17 mai 2006

My own private IDAHO

Aujourd'hui, Journée Internationale contre l'Homophobie (International Day Against Homophobia = IDAHO).
Pas d'action choc prévue par le MJS, mais c'est aujourd'hui que Laurette Onkelinx devrait signer une circulaire plaçant l'homophobie aux côtés du racisme ou des violences conjugales, entre autres, dans le domaine du pénal.
On entend parfois dire que, en matière d'égalité des droits, la cause des homosexuels est entendue - en Belgique, en tout cas. C'est très discutable. Et c'est pourquoi le MJS se propose de coopérer à un séminaire organisé par le "queer network" d'Ecosy sur le thème "LGBT Rights: the agenda is fulfilled - is it?" lors du Festival International de la IUSY - Alicante du 18 au 23 juillet. Si vous n'avez pas encore réservé votre voyage, il n'est pas trop tard, mais il est temps. Prenez contact avec le secrétariat du MJS au 02/512.12.18.
En parlant du Queer Network d'Ecosy, il publie une newsletter spéciale à l'occasion de cette journée d'action. Vous pouvez la lire ici.

12 mai 2006

(Ici, écoutez la musique du "troisième homme")

Ce week-end, Bureau Meeting d'ECOSY à Vienne, grâce à l'hospitalité de nos camarades du VSSTÖ et du SJÖ.
A lundi!

10 mai 2006

La Sama, c'est fini?


Il y a des endroits magiques, qui ne paient pas de mine mais qui vous marquent un paysage culutrel comme pas deux. Par où tout le monde passe user ses fonds de culotte, sa voix, son foie ou le bout de ses doigts avant de devenir riche et célèbre. En tout cas célèbre.
Dans ce registre-là, à Bruxelles, on pouvait citer des caberdoechs épiques comme le Pol's ou plus chics comme le Travers. Le DES et son studio. Tous fermés depuis plus ou moins longtemps. Parfois ré-ouvert hors les murs. Et puis il y a la Samaritaine. Un café-théâtre, un vrai. Dans une cave voûtée - attention à la tête - qui vous donne l'impression de tout de suite être chez vous, d'être au milieu d'intimes et que tout ce qui se passe sur scène, musique ou théâtre, va vous changer pour de bon.
Même si vous n'y êtes passés comme moi que quelques fois, ça a dû vous marquer au point que, vous aussi peut-être, vous pensez que Brassens a écrit "chez Jeanne" tout exprès pour Huguette Van Dyck, l'animatrice depuis plus de 20 ans.
Et bien figurez-vous que pour aider un lieu comme celui-là, les pouvoirs publics se limitent à 65.000€ l'an, répartis entre la Cocof et la Communauté Française. Pas un balle de plus. La Ville ne donne pas un rond, la Cocof plafonne et la Communaté Française fait la sourde oreille aux demandes concernant un rab de 20.000 euros annuels supplémentaires. Faute de réponse, la Sama jettera l'éponge au 31 décembre...
Il paraît que l'âme d'une ville, ça n'a pas de prix...

09 mai 2006

Carte Blanche du MJS

Voici le texte de la carte blanche parue dans le Soir des 6 et 7 mai dernier.
Jeunes Flamands, asseyons-nous autour d'une table et dialoguons

Signataires: Tomé Andrade, Catherine Dieu, Brian Booth, Despina Euthimiou, Nicolas Bau (Mouvement des Jeunes Socialistes)

Le texte des Jeunes CD&V interpellant les «jeunes francophones» («On en a marre. Et vous, jeunes francophones», une «Carte blanche» publiée dans Le Soir du 27 avril) procédait essentiellement d'une analyse éculée et caricaturale de la réalité économique et sociales de notre pays. Se regrouper derrière l'étendard de la jeunesse pour proposer un texte si pauvre en idées nouvelles, c'est faire peu de cas de la crédibilité de notre génération. Nous avions alors deux possibilités: soit répondre dans le même ton et participer allégrement au débat houleux sur le communautaire; soit essayer d'aller plus loin, d'entamer un vrai dialogue, en invitant les jeunes flamands à venir nous voir et à discuter ensemble de la réalité sociales belge et de l'avenir de notre pays.

