui, mais comment?", "boulot et vie privée", "quartiers et sécurité", "éducation", "sécurité d'existence sans différence", "où sont nos business women?", "stop à la violence", "préjugés sexistes... à la gare!", "d'ici et d'ailleurs" et enfin "Maman Solo... et alors?".
Pour ma part c'est au séminaire portant sur l'égalité sur les lieux de travail que j'ai assisté le matin. Je vous renvoie à la synthèse rédigée par les collaborateurs de l'IEV pour la substantifique moelle des débats. Si la participation aux ateliers était importante et équilibrée du point de vue du genre, je regretterai que par moment la question féministe disparaisse totalement des discussions.
L'après-midi, participation au "11ème atelier", hors programme et convoqué par sms (!), intitulé "quand les jeunes s'engagent". La RTBF appréciera l'influence de ses émissions sur la capacité créative de certains. ;)
Un atelier qui m'a tout de même fait un drôle d'effet, en réalité. Et pas seulement par son aspect clandestin. A la tribune, Grégor Chapelle - dont la présidence de la FEF remonte à la fin des années 90, si je ne me trompe pas - Frédéric Delcors, président de l'IEV et Brice Many, du Conseil de la Jeunesse Catholique. Tout un programme. A l'issue des interventions, qui portaient essentiellement sur les modes d'ouvertures du PS aux jeunes militants dans des structures plus souples que le parti, les membres du MJS présent s'en sont donné à coeur joie: "Grégor, ton livre est vraiment bien fichu mais, finalement, on n'y trouve rien qu'on ne trouvait chez Habermas... ou Tony Blair." "S'ouvrir à la société civile? mais le MJS est présent dans les Fora Sociaux depuis longtemps: et le parti, où est-il lors des réunions du FSBelge?" "Créer une structure européenne de jeunes socialistes pour mener des combats socialistes communs au niveau international? L'idée est à creuser, on en reparlera au prochain Bureau d'ECOSY", "bien sur, les alliances objectives sont importantes mais, en attendant, c'est bien au MJS que j'ai reçu l'essentiel de ma formation, dans un parcours militant qui n'avait rien de rigide ou de sclérosé" etc. etc.
Ambiance!
A l'issue de cette réunion, retour à Bruxelles et, sitôt arrivé, en route pour La Rochelle avec Estelle (MJS France), Maurice (student coordinator IUSY) et Ania (SG d'Ecosy).
Ce qui fait que je n'ai pas pu suivre le discours d'Elio. Vous le trouverez ici.

23 août 2006

Au programme...

Au programme de demain et des jours qui viennent, pour ma part:

Jeudi: université d'été du PS à Dinant. Des accents féministes et communaux pour cette rencontre annuelle, à laquelle le MJS sera très présent.

Et de vendredi à dimanche: université d'été du MJS France (désolé pas de programme en ligne, ou alors je ne l'ai pas trouvé) à La Rochelle.

Mes commentaires sur ces deux évènements dès que possible, au plus tard lundi!
bon week end à tous.

21 août 2006

Musique!

Quand j'étais gose et que j'avais des cheveux, il y avait vraiment un truc qui me les faisait dresser sur la tête: c'était le Dr Teeth and his Electric Mayhem Band. Le band du muppet show. un groupe de hard rock qui aimait rappeler de temps qu'il savait jouer autre chose, ce qui amenait par exemple cette version à tomber par terre de Tenderly (extrait).
Et bien, hier soir, sur la place de la Monnaie, leurs dignes successeurs: PuppetMastaz. Du hip-hop par une bande de marionettes venus en droite ligne de Berlin. Ca vaut la peine d'être vu.
Un concert qui prenait place dans le cadre du festival eurythmix: une dizaine de jours pour se bourrer les yeux et les oreilles de concerts pour tous les goûts et tous les âges. Pour ma part, cette année, outre les déjà citées marionettes: Gabriel Yacoub, ci-devant chanteur du groupe Malicorne; les Crétonerre, ou la surprenante rencontre entre les chants de marins et la Gaume (!). Par contre, pas eu le temps d'aller revoir Mes souliers sont rouges - encore du folk, les rois de la turlutte en provenance de Normandie, cette fois.
Prochaine étape musicale: le parcours chantons français, fin septembre. A ne pas manquer!