Les jeunes flamands, pas plus que les jeunes francophones, ne forment un ensemble homogène. Vouloir à tout prix opposer, de façon caricaturale, Flamands et francophones va à l'encontre de la volonté de la majorité de la population de mieux vivre ensemble. En effet, pour le Mouvement des Jeunes Socialistes, les aspirations sociales des jeunes sont fondamentalement les mêmes des deux côtés de la frontière linguistique: une éducation de qualité, un emploi stable, un logement correct, en somme, des perspectives d'avenir plus roses que ce qu'elles sont aujourd'hui.

Alors que l'Europe cherche à s'intégrer pour faire face à la mondialisation, la Belgique optera-t-elle pour le chemin inverse? Quelle vraie souveraineté auront une Flandre et une Communauté Wallonie-Bruxelles indépendantes? Le surréalisme fait partie intégrante du patrimoine culturel belge mais ne pouvons-nous pas éviter que l'anachronisme le devienne aussi? Notre génération est-elle condamnée à embarquer dans l'avion qui ira se crasher dans la tour de l'Yser? Ne peut-on pas faire mieux ensemble?

La régionalisation est devenue la panacée de la politique belge. Cédant aux pressions d'une partie minoritaire de leur population, les partis flamands sont partisans d'un processus de régionalisation permanent. Un peu comme si le communautaire servait de «Viagra» à une génération dont la ligne politique semble se réduire à un constat déprimant «nous ne savons pas quoi faire… alors régionalisons!». Le «gagnant» est celui qui régionalise le plus, peu importe l'efficacité objective, c'est avancer…

La régionalisation de la politique de coopération et développement en est un bon exemple. Inscrite dan la déclaration gouvernementale, cette mesure n'a pas encore – fort heureusement – été mise en pratique. Contre toutes les études et recommandations d'Institutions internationales comme l'OSCE, l'ONU ou l'UE, qui prônent une harmonisation et une coopération des pays européens, la Belgique voudrait diviser son aide, perdant ainsi en efficacité et, surtout, oubliant, pour satisfaire des revendications nationalistes, ceux qui sont les destinataires de cette aide, à savoir les populations des pays les moins développés.

Quant à la régionalisation de la sécurité sociale, qu'on nous brandit comme la revendication flamande pour 2007, elle est pour nous, jeunes socialistes, inacceptable. Un travailleur est un travailleur, nous le défendrons toujours, qu'il soit de Genk ou de Seraing. Un Etat qui n'assure plus la solidarité entre ses citoyens, par-delà leur communauté d'appartenance, c'est plus en capacité de jouer son rôle dans le Contrat Social – base de toute société. Si un jeune, de par le seul fait du lieu où il habite, n'a plus les mêmes droits sociaux qu'un autre qui vit de l'autre côté de la frontière linguistique, l'on ne voit plus ce qui nous réunirait encore. L'égoïsme économique ne sera jamais pour nous jeunes socialistes, la pierre angulaire de la construction d'une société. Mais est-ce que derrière cette idée de régionalisation de la Sécu, ne se cache pas une envie de privatisation?

Lorsque les gens ne se croisent plus, lorsqu'ils ne se connaissent pas, on ne peut s'étonner de la montée des stéréotypes, des clichés…

La méconnaissance de la langue d l'autre constitues une – voir la plus grande – entrave à la communication et à la coopération entre communautés. Le constat d'études récentes qui démontrent que notre génération a un niveau de connaissance linguistique insuffisant doit nous interpeller et nous amener à réagir. Profitons du multilinguisme de notre pays, permettons l'échange entre professeurs de nos communautés: un «native speaker» sera toujours plus efficace comme professeur.

Nous devons trouver des espaces publics de rencontre entre les jeunes flamands et les jeunes francophones: que ce soit par un service civil, que ce soit par la mise en place d'un «Erasmus» intra-belge, la vérité est que ces espaces manquent… Plutôt qu'échanger des discours musclés par médias interposés, asseyons-nous autour d'une table et dialoguons.

Venez connaître les réalités sociales de Bruxelles et de la Wallonie. Disons non aux préjugés, non aux caricatures.

Comme jeunes progressistes, nous souhaitons travailler avec tous ceux qui veulent défendre les droits économiques et sociaux des jeunes – de tous les jeunes – en mettant de côté les clichés, les stéréotypes et les confrontations communautaires stériles. Est-ce que les jeunes flamands – parmi lesquels les jeunes CD&V – sont prêts à entamer le dialogue sur cette nouvelle base?

05 mai 2006

Retour de volée pour Tony Blair


Tony Blair et le New Labour viennent de ramasser une solide calotte lors des élections municipales qui se tenaient hier en Grande-Bretagne.

Le lecteur attentif aura déjà compris que je n'ai pas de grande sympathie pour la doctrine défendue par le Premier Ministre britannique. Mais la défaite d'un parti frère n'est jamais une bonne nouvelle. En particulier lorsque cette défaite s'accompagne de la montée en puissance d'un parti ouvertement fasciste comme le British National Party. J'exprime donc toute ma sympathie à mes camarades du Young Labour et des Labour Students et le MJS leur adressera très rapidement un courrier.
Une série de remaniement ministériels sont déjà en cours. Des Blairistes du premier cercle, comme John Prescott pour ne citer que lui, sont sur le départ. Mais ces mouvements ne doivent pas servir de fusible et cacher l'essentiel. Il me semble qu'il est grand temps, après 9 ans de pouvoir, d'enfin se poser la question: y a-t-il encore un projet au Labour? Et si non, y a-t-il quelqu'un susceptible d'en ramener un?

... et des discours.

J'étais par ailleurs au congrès fédéral du PS bruxellois lundi matin. Pas de danger de trouver ici au menu des revendications collectivistes, hélas. Mais soit.
Se sont succédés à la tribune, le président de la très dynamique maison des jeunes d'Ixelles, Philippe Van Muylder de la FGTB-Bruxelles, Laurette Onkelinckx, Charles Picqué et Philippe Moureaux.
Van Muylder m'a semblé particulièrement tiède dans sa condamnation de l'état social actif - doctrine qui repose sur une forme de culpabilisation des exclus. Picqué reste dans son registre sombre et pessimiste mais sur un ton plus combatif ("j'en ai marre" plutôt que "c'est le bordel"). Et Moureaux s'est chargé des missiles communautaires. Sans oublier de flatter le dynamisme de sa commune. Rien de neuf sous le soleil.
Ah si, tout de même: Laurette a annoncé un plan en dix points pour le logement. Pour ma part, je n'en ai jamais entendu parler et les journaux n'ont pas relevé. Quelqu'un en sait-il plus? Ca m'interesse!

03 mai 2006

Retour sur un 1er mai: des actes...



A force de discours, d'évènements festifs et de référencement "fête du travail" dans les journaux de classe du réseau Communauté Française, on en finirait presque par oublier que le premier mai est d'abord la fête des travailleurs et un jour de lutte pour le mouvement socialiste.

C'est ce que nous rappelle le choix de cette date symbolique par le président bolivien Evo Morales pour procéder à la nationalisation des ressources pétrolières du pays. Il marche de cette manière sur les pas de son collègue vénézuelien Hugo Chavez. L'usage à des fins sociales des revenus générés par l'exportation du pétrole et les accords passés avec d'autres pays d'amérique latine ont permis d'améliorer considérablement l'accès aux services de santé et éducationnels pour l'ensemble de la population du Vénézuela - une réalité que le FMI lui-même aurait reconnu . On espère pouvoir faire le même constat en Bolivie d'ici quelques temps.

Evidemment, on peut regretter la forme: l'intervention de l'armée n'est jamais une réussite.

Mais les partis socialistes européens devraient regarder avec plus d'intérêt ce qui se passe à gauche en Amérique du Sud. Petit à petit, des gouvernements prennent des mesures courageuses pour remettre l'Etat au centre de l'activité économique. Au vu de ce qui s'est dit au cours de nos meetings ce week-end, réfléchir à des moyens non-violents de sortir l'Etat du seul rôle de gendarme du marché que la droite libérale consent à lui laisser n'est pas inutile. Et ces moyens existent - la nationalisation des chemins de fer britannique à la fin des années 40 pourrait être un bon exemple!