18 août 2006

Changeons de cadre I: le Logement


A moins d'être l'heureux propriétaire d'un modeste appartement de 300m² dans ce qu'on appelle "le clos des millionaires", vous aurez sans doute remarqué que se loger dans la Région de Bruxelles-Capitale, ça coûte un os. Je vous rassure tout de suite (hum), ce n'est pas qu'une impression due à la chaleur moite de cette fin d'été ou aux émanations hallucinogènes de la mérule qui ronge votre charpente.

Amis des statistiques, bonjour !

En quelques chiffres, tirés des publications annuelles de l'observatoire de l'habitat, le loyer mensuel moyen allait en 2004 de 336 euros pour un studio à 1149 euros pour les logements de 5 chambres et plus. Quand on sait que le revenu net moyen s'élève lui à 1000 euros par mois, on comprend que le droit à un logement décent à un prix abordable, pourtant garanti par la constitution, c'est pas gagné d'avance. Si on considère abordable le logement qui ne pèse pas pour plus d'un quart dans votre budget mensuel, il faut atteindre le septième décile de revenu pour avoir accès à 50% du parc de logements bruxellois.

Traduction: soit vous gagnez au moins 21.000euros net par an, soit vous ramez pour trouver un logement qui ne plombe pas les autres postes de votre budget.

A Ixelles, la situation n'est pas plus brillante. 64% des ménages ixellois louent leur logement, bien plus que la moyenne régionale, qui se situe à 57% de locataires. Et parmi ces locataires, 60% sont considérés comme « à bas revenus », c’est à dire gagnant moins de 1000€ par mois. En comparaison, les communes voisines d’Etterbeek, Watermael et Uccle comptent respectivement 56, 30 et 34% de locataires dans cette catégorie de revenus.
Et du coté de l’offre, le loyer ixellois moyen est de 502 euros. Le loyer médian est quant à lui situé à 450 euros.

Dans la vraie vie et dans un français à peu près correct, cela revient à dire qu’une part importante de la population la plus fragilisée d’Ixelles n’a tout simplement pas accès à un logement décent à un prix abordable. Et encore, je laisse de coté ici l’état des quelques 30. 000 logements qui constituent le parc total. C’est la dèche.
Et malgré les gros efforts, notamment en matière de rénovation, le Foyer Ixellois reste parmi les lanternes rouges du logement social bruxellois avec seulement 4% du parc immobilier consacré à cette fonction.


Voilà pour le cadre. S’il ne change pas, on peut dire adieu à plus ou moins court terme à la mixité sociale dont Ixelles peut encore se targuer. Enfin, globalement, on pourra toujours dire que c’est une commune socialement mixte. Mais avec une polarisation très forte au sein de ses différents quartiers et un fossé toujours plus large entre « have » et « have not ».

Pour changer le cadre, quelles solutions ?

En gros deux options sont ouvertes : agir sur l’offre de logement ou sur la demande. Selon moi, agir uniquement par le biais d’une aide directe aux locataires, c’est refuser de résoudre les causes du problème. Prenons-le à bras le corps et agissons sur l’offre. Comment ? je propose quatre axes de travail :

Augmenter l’offre publique de logements à prix encadrés. En mobilisant les réserves foncières communales dans le cadre du Plan Régional pour le Logement. Mais également en créant une Agence Immobilière Sociale communale. Enfin, en utilisant les outils existants qui permettent de prendre aux pouvoirs publics de se substituer aux propriétaires défaillants. Je pense en particulier au droit de gestion publique, qui autorise les communes à rénover et à gérer pendant neuf ans des logements déclarés non-conformes par le Service d’Inspection Régionale.

Encourager la reconversion de bureaux en logements dans les quartiers où le déséquilibre entre ces deux fonctions est flagrant.

Mettre en place un Guichet Unique du Logement. Un lieu qui permette d’établir le dialogue avec le propriétaire de bonne foi mais confronté à des difficultés financières qui l’empêchent d’assumer ses responsabilité. Un lieu vers lequel chaque Ixellois pourra se tourner pour trouver de l’aide, que ce soit dans la recherche d’un logement ou dans ses relations avec l’administration pour l’obtention d’aides et/ou de primes, pour un conseil juridique dans la relation propriétaire/locataire… Un lieu qui devrait naturellement être ouvert à et travailler en étroite collaboration avec le tissu associatif actif sur ces terrains.

Créer un observatoire communal du logement. C’est un outil indispensable pour mener une politique du logement efficace : aujourd’hui, aucune commune bruxelloise – sauf peut-être Etterbeek – ne dispose d’une connaissance fine du logement sur son territoire. Difficile de réagir contre les logements vides ou à l’abandon si on ne sait pas où ils se trouvent ! C’est vrai également pour le suivi des permis d’urbanisme, la lutte contre les divisions sauvages des grands logements ou pour l’exercice d’achats d’opportunité par une régie foncière, à créer elle aussi, etc., etc.

11 août 2006

Le pouvoir d'achat recule.


Suite à la publication des chiffres sur l'érosion du pouvoir d'achat en Belgique, la Fédération Bruxelloise des Jeunes Socialistes a pris la position suivante. Bonne lecture.
Régression, piège à c… !

La Fédération Bruxelloise des Jeunes Socialistes (FBJS) a pris connaissance de l’article publié sur la baisse du pouvoir d’achat des belges ce mercredi dans le journal « De Morgen »
Erwin Van der Sande économiste de KBC, y confirme l’analyse réalisée[1][2] il y a quelques mois par le Crioc sur la détérioration du pouvoir d’achat des belges. Il faut noter que, d’après Van der Sande, les consommateurs de la plupart des pays voisins sont dans la même situation. À la notable exception des bénéficiaires de revenus financiers, les citoyens de notre pays sont pénalisés notamment par des années de modération salariale et d’inadéquation de l’indice des prix à la consommation.

En tant qu’organisation progressiste, la FBJS ne peut que s’indigner devant ce qui apparaît clairement comme une régression sociale pour les travailleurs, qu’ils tirent leur revenu d’un salaire ou d’allocations sociales. La sacro-sainte recherche de la compétitivité économique ne peut nullement justifier le maintien de la rigueur salariale actuelle qui s’avère être de plus accablante pour les salariés. Il est à espérer que dans quelques mois, lors des futures négociations interprofessionnelles, les organisations syndicales se donneront les moyens d’établir un rapport de force suffisant pour faire accepter aux employeurs la nécessité d’une hausse du pouvoir d’achat. La création d’une plate-forme de revendications commune à l’ensemble des représentants des travailleurs nous paraît être un premier pas dans la création de cette dynamique.

Par ailleurs, il convient d’être attentif au fait que la conclusion prochaine, entre partenaires, sociaux, d’un « pacte pour la compétitivité », appelé de ses vœux par le Premier ministre Guy Verhofstatd, ne soit pas le prétexte de l’instauration d’un nouveau « garrot » salarial. Ces dernières années, les travailleurs on déjà fait beaucoup (Contrôle renforcés des chômeurs, limitation du droit à la prépension,…) de concessions aux « realpolitikers », et sont en droit d’attendre des forces de gauche un renforcement de la défense de leurs intérêts légitimes. La FBJS encourage les ministres socialistes présents au gouvernement à être vigilants face à une nouvelle offensive de la droite contre les acquis sociaux, et ce tant au niveau belge que dans le cadre plus large de la création d’une réelle politique sociale européenne. Il est en effet impensable que des gouvernements à participations socialistes continue d’encourager la logique de compétition entre les travailleurs au sein de l’Union, favorisant de la sorte l’érosion des droits sociaux acquis au terme d’années de luttes ouvrières.

De manière plus large, la FBJS se prononce résolument pour une réappropriation du débat sur les matières économiques par les socialistes. Cet espace a trop souvent été monopolisé par les néo-libéraux assumés comme tels ou non. Ainsi, certaines options politiques comme la réduction du temps de travail doivent être remises au goût du jour et leur éventuelle implémentation dans le contexte belge doit être étudiée sérieusement. Le passage à la semaine de 35 heures sans réduction de salaire est une étape qui peut être franchie, comme l’a montré l’expérience française. Les différentes formes de travail à temps partiel, génératrices d’emploi, ne peuvent continuer d’être porteuses de discriminations pour les travailleurs qui souhaitent en bénéficier.
A quelques mois d’élections fédérales qui seront pour les citoyens l’occasion de marquer leur préférence pour tel ou tel projet politique, les socialistes ont la responsabilité de se donner les moyens pour que leur action gouvernementale soit davantage porteuse de transformation sociale. La FBJS entend être partie prenante des débats sur la construction d’alternatives de gauche aux politiques économiques actuelles.Pour conclure, la FBJS considère qu’il est urgent d’ouvrir un réel débat sur la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs et sur les mesures à prendre à court et moyen terme pour régler cette question primordiale. Il en va tant de la relance de la consommation et donc de la croissance que de la qualité de vie des salariés.

Pendant les opérations, les délires verbaux continuent!


On est passé hier à côté d'un nouveau désastre. On ne peut que se féliciter de l'intervention policière qui a permis d'éviter un 11 septembre bis sur les liaisons entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Par contre, ce à quoi on n'a pas échappé, c'est à un nouveau délire du président Bush. Il faut croire que la seule figure du terroriste ne suffit plus à asseoir la légitimité de son action. Désormais, le contribuable est prié de s'endormir en regardant sous son lit s'il n'y trouve pas un fasciste islamiste.
Je ne suis pas le dernier à traiter certains de mes adversaires de fachos. Mais franchement, là, si je m'écoutais, je dirais bien que c'est l'hopital qui se fout de la charité. En attendant, ce me parait encore être un splendide exemple de la dérive orwellienne dans l'usage du langage. J'ai déjà abordé le sujet ici. Pour remettre un peu les pendules à l'heure, je vous suggère d'aller lire la définition du fascisme donnée par wikipédia.
Et vous pourrez toujours me dire ce que vous pensez de ces deux passages en particulier:
"Le modèle italien s'étant exporté dans toute l'Europe, le terme s'est ensuite étendu à tout mouvement politique s'appuyant sur un pouvoir fort, prônant un État policier extrêmement sécuritaire, les métiers organisés en corporations, la défiance envers les étrangers, l'exaltation du sentiment nationaliste et une politique réactionnaire."
"Il s'agit pour cela de mobiliser des valeurs comme le patriotisme, les idéaux de « rénovation » nationale et de pureté. Croire, obéir, combattre deviennent des valeurs, analyser et critiquer de l'insubordination. Il est donc nécessaire de faire naître un sentiment d'urgence, de désigner un ennemi commun cherchant à détruire le collectif et contre lequel le groupe tout entier doit se mobiliser."
Le choix de la référence à la lutte anti-fasciste n'est évidemment pas innocent dans le chef de W. Ca vous pose tout de suite en défenseur du monde libre et comme façon de couper l'herbe sous le pied des démocrates, rien à dire: ça le fait. A coté de ça - ça tombe bien - déjà pendant la seconde guerre mondiale, les USA et la Grande-Bretagne formaient une alliance en béton armé contre le reste du monde. Oui, c'est vrai, le front de l'est c'était pas mal non plus mais c'est un détail pour l'oncle Sam. On aurait tort de se priver de grandes images mobilisatrices, quand même, non?
Ca n'en reste pas moins inquiétant. Pour mémoire, le 18 juillet dernier, le quotidien de droite espagnol "El Mundo" publiait un sondage considérant que le coup d'état nationaliste du général Franco était "justifié" vu les circonstances. Quasiment à la même date, les sociaux démocrates slovaques mettaient en place un gouvernement rouge-brun. Les dernières élections locales en Grande-Bretagne ont été l'occasion d'une percée du British National Party. En France, Le Pen s'invite au second tour des présidentielles en 2002. On ne parle même plus du Vlaams Belang en Flandres. Et, au rythme où ça va, il faudra bientôt parler de Charleroi comme d'Anvers.
Le fascisme, le vrai, il est là, il nous pend au nez. Il serait peut-être temps de se rendre compte que ce n'est pas avec des mesures d'exception - n'est-ce pas M. Reid? - et des interventions militaires aux quatres coins du monde qu'on en viendra à bout.
Cette bataille là, c'est sur le terrain social et à domicile que tous les progressistes du monde se doivent de la mener. Et de la gagner.

10 août 2006

Coming out campagnard.


Le 8 octobre prochain, la Belgique (citoyens belges, ressortissants de l'Union Européenne et, pour la première fois, ressortissants "extra-communataires") se rend aux urnes pour élire ses conseillers communaux.

Le fait que dans un grand moment d'auto-promotion, j'illustre ce post avec ma vilaine trombine vend la mèche, mais je le précise tout de même: ce sera pour moi la première expérience en tant que candidat. En effet, je défendrai un projet socialiste pour Ixelles sur la Liste du Bourgmestre. A la 26ème place, pour être exact.

Je ne vais pas vous faire de grand laïus sur "je me présente parce que Ixelles c'est la plus belle commune du monde et c'est fou comme je l'aime et patati et patata...". Ce n'est le genre de la maison qu'au second degré. Non, si je suis candidat, c'est parce que je pense au contraire qu'il y a énormément à faire dans une commune comme Ixelles. 150 ans et des poussières de gestion par la droite, ça laisse forcément des traces. Et si la majorité sortante a initié le changement, je ne pense pas que ce soit le moment de changer d'attelage, pour laisser le MR venir défaire ce qui a été fait.

Donc, je mets les mains dans le cambouis! Dans les jours et les semaines qui viennent, j'essaierai d'alimenter ce blog avec les propositions que je compte défendre dans le cadre de cette campagne et de la prochaine législature, élu ou pas. Notamment en matière de logement, d'emploi, d'enseignement...

Dans le même temps, j'essaierai de garder une réflexion qui dépasse le cadre communal: lecteurs hors d'Ixelles, n'allez pas effacer cette adresse de vos favoris !!! Quoi, elle n'est pas dans vos favoris? c'est du propre!

09 août 2006

Un petit test en passant.

En visitant le blog d'Eric Sundström - ancien président des étudiants socialistes de Suède, ancien membre du bureau d'Ecosy et un excellent camarade - je suis tombé sur ce petit test "quel personnage de west wing êtes-vous?"
Je sais, c'est idiot et ça n'interesse personne mais ça m'amuse quand même. Donc, pour la plus grande édification des lecteurs de ce blog, voila mes résultats:





Ahh, the ever-cynical and sarcastic speechwriter. Gutsy and not afraid to speak up or clash with authority, his dry wit is amusing. But under it all he's just a big teddy bear... and the world's biggest Yankees fan.


:: Which West Wing character are you? ::

08 août 2006

Marcinelle, il y a 50 ans...



Ce 8 août, voila tout juste 50 ans que la catastrophe minière du bois du cazier à Marcinelle coutaît la vie à 262 mineurs. 262 travailleurs victimes de la priorité donnée à la rentabilité sur la sécurité dans le cadre de la bataille du charbon. 262 personnes parmi lesquels des belges bien sûr, une grande majorité d'italiens mais aussi des polonais, des français d'origine algérienne, des grecs, un anglais, bref, des ouvriers venus des quatres coins du monde.
Il aura fallu le décès de cette cohorte et le spectacle de la souffrance d'autant de familles pour que la Communauté Economique du Charbon et de l'Acier (CECA) prenne des mesures de protection des travailleurs... et les fasse appliquer. Il aura aussi fallu cette hécatombe pour que l'attitude de la population belge change à l'égard des travailleurs étrangers venus - pour ne pas dire "déportés" comme le ferait Anne Morelli - à l'appel du gouvernement belge pour redresser un outil industriel durement éprouvé par les années de guerre.
Au moment de se souvenir des victimes du 8 aout 1956, j'espère qu'il y aura du monde pour rappeler qu'aujourd'hui encore, en Belgique ou ailleurs, un nombre invraisemblable de gens n'ont pas droit à un travail décent. Et que, comme alors, un grand nombre d'entre eux sont des personnes dont la situation de précarité est encore agravée par leur statut d'immigré, légal ou clandestin.
Espérons (et agissons) qu'il ne faudra pas un nouveau "Bois du Cazier" pour que l'Europe, à son tour, prenne les mesures nécessaires pour assurer un travail décent et une vie décente à tous les travailleurs sur son territoire... et les fasse appliquer!

07 août 2006

Faucons Rouges: Global Village dans le Kent


Vous connaissez les Faucons Rouges? Pour caricaturer, c'est une forme de scoutisme socialiste. Un mouvement de jeunesse avec un fond politique qui ne se résume pas aux bons sentiments chrétiens des Scouts. Fondé en 1928, restent très présent en Communauté Française, où ils offrent un cadre ludique pour une éducation socialiste. Leur but est d'aider au développement de citoyens critiques et responsables, ouverts sur le monde et sur la diversité culturelle.
Au niveau international, les Faucons Rouges sont membres de l'International Falcon Movement - Socialist Education International. C'est dans ce cadre que les Faucons Rouges de Ath se sont rendus au Global Village, à Detling dans le Kent. Splendide "Jamboree" accueilli par les Woodcraft britanniques, réunissant pas loin de 5000 Faucons du monde entier. Le camp, qui continue encore une bonne semaine, est placé sous le signe de la solidarité internationale ("span the world with friendship" est la devise du mouvement), de la paix et du mouvement coopératif.
Si la situation au Liban alimente le gros des discussions, Ecosy et la IUSY étaient présents pour faire la promotion de la campagne "rights@work" lancée lors du Festival Mondial il y a 15 jours. J'y suis intervenu ce week end sur un des thèmes développés, à savoir le travail des enfants. L'occasion de rencontres sympathiques avec des jeunes et leurs parents dans un cadre détendu et informel.
En région bruxelloise, les Faucons Rouges sont présents à Anderlecht, Jette, Evere, Ganshoren et Molenbeek. Pour en savoir plus sur les Faucons Rouges, leurs actions et comment les contacter, c'est par ici. Et pourquoi pas une section à Ixelles demain?

04 août 2006

Communiqué du MJS sur la situation au Liban


Voici le dernier communiqué de presse du MJS sur les opérations israeliennes au Liban et sur la réaction du gouvernement belge.

La Paix Sans Conditions!

Le MJS tient à faire part de son indignation absolue face à l’actuelle offensive israélienne au Liban. Nous ne remettons pas en cause le droit d’Israël à se défendre et à défendre ses citoyens contre les incessantes agressions menées par le Hezbollah à la frontière libanaise. La violence aveugle de celles-ci a coûté la vie à des dizaines de civils innocents. Cependant nous estimons que le droit à se défendre repose sur le droit international et ne peut s’exercer que dans les limites fixées par celui-ci. Toute action armée doit être proportionnelle aux faits auxquels elle répond. Or rien ne peut justifier l’ampleur de l’opération militaire, ni surtout les crimes de guerre qui l’accompagnent et qui ont déjà causé plus de 900 morts.

Le MJS dénonce également la participation du parti travailliste israélien à un gouvernement qui a décidé de faire usage de la force vis-à-vis d’un état souverain et de ses populations civiles de manière aussi disproportionnée. Il est à espérer que les tensions actuelles au Liban ne rendent pas définitivement impossible la conclusion d’une paix juste et durable au proche-orient.

Le MJS demande au gouvernement belge et au Parti Socialiste de mettre la pression au niveau des instances internationales pour exiger un cessez-le feu immédiat et sans conditions sur la frontière entre Israël et le Liban.
Si tel n’est pas le cas, il est essentiel d’étudier les possibilités de sanctions notamment économiques contre les belligérants afin d’imposer la fin des hostilités.

Par ailleurs, le MJS considère que le déploiement d’une force d’interposition dans la zone démilitarisée à la frontière israelo-libanaise ne peut être envisagé sans mandat clair des Nations Unies. Ce mandat ne peut se limiter à une seule « opération de police ». Non seulement celui-ci devra permettre de garantir la sécurité de l’ensemble des populations civiles mais encore doit-il s’intégrer dans la recherche d’une solution globale pour le conflit au moyen-orient, prenant notamment en compte la question palestinienne. Un cessez-le-feu immédiat doit être la condition préalable à toute intervention, sous peine de devoir assister à un nouvel enlisement « à l’irakienne ». Il est évident qu’à ce stade, aucune de ces conditions ne sont réunies et il serait de bon ton de voir le ministre des affaires étrangères De Gucht faire preuve de plus de prudence avant de faire des « offres de service », suivi en cela par le ministre de la défense Flahaut. A tout le moins, il est regrettable qu’une fois de plus, les réactions nationales ont pris le pas sur une réaction coordonnée au niveau de l’Union Européenne

Enfin, le MJS réaffirme son soutien à l’action des progressistes qui tant en Israël qu’au Liban se battent pour l’avènement d’une paix juste et durable.

Pour conclure, le MJS appelle à la manifestation ce dimanche 6 août à 14 heures pour demander la cessation des hostilités et exprimer la solidarité envers les populations civiles cruellement éprouvées par ce conflit.
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La manif partira de la gare du Nord

02 août 2006

Le retour d'Adam G.


On nous l'a annoncé à grand renfort médiatique: Adam G. , l'assassin de Joe Van Holsbeek, est arrivé aujourd'hui en Belgique pour répondre de son acte devant un juge pour mineur. Cela grâce à l'intense activité de ma camarade ministre de la Justice et Vice-Première.

"Et alors?" m'interrogera le quidam, "voila une bonne nouvelle, non?".
Je ne dis pas le contraire. Mais tout de même deux choses.

1. Est-ce qu'il n'y a pas comme un petit problème de cohérence du côté du ministère de la Justice? Voila deux mois - et dans une discrétion à faire pâlir d'envie l'homme invisible - les mêmes annoncent qu'ils ont trouvé un truc infaillible pour vider nos prisons surpeuplées. En fait, c'est simple comme bonjour: il n'y a qu'à envoyer les condamnés étrangers (ou d'origine étrangère?) casser des cailloux dans leur pays d'origine. Bon sang mais c'est bien sûr!

Et qu'importe si ça a comme un arrière-goût de double peine! Comment? Le PS s'est battu il n'y a pas si longtemps pour abolir cette mesure inique revenant à punir un individu deux fois pour la même faute? Silence, mauvais plaisant! Vous voulez nous fâcher avec le syndicat des matons, qui trouve l'idée intéressante? Vous ne savez donc pas qu'au Royaume-Uni, des ministres doivent démissionner pour avoir omis de bannir du pays des prisonniers à l'issue de leur peine?

2. Toute cette activité diplomatique pour obtenir l'extradition d'un ressortissant polonais hors de pologne, c'est bien beau. Mais on peut peut-être rappeler en passant que la Belgique n'extrade pour ainsi dire jamais ses nationaux. Dans le contexte de la création d'un espace juridique européen, quel est le sens de cette extradition? Encore une humiliation à ajouter à la liste déjà longue des camouflets aux nouveaux pays membres de l'Union? "Vos prisons - et plus tard vos rues - sont bien assez bonnes pour nos délinquants mais je doute que vos magistrats soient compétents pour les juger"?

Plus simplement, il me semble que la démarche en dit long sur l'attitude générale à l'égard de la Justice (avec un grand J). Finalement, l'essentiel ici est que le procès ait lieu en Belgique. Ce qui est sauvegardé dans cette démarche, c'est l'aspect rituel , quasi anthropologique du processus judiciaire.
Je m'explique: la société toute entière a été touchée, à raison d'ailleurs, par la mort d'un jeune homme, en plein jour, en pleine gare centrale. Ce décès a créé un malaise d'autant plus grand que, en définitive, l'indifférence de la foule a tué Joe presque aussi sûrement que les coups de couteau. Pour combler ce malaise, pour revenir à une forme de normalité, les rites judiciaires doivent être posés, le coupable (en tout cas un coupable) doit être puni. C'est vieux comme toute forme de société humaine.

Mais ce qui fait l'honneur d'un système judiciaire développé, c'est la capacité à dépasser cet aspect rituel. C'est la volonté ferme de garantir la réinsertion dans le tissu social du condamné à l'issue de sa peine. En faisant extrader vers la Belgique Adam G., tout en laissant entendre qu'il aura à purger sa peine en dehors du pays, Laurette Onkelinx signale tout simplement que l'Etat est habilité à condamner mais qu'il refuse de prendre ses responsabilités au delà de ce qui est nécessaire à apaiser l'angoisse des citoyens